HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant II

τ



Texte grec :

[2,150] νῆας ἔπ᾽ ἐσσεύοντο, ποδῶν δ᾽ ὑπένερθε κονίη
ἵστατ᾽ ἀειρομένη· τοὶ δ᾽ ἀλλήλοισι κέλευον
ἅπτεσθαι νηῶν ἠδ᾽ ἑλκέμεν εἰς ἅλα δῖαν,
οὐρούς τ᾽ ἐξεκάθαιρον· ἀϋτὴ δ᾽ οὐρανὸν ἷκεν
οἴκαδε ἱεμένων· ὑπὸ δ᾽ ᾕρεον ἕρματα νηῶν.
Ἔνθά κεν Ἀργείοισιν ὑπέρμορα νόστος ἐτύχθη
εἰ μὴ Ἀθηναίην Ἥρη πρὸς μῦθον ἔειπεν·
ὢ πόποι αἰγιόχοιο Διὸς τέκος Ἀτρυτώνη,
οὕτω δὴ οἶκον δὲ φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν
Ἀργεῖοι φεύξονται ἐπ᾽ εὐρέα νῶτα θαλάσσης,
160 κὰδ δέ κεν εὐχωλὴν Πριάμῳ καὶ Τρωσὶ λίποιεν
Ἀργείην Ἑλένην, ἧς εἵνεκα πολλοὶ Ἀχαιῶν
ἐν Τροίῃ ἀπόλοντο φίλης ἀπὸ πατρίδος αἴης·
ἀλλ᾽ ἴθι νῦν κατὰ λαὸν Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων·
σοῖς ἀγανοῖς ἐπέεσσιν ἐρήτυε φῶτα ἕκαστον,
μηδὲ ἔα νῆας ἅλα δ᾽ ἑλκέμεν ἀμφιελίσσας.
Ὣς ἔφατ᾽, οὐδ᾽ ἀπίθησε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη,
βῆ δὲ κατ᾽ Οὐλύμποιο καρήνων ἀΐξασα·
καρπαλίμως δ᾽ ἵκανε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν.
Εὗρεν ἔπειτ᾽ Ὀδυσῆα Διὶ μῆτιν ἀτάλαντον
170 ἑσταότ᾽·᾽ οὐδ᾽ ὅ γε νηὸς ἐϋσσέλμοιο μελαίνης
ἅπτετ᾽, ἐπεί μιν ἄχος κραδίην καὶ θυμὸν ἵκανεν·
ἀγχοῦ δ᾽ ἱσταμένη προσέφη γλαυκῶπις Ἀθήνη·
διογενὲς Λαερτιάδη πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
οὕτω δὴ οἶκον δὲ φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν
φεύξεσθ᾽ ἐν νήεσσι πολυκλήϊσι πεσόντες,
κὰδ δέ κεν εὐχωλὴν Πριάμῳ καὶ Τρωσὶ λίποιτε
Ἀργείην Ἑλένην, ἧς εἵνεκα πολλοὶ Ἀχαιῶν
ἐν Τροίῃ ἀπόλοντο φίλης ἀπὸ πατρίδος αἴης;
ἀλλ᾽ ἴθι νῦν κατὰ λαὸν Ἀχαιῶν, μηδ᾽ ἔτ᾽ ἐρώει,
180 σοῖς δ᾽ ἀγανοῖς ἐπέεσσιν ἐρήτυε φῶτα ἕκαστον,
μηδὲ ἔα νῆας ἅλα δ᾽ ἑλκέμεν ἀμφιελίσσας.
Ὣς φάθ᾽, ὃ δὲ ξυνέηκε θεᾶς ὄπα φωνησάσης,
βῆ δὲ θέειν, ἀπὸ δὲ χλαῖναν βάλε· τὴν δὲ κόμισσε
κῆρυξ Εὐρυβάτης Ἰθακήσιος ὅς οἱ ὀπήδει·
αὐτὸς δ᾽ Ἀτρεΐδεω Ἀγαμέμνονος ἀντίος ἐλθὼν
δέξατό οἱ σκῆπτρον πατρώϊον ἄφθιτον αἰεί·
σὺν τῷ ἔβη κατὰ νῆας Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων.
Ὅν τινα μὲν βασιλῆα καὶ ἔξοχον ἄνδρα κιχείη
τὸν δ᾽ ἀγανοῖς ἐπέεσσιν ἐρητύσασκε παραστάς·
190 δαιμόνι᾽ οὔ σε ἔοικε κακὸν ὣς δειδίσσεσθαι,
ἀλλ᾽ αὐτός τε κάθησο καὶ ἄλλους ἵδρυε λαούς·
οὐ γάρ πω σάφα οἶσθ᾽ οἷος νόος Ἀτρεΐωνος·
νῦν μὲν πειρᾶται, τάχα δ᾽ ἴψεται υἷας Ἀχαιῶν.
Ἐν βουλῇ δ᾽ οὐ πάντες ἀκούσαμεν οἷον ἔειπε.
μή τι χολωσάμενος ῥέξῃ κακὸν υἷας Ἀχαιῶν·
θυμὸς δὲ μέγας ἐστὶ διοτρεφέων βασιλήων,
τιμὴ δ᾽ ἐκ Διός ἐστι, φιλεῖ δέ ἑ μητίετα Ζεύς.
Ὃν δ᾽ αὖ δήμου τ᾽ ἄνδρα ἴδοι βοόωνττ᾽ ἐφεύροι,
τὸν σκήπτρῳ ἐλάσασκεν ὁμοκλήσασκέ τε μύθῳ·

Traduction française :

[2,150] ils s'élançaient vers les vaisseaux, et, sous leurs pieds,
la poussière se dressait, soulevée. Ils s'excitaient les uns les autres
à empoigner les vaisseaux et à les tirer à la mer divine; ils nettoyaient
les glissières; leurs cris montaient au ciel, dans leur désir de rentrer
chez eux; et ils enlevaient les étais des navires.
Les Argiens, malgré le destin, auraient trouvé là l'occasion
du retour, si Héra n'avait dit à Athénè :
«Eh quoi ! descendance de Zeus porte-égide, infatigable,
ainsi, vers leurs maisons et la terre de leur patrie,
les Argiens fuiront-ils sur le vaste dos de la mer? Laisseraient-ils,
comme un sujet d'orgueil, à Priam et aux Troyens Hélène d'Argos,
pour laquelle beaucoup d'Achéens sont morts en Troade, loin du sol
paternel? Va maintenant vers les troupes des Achéens vêtus de bronze;
par tes douces paroles, retiens chaque homme; ne le laisse pas tirer
à la mer les vaisseaux qui vont dans les deux sens.»
Elle dit, et, docile, la déesse Athéna aux yeux de
chouette s'élança des cimes de l'Olympe; promptement,
elle atteignit les fins navires achéens. Elle trouva Ulysse,
égal à Zeus par la prudence, immobile. A son noir vaisseau
bien charpenté, il ne touchait pas, car la douleur
avait gagné son coeur et son âme. Debout près de lui
Athéna aux yeux de chouette lui dit :
«Descendant de Zeus, fils de Laerte, ingénieux Ulysse,
ainsi vers vos maisons et la terre de vos patries fuirez-vous,
en vous jetant dans les vaisseaux aux nombreux
rameurs? Laisseriez-vous, comme un sujet d'orgueil, à
Priam et aux Troyens Hélène d'Argos, pour laquelle beaucoup
d'Achéens sont morts en Troade, loin du sol paternel?
Allons, va maintenant vers les troupes des Achéens,
ne recule pas; par tes douces paroles, retiens chaque
homme; ne le laisse pas tirer à la mer les vaisseaux qui
vont dans les deux sens.»
Elle dit, et Ulysse reconnut la voix de la déesse. Il se
mit à courir, jetant son manteau de laine, que ramassa
le héraut Eurybate, d'Ithaque, qui le suivait. En personne,
il alla trouver l'Atride Agamemnon, et reçut de
lui le sceptre de ses pères, indestructible à jamais. Ce
sceptre à la main, il longea les vaisseaux des Achéens
vêtus de bronze. Chaque fois qu'il rencontrait un roi ou
un chef, avec de douces paroles il cherchait à le retenir,
en s'arrêtant près de lui :
«Insensé ! Il ne convient pas de te faire peur, à toi,
comme à un lâche. Mais, de toi-même, assieds-toi, et
fais asseoir le reste des troupes. Tu ne connais pas encore
clairement la pensée de l'Atride. Maintenant, il éprouve,
bientôt, il châtiera les fils d'Achéens. Au conseil des
Anciens nous n'étions pas tous, pour entendre ce qu'il
a dit. Prends garde qu'irrité il ne sévisse contre les fils
d'Achéens. Grande est la colère des rois nourris par
Zeus: et les honneurs d'Agamemnon viennent de Zeus,
et Zeus prudent le chérit.» Chaque fois, au contraire,
que c'était un homme du peuple qu'Ulysse voyait et trouvait en
train de crier, il le chassait à coups de sceptre et le tançait ainsi :





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Dernière mise à jour : 23/03/2005