[1,9] καταλιπόντες δὲ αὐτοὺς ἐπὶ ναῦν ἐφεύγομεν καὶ τοῖς ἀπολειφθεῖσιν
διηγούμεθα ἐλθόντες τά τε ἄλλα καὶ τῶν ἑταίρων τὴν ἀμπελομιξίαν.
καὶ δὴ λαβόντες ἀμφορέας τινὰς καὶ ὑδρευσάμενοί τε ἅμα
καὶ ἐκ τοῦ ποταμοῦ οἰνισάμενοι καὶ αὐτοῦ πλησίον ἐπὶ τῆς ᾐόνος
αὐλισάμενοι ἕωθεν ἀνήχθημεν οὐ σφόδρα βιαίῳ πνεύματι.
Περὶ μεσημβρίαν δὲ οὐκέτι τῆς νήσου φαινομένης ἄφνω τυφὼν
ἐπιγενόμενος καὶ περιδινήσας τὴν ναῦν καὶ μετεωρίσας ὅσον ἐπὶ
σταδίους τριακοσίους οὐκέτι καθῆκεν εἰς τὸ πέλαγος, ἀλλ´ ἄνω
μετέωρον ἐξηρτημένην ἄνεμος ἐμπεσὼν τοῖς ἱστίοις ἔφερεν κολπώσας
τὴν ὀθόνην.
| [1,9] Nous les abandonnons, nous fuyons vers notre vaisseau, et nous racontons à
ceux que nous y avions laissés la métamorphose de nos compagnons, désormais
incorporés à des vignes. Cependant, munis de quelques amphores, nous faisons une
provision d'eau, et nous puisons du vin dans le fleuve, auprès duquel nous
passons la nuit.
Le lendemain, au point du jour, nous remettons à la voile avec une brise légère ;
mais, sur le midi, quand nous étions hors de la vue de l'île, une bourrasque
soudaine vient nous assaillir avec une telle violence, qu'après avoir fait
tournoyer notre vaisseau elle le soulève en l'air à plus de trois mille stades
et ne le laisse plus retomber sur la mer : la force du vent, engagé dans nos
voiles, tient en suspens notre embarcation et l'emporte, de telle sorte que nous
naviguons en l'air pendant sept jours et sept nuits.
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