Texte grec :
[19] οἱ μὲν οὖν ἄλλοι ἐγέλων ὁπότε σκωφθεῖεν,
ἐπεὶ δὲ καὶ εἰς τὸν Ἀλκιδάμαντα ὅμοιόν τι ἀπέρριψε Μελιταῖον
κυνίδιον προσειπὼν αὐτόν, ἀγανακτήσας ἐκεῖνος—καὶ πάλαι δὲ
δῆλος ἦν φθονῶν αὐτῷ εὐδοκιμοῦντι καὶ κατέχοντι τὸ συμπόσιον
—ἀπορρίψας τὸν τρίβωνα προὐκαλεῖτό οἱ παγκρατιάζειν, εἰς δὲ
μή, κατοίσειν αὐτοῦ ἔφη τὴν βακτηρίαν. οὕτω δὴ ὁ κακοδαίμων
ὁ Σατυρίων—τοῦτο γὰρ ὁ γελωτοποιὸς ἐκαλεῖτο—συστὰς
ἐπαγκρατίαζε. καὶ τὸ πρᾶγμα ὑπερήδιστον ἦν, φιλόσοφος ἀνὴρ
γελωτοποιῷ ἀνταιρόμενος καὶ παίων καὶ παιόμενος ἐν τῷ μέρει.
οἱ παρόντες δὲ οἱ μὲν ᾐδοῦντο, οἱ δὲ ἐγέλων, ἄχρι ἀπηγόρευσε
παιόμενος ὁ Ἀλκιδάμας ὑπὸ συγκεκροτημένου ἀνθρωπίσκου καταγωνισθείς.
γέλως οὖν πολὺς ἐξεχύθη ἐπ´ αὐτοῖς.
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Traduction française :
[19] Tous ceux qui en prenaient pour leur grade riaient eux aussi de bon coeur. Mais quand ce
fut au tour d'Alcidamas d'être charrié, et, dès l'instant où il fut traité de « petit clébard de
Malte » par le bouffon de service, son sang se mit à bouillonner - à mon avis, c'était clair
qu'il était depuis longtemps jaloux du comique car celui-ci avait le tort de monopoliser les
applaudissements des convives -, Alcidamas, donc, posa sa pelisse par terre et intima l'ordre à
son redoutable concurrent de le provoquer au pancrace : s'il refusait, il recevrait la
bastonnade ! Pauvre Satyrion - c'était le nom du mime - ! Il dut finalement se relever et se
mettre en position de combat. Soyons francs : c'était vraiment très excitant de voir ainsi
l'austère philosophe, soit rentrant dans le bide d'un histrion, soit se faisant étriper par ce
dernier ! Certains invités en étaient choqués, d'autres au contraire se trémoussaient d'aise.
Pour te le dire en bref, ce fut Alcidamas qui capitula le premier à force d'être roué de coups :
car l'avorton qui l'affrontait était un véritable paquet de muscles. Pour finir, un rire général
totalement frénétique éclata.
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