HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant II

εὕδεις



Texte grec :

[2,0] Ὁμήρου Ἰλιὰς Β.
Ὄνειρος - Βοιωτία.
Ἄλλοι μέν ῥα θεοί τε καὶ ἀνέρες ἱπποκορυσταὶ
εὗδον παννύχιοι, Δία δ᾽ οὐκ ἔχε νήδυμος ὕπνος,
ἀλλ᾽ ὅ γε μερμήριζε κατὰ φρένα ὡς Ἀχιλῆα
τιμήσῃ, ὀλέσῃ δὲ πολέας ἐπὶ νηυσὶν Ἀχαιῶν.
Ἥδε δέ οἱ κατὰ θυμὸν ἀρίστη φαίνετο βουλή,
πέμψαι ἐπ᾽ Ἀτρεΐδῃ Ἀγαμέμνονι οὖλον ὄνειρον·
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
βάσκ᾽ ἴθι οὖλε ὄνειρε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν·
ἐλθὼν ἐς κλισίην Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο
10 πάντα μάλ᾽ ἀτρεκέως ἀγορευέμεν ὡς ἐπιτέλλω·
θωρῆξαί ἑ κέλευε κάρη κομόωντας Ἀχαιοὺς
πανσυδίῃ· νῦν γάρ κεν ἕλοι πόλιν εὐρυάγυιαν
Τρώων· οὐ γὰρ ἔτ᾽ ἀμφὶς Ὀλύμπια δώματ᾽ ἔχοντες
ἀθάνατοι φράζονται· ἐπέγναμψεν γὰρ ἅπαντας
Ἥρη λισσομένη, Τρώεσσι δὲ κήδε᾽ ἐφῆπται.
Ὣς φάτο, βῆ δ᾽ ἄρ᾽ ὄνειρος ἐπεὶ τὸν μῦθον ἄκουσε·
καρπαλίμως δ᾽ ἵκανε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν,
βῆ δ᾽ ἄρ᾽ ἐπ᾽ Ἀτρεΐδην Ἀγαμέμνονα· τὸν δὲ κίχανεν
εὕδοντ᾽ ἐν κλισίῃ, περὶ δ᾽ ἀμβρόσιος κέχυθ᾽ ὕπνος.
20 Στῆ δ᾽ ἄρ᾽ ὑπὲρ κεφαλῆς Νηληΐῳ υἷι ἐοικώς
Νέστορι, τόν ῥα μάλιστα γερόντων τῖ᾽ Ἀγαμέμνων·
τῷ μιν ἐεισάμενος προσεφώνεε θεῖος ὄνειρος·
εὕδεις Ἀτρέος υἱὲ δαΐφρονος ἱπποδάμοιο·
οὐ χρὴ παννύχιον εὕδειν βουληφόρον ἄνδρα
ᾧ λαοί τ᾽ ἐπιτετράφαται καὶ τόσσα μέμηλε·
νῦν δ᾽ ἐμέθεν ξύνες ὦκα· Διὸς δέ τοι ἄγγελός εἰμι,
ὃς σεῦ ἄνευθεν ἐὼν μέγα κήδεται ἠδ᾽ ἐλεαίρει.
Θωρῆξαί σε κέλευσε κάρη κομόωντας Ἀχαιοὺς
πανσυδίῃ· νῦν γάρ κεν ἕλοις πόλιν εὐρυάγυιαν
30 Τρώων· οὐ γὰρ ἔτ᾽ ἀμφὶς Ὀλύμπια δώματ᾽ ἔχοντες
ἀθάνατοι φράζονται· ἐπέγναμψεν γὰρ ἅπαντας
Ἥρη λισσομένη, Τρώεσσι δὲ κήδε᾽ ἐφῆπται
ἐκ Διός· ἀλλὰ σὺ σῇσιν ἔχε φρεσί, μηδέ σε λήθη
αἱρείτω εὖτ᾽ ἄν σε μελίφρων ὕπνος ἀνήῃ.
Ὣς ἄρα φωνήσας ἀπεβήσετο, τὸν δὲ λίπ᾽ αὐτοῦ
τὰ φρονέοντ᾽ ἀνὰ θυμὸν ἅ ῥ᾽ οὐ τελέεσθαι ἔμελλον·
φῆ γὰρ ὅ γ᾽ αἱρήσειν Πριάμου πόλιν ἤματι κείνῳ
νήπιος, οὐδὲ τὰ ᾔδη ἅ ῥα Ζεὺς μήδετο ἔργα·
θήσειν γὰρ ἔτ᾽ ἔμελλεν ἐπ᾽ ἄλγεά τε στοναχάς τε
40 Τρωσί τε καὶ Δαναοῖσι διὰ κρατερὰς ὑσμίνας.
Ἔγρετο δ᾽ ἐξ ὕπνου, θείη δέ μιν ἀμφέχυτ᾽ ὀμφή·
ἕζετο δ᾽ ὀρθωθείς, μαλακὸν δ᾽ ἔνδυνε χιτῶνα
καλὸν νηγάτεον, περὶ δὲ μέγα βάλλετο φᾶρος·
ποσσὶ δ᾽ ὑπὸ λιπαροῖσιν ἐδήσατο καλὰ πέδιλα,
ἀμφὶ δ᾽ ἄρ᾽ ὤμοισιν βάλετο ξίφος ἀργυρόηλον·
εἵλετο δὲ σκῆπτρον πατρώϊον ἄφθιτον αἰεὶ
σὺν τῷ ἔβη κατὰ νῆας Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων·
ἠὼς μέν ῥα θεὰ προσεβήσετο μακρὸν Ὄλυμπον
Ζηνὶ φόως ἐρέουσα καὶ ἄλλοις ἀθανάτοισιν·

Traduction française :

[2,0] CHANT II.
Le Songe. -- La Béotie ou Catalogue des vaisseaux.
Les dieux et les hommes, - les écuyers casqués, - dormirent
toute la nuit. Seul Zeus ne fut pas enchaîné par le
sommeil profond. Il s'inquiétait en son âme des moyens
d'honorer Achille, et de faire périr en foule, près de leurs
vaisseaux, les Achéens. Et voici le dessein qui, en son coeur,
lui parut le meilleur : ce fut d'envoyer à l'Atride Agamemnon
le Songe pernicieux. Il l'appela et lui adressa ces mots ailés :
«Pars, va, Songe pernicieux, aux fins vaisseaux des
Achéens. Une fois dans la baraque de l'Atride Agamemnon,
en tout point parle exactement comme je t'y
invite : qu'il fasse armer, dis-le-lui, les Achéens chevelus,
en masse; maintenant, il pourrait prendre la ville aux
larges rues des Troyens. Car les habitants des demeures
olympiennes, les immortels, ne sont plus en désaccord :
tous ont été fléchis par les supplications d'Héra, et sur les
Troyens les deuils sont suspendus.»
Il dit, et le Songe partit, après ces paroles. Promptement,
il arriva aux fins navires achéens, et alla vers l'Atride
Agamemnon. Il le trouva endormi dans sa baraque;
autour de lui, le sommeil surhumain s'était répandu. Il
s'arrêta au-dessus de sa tête, semblable au fils de Nélée,
à Nestor, l'Ancien le plus honoré d'Agamemnon.
Sous ses traits, le Songe divin dit :
«Tu dors, fils de l'ardent Atrée dompteur de chevaux !
Il ne doit pas dormir toute la nuit, l'homme qui assiste au
conseil, auquel sont confiées des troupes, et qui a tant de
soucis. Maintenant, écoute-moi vite. C'est Zeus qui m'envoie
vers toi; quoiqu'éloigné, il s'inquiète de toi, et te
prend en pitié. Fais armer, il t'y invite, les Achéens chevelus,
en masse; maintenant, tu pourrais prendre la ville
aux larges rues des Troyens. Car les habitants des
demeures olympiennes, les immortels, ne sont plus en
désaccord; tous ont été fléchis par les supplications d'Héra,
et sur les Troyens des deuils sont suspendus, envoyés par
Zeus. Garde, toi, cet avis en ton âme et que de toi l'oubli
ne s'empare pas, quand le sommeil, doux comme le miel,
t'aura quitté.»
A ces mots, il partit, et le laissa là, avec, dans le coeur,
des pensées qui ne devaient pas se réaliser : Agamemnon
se disait qu'il prendrait la ville de Priam ce jour-là, l'insensé,
et il ignorait les desseins de Zeus, qui devait encore
infliger bien des douleurs et des gémissements aux Troyens
et aux Danaens, en de rudes mêlées. Il s'éveilla de son sommeil,
et la voix divine s'écoula autour de lui. Il se dressa
sur son séant, revêtit une tunique souple, belle, neuve, et
s'enveloppa d'un grand manteau; sous ses pieds brillants,
il attacha de belles sandales, et jeta sur ses épaules son
épée à clous d'argent. Il prit le sceptre de ses pères, indestructible
à jamais. Tenant ce sceptre, il longea les vaisseaux des Achéens
vêtus de bronze.
La déesse Aurore s'approchait du vaste Olympe, pour
annoncer la lumière à Zeus et aux autres immortels.





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Dernière mise à jour : 23/03/2005