Texte grec :
[20] Ἐνταῦθα Διόνικος ἐπεισῆλθεν ὁ ἰατρὸς οὐ πολὺ κατόπιν τοῦ
ἀγῶνος· ἐβεβραδύκει δέ, ὡς ἔφασκε, φρενίτιδι ἑαλωκότα θεραπεύων
Πολυπρέποντα τὸν αὐλητήν. καί τι καὶ γελοῖον διηγήσατο·
ἔφη μὲν γὰρ εἰσελθεῖν παρ´ αὐτὸν οὐκ εἰδὼς ἐχόμενον ἤδη
τῷ πάθει, τὸν δὲ ταχέως ἀναστάντα ἐπικλεῖσαί τε τὴν θύραν καὶ
ξιφίδιον σπασάμενον ἀναδόντα αὐτῷ τοὺς αὐλοὺς κελεύειν αὐλεῖν·
εἶτα ἐπεὶ μὴ δύναιτο, παίειν σκῦτος ἔχοντα ἐς ὑπτίας τὰς χεῖρας.
τέλος οὖν ἐν τοσούτῳ κινδύνῳ ἐπινοῆσαι τοιόνδε· ἐς ἀγῶνα γὰρ
προκαλέσασθαι αὐτὸν ἐπὶ ῥητῷ πληγῶν ἀριθμῷ, καὶ πρῶτον μὲν
αὐτὸς αὐλῆσαι πονηρῶς, μετὰ δὲ παραδοὺς τοὺς αὐλοὺς ἐκείνῳ
δέξασθαι παρ´ αὐτοῦ τὸ σκῦτος· καὶ τὸ ξιφίδιον ἀπορρῖψαι
τάχιστα διὰ τῆς φωταγωγοῦ ἐς τὸ ὕπαιθρον τῆς αὐλῆς, καὶ τὸ ἀπὸ
τούτου ἀσφαλέστερος ἤδη προσπαλαίων αὐτῷ ἐπικαλεῖσθαι τοὺς
γειτνιῶντας, ὑφ´ ὧν ἀνασπασάντων τὸ θύριον σωθῆναι αὐτός.
ἐδείκνυε δὲ καὶ σημεῖα τῶν πληγῶν καὶ ἀμυχάς τινας ἐπὶ τοῦ
προσώπου.
Καὶ ὁ μὲν Διόνικος οὐ μεῖον εὐδοκιμήσας τοῦ γελωτοποιοῦ ἐπὶ
τῇ διηγήσει πλησίον τοῦ Ἱστιαίου παραβύσας ἑαυτὸν ἐδείπνει
ὅσα λοιπά, οὐκ ἄνευ θεοῦ τινος ἡμῖν ἐπιπαρών, ἀλλὰ καὶ πάνυ
|
|
Traduction française :
[20] À peine le combat s'était-il achevé que le médecin Dionicos fit irruption dans la pièce. Il
s'excusait de son retard en nous affirmant qu'il avait dû préalablement s'occuper du cas du
flûtiste Polyprepon, un quidam fortement détraqué du cerveau. Il nous fit avec délectation le
récit de sa visite. Il entra donc chez son patient, sans savoir que le malheureux était déjà
étreint par une crise de folie furieuse. L'homme referma la porte derrière lui, et, le menaçant
d'un couteau, lui confia sa flûte double, l'astreignant à en jouer sur l'heure. Le médecin
incapable forcément de s'exécuter favorablement, l'autre lui frappa sauvagement la paume des
mains à l'aide d'une courroie. Pour se tirer de ce guêpier, Dionicos eut recours à un astucieux
stratagème. Il proposa à son patient une compétition : celui qui jouerait le plus mal serait
châtié par un nombre exemplaire de coups sur les mains. Le médecin joua le premier et fut
exécrable ; puis il remit la flûte à son concurrent tout en s'emparant dans le même temps de la
courroie et du couteau qu'il s'empressa aussitôt de jeter par la fenêtre, au beau milieu de la
cour. Dès lors, il put avec un peu plus de facilité se défendre contre le dément et il appela les
voisins à son secours. Ceux-ci arrivèrent à la rescousse, enfoncèrent la porte et le tirèrent de
ce pétrin. Il profita de son récit pour faire étalage à toute l'assemblée des bleus et des
tuméfactions de son visage occasionnés par cette mésaventure. Si bien qu'au final, sa
narration souleva, je dois dire, autant d'enthousiasme parmi nous que l'affaire du bouffon.
Ensuite, Dinarcos alla se faire une petite place auprès d'Histiaios et engloutit les quelques
restes du festin. Notons d'emblée que sa visite correspondait à la divine volonté car force est
de constater que sa présence allait devenir précieuse pour la suite des événements.
|
|