HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, L'Histoire véritable, livre I

ἐμοὶ



Texte grec :

[1,33] Σπουδῇ οὖν βαδίζοντες ἐφιστάμεθα πρεσβύτῃ καὶ νεανίσκῳ μάλα προθύμως πρασιάν τινα ἐργαζομένοις καὶ ὕδωρ ἀπὸ τῆς πηγῆς ἐπ´ αὐτὴν διοχετεύουσιν? ἡσθέντες οὖν ἅμα καὶ φοβηθέντες ἔστημεν? κἀκεῖνοι δὲ ταὐτὸ ἡμῖν ὡς τὸ εἰκὸς παθόντες ἄναυδοι παρειστήκεσαν? χρόνῳ δὲ ὁ πρεσβύτης ἔφη, Τίνες ὑμεῖς ἄρα ἐστέ, ὦ ξένοι; πότερον τῶν ἐναλίων δαιμόνων ἢ ἄνθρωποι δυστυχεῖς ἡμῖν παραπλήσιοι; καὶ γὰρ ἡμεῖς ἄνθρωποι ὄντες καὶ ἐν γῇ τραφέντες νῦν θαλάττιοι γεγόναμεν καὶ συννηχόμεθα τῷ περιέχοντι τούτῳ θηρίῳ, οὐδ´ ὃ πάσχομεν ἀκριβῶς εἰδότες? τεθνάναι μὲν γὰρ εἰκάζομεν, ζῆν δὲ πιστεύομεν. πρὸς ταῦτα ἐγὼ εἶπον? Καὶ ἡμεῖς τοι ἄνθρωποι νεήλυδές ἐσμεν, ὦ πάτερ, αὐτῷ σκάφει πρῴην καταποθέντες, προήλθομεν δὲ νῦν βουλόμενοι μαθεῖν τὰ ἐν τῇ ὕλῃ ὡς ἔχει? πολλὴ γάρ τις καὶ λάσιος ἐφαίνετο. δαίμων δέ τις, ὡς ἔοικεν, ἡμᾶς ἤγαγεν σέ τε ὀψομένους καὶ εἰσομένους ὅτι μὴ μόνοι ἐν τῷδε καθείργμεθα τῷ θηρίῳ? ἀλλὰ φράσον γε ἡμῖν τὴν σαυτοῦ τύχην, ὅστις τε ὢν καὶ ὅπως δεῦρο εἰσῆλθες. ὁ δὲ οὐ πρότερον ἔφη ἐρεῖν οὐδὲ πεύσεσθαι παρ´ ἡμῶν, πρὶν ξενίων τῶν παρόντων μεταδοῦναι, καὶ λαβὼν ἡμᾶς ἦγεν ἐπὶ τὴν οἰκίαν— ἐπεποίητο δὲ αὐτάρκη καὶ στιβάδας ἐνῳκοδόμητο καὶ τὰ ἄλλα ἐξήρτιστο—παραθεὶς δὲ ἡμῖν λάχανά τε καὶ ἀκρόδρυα καὶ ἰχθῦς, ἔτι δὲ καὶ οἶνον ἐγχέας, ἐπειδὴ ἱκανῶς ἐκορέσθημεν, ἐπυνθάνετο ἃ πεπόνθειμεν? κἀγὼ πάντα ἑξῆς διηγησάμην, τόν τε χειμῶνα καὶ τὰ ἐν τῇ νήσῳ καὶ τὸν ἐν τῷ ἀέρι πλοῦν καὶ τὸν πόλεμον καὶ τὰ ἄλλα μέχρι τῆς εἰς τὸ κῆτος καταδύσεως.

Traduction française :

[1,33] Nous avançons promptement, et nous rencontrons un vieillard et un jeune homme qui travaillaient avec ardeur à cultiver un jardin et à diriger l'eau de la source. Ravis et effrayés tout ensemble, nous nous arrêtons : ceux-ci, visiblement animés des mêmes sentiments que nous, n'osent dire un seul mot. Enfin le vieillard : "Qui êtes-vous, dit-il, étrangers ? des dieux marins, ou d'infortunés mortels, comme nous ? Nous sommes des hommes, jadis habitants de la terre, aujourd'hui vivant au milieu de la mer, forcés de nager avec le monstre qui nous renferme, incertains du sort que nous éprouvons : il nous semble, en effet, que nous sommes morts, et pourtant nous croyons vivre encore. - Et nous aussi, lui dis-je, ô mon père, nous sommes des hommes arrivés depuis peu dans cette contrée ; avant-hier nous fûmes avalés avec notre navire. En ce moment même, nous allions en reconnaissance dans cette forêt, qui nous a paru étendue et épaisse. C'est un dieu sans doute qui nous a conduits, pour vous y voir et pour apprendre que nous ne sommes pas les seuls enfermés dans le monstre. Mais racontez-nous vos aventures, qui vous êtes, et comment vous êtes descendus ici. - Vous le saurez, nous répond le vieillard, mais ce ne sera pas avant que vans ayez reçu de moi les présents de l'hospitalité que je puis vous offrir." A ces mots, il nous prend la main et nous conduit à sa demeure, qu'il avait su rendre assez commode, et dans laquelle il avait disposé des lits avec d'autres objets nécessaires. Là, il nous sert des légumes, des fruits, des poissons, du vin ; et, nous voyant rassasiés, il nous demande le récit de nos aventures. Je lui raconte, sans en rien omettre, la tempête, notre arrivée à l'île des Vignes, notre navigation aérienne, notre bataille, et le reste jusqu'à notre descente dans le poisson.





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Dernière mise à jour : 10/03/2005