Texte grec :
[39] (ΛΥΚΙΝΟΣ) Ὁ τοίνυν Ἴων, Πρῶτος οὖν ἄρχομαι, ἔφη, εἰ δοκεῖ. καὶ μικρὸν
ἐπισχών, Ἐχρῆν μὲν ἴσως, ἔφη, τοιούτων ἀνδρῶν παρόντων περὶ
ἰδεῶν τε καὶ ἀσωμάτων εἰπεῖν καὶ ψυχῆς ἀθανασίας· ἵνα δὲ μὴ
ἀντιλέγωσί μοι ὁπόσοι μὴ κατὰ ταὐτὰ φιλοσοφοῦσιν, περὶ γάμων
ἐρῶ τὰ εἰκότα. τὸ μὲν οὖν ἄριστον ἦν μὴ δεῖσθαι γάμων, ἀλλὰ
πειθομένους Πλάτωνι καὶ Σωκράτει παιδεραστεῖν· μόνοι γοῦν
οἱ τοιοῦτοι ἀποτελεσθεῖεν ἂν πρὸς ἀρετήν· εἰ δὲ δεῖ καὶ γυναικείου
γάμου, κατὰ τὰ Πλάτωνι δοκοῦντα κοινὰς εἶναι ἐχρῆν τὰς
γυναῖκας, ὡς ἔξω ζήλου εἴημεν.
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Traduction française :
[39] LYCINOS
Ion s'exprima le premier : « Je commence si vous n'y voyez pas d'inconvénients ». Puis
après un silence, il dit : « Devant un tel parterre de gens cultivés, il aurait fallu disserter, c'est
mon avis, sur les incorporels et l'immortalité de l'âme ; mais pour me prémunir des avis
contraires émis par ceux qui ne partagent pas nos points de vue, je ferai un commentaire sur la
notion de mariage : c'est un sujet bien inoffensif, n'est-ce pas ? Moi, je crois préférable de ne
point se marier et, dans le sillage de Platon et de Socrate, il vaut mieux pratiquer l'amour des
garçons : les adeptes de cet amour sont en effet les seuls à s'accomplir dans la vertu. Certes, la
nécessité prévoit de nous lier aux femmes mais - et je ne fais que suivre les préceptes
platoniciens - il serait plus judicieux qu'elles soient toutes mises en commun : ainsi, plus de
jalousie à redouter !
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