Texte grec :
[35] ἀνέστραπτο οὖν τὸ πρᾶγμα,
καὶ οἱ μὲν ἰδιῶται κοσμίως πάνυ ἑστιώμενοι οὔτε παροινοῦντες
οὔτε ἀσχημονοῦντες ἐφαίνοντο, ἀλλ´ ἐγέλων μόνον καὶ κατεγίνωσκον
αὐτῶν, οἶμαι, οὕς γε ἐθαύμαζον οἰόμενοί τινας εἶναι
ἀπὸ τῶν σχημάτων, οἱ σοφοὶ δὲ ἠσέλγαινον καὶ ἐλοιδοροῦντο καὶ
ὑπερενεπίμπλαντο καὶ ἐκεκράγεσαν καὶ εἰς χεῖρας ᾔεσαν. ὁ
θαυμάσιος δὲ Ἀλκιδάμας καὶ ἐνούρει ἐν τῷ μέσῳ οὐκ αἰδούμενος
τὰς γυναῖκας. καὶ ἐμοὶ ἐδόκει, ὡς ἂν ἄριστά τις εἰκάσειεν,
ὁμοιότατα εἶναι τὰ ἐν τῷ συμποσίῳ οἷς περὶ τῆς Ἔριδος οἱ
ποιηταὶ λέγουσιν· οὐ γὰρ κληθεῖσαν αὐτὴν ἐς τοῦ Πηλέως τὸν
γάμον ῥῖψαι τὸ μῆλον εἰς τὸ σύνδειπνον, ἀφ´ οὗ τοσοῦτον πόλεμον
ἐπ´ Ἰλίῳ γεγενῆσθαι. καὶ ὁ Ἑτοιμοκλῆς τοίνυν ἐδόκει μοι τὴν
ἐπιστολὴν ἐμβαλὼν ἐς τὸ μέσον ὥσπερ τι μῆλον οὐ μείω τῆς
Ἰλιάδος κακὰ ἐξεργάσασθαι.
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Traduction française :
[35] En fait, tout était sens dessus dessous ! Les gens du commun mangeaient avec un tact
exemplaire sans boire un verre de trop ; bref, ils se comportaient le plus raisonnablement du
monde, se contentant de taquiner ou de faire honte aux autres quidams, objets pourtant de leur
vénération quelques instants auparavant lorsqu'ils les considéraient comme des « pontes ». Par
contre, les sages en question, eux, n'avaient aucune tenue, criaient comme des dingues, sa
gavaient comme des porcs et se donnaient des gnons ! Alcidamas l'admirable, lui, pissait sans
vergogne au milieu de la pièce, se fichant éperdument des dames qui se trouvaient là. Pour
faire court et pour décrire convenablement un tel tableau, disons que le déroulement du festin
rappelait l'histoire d'Éris évoquée par les poètes. Celle-ci, on le sait, n'avait pas été conviée
aux noces de Pélée et, pour se venger, elle lança la funeste pomme qui déclencha la
fameuse guerre de Troie. Car la lettre d'Hétémoclès projetée en plein coeur de la fête était sans
nul doute une pomme de discorde, porteuse de ravages non moins gravissimes que ceux dont
parle l'Iliade.
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