HODOI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant I

σεο



Texte grec :

[1,350] θῖν᾿ ἔφ᾿ ἁλὸς πολιῆς, ὁρόων ἐπ᾿ ἀπείρονα πόντον·
πολλὰ δὲ μητρὶ φίλῃ ἠρήσατο χεῖρας ὀρεγνύς·
«Μῆτερ, ἐπεί μ᾿ ἔτεκές γε μινυνθάδιόν περ ἐόντα,
τιμήν πέρ μοι ὄφελλεν Ὀλύμπιος ἐγγυαλίξαι
Ζεὺς ὑψιϐρεμέτης· νῦν δ᾿ οὐδέ με τυτθὸν ἔτισεν·
355 ἦ γάρ μ᾿ Ἀτρεΐδης εὐρὺ κρείων Ἀγαμέμνων
ἠτίμησεν· ἑλὼν γὰρ ἔχει γέρας αὐτὸς ἀπούρας.»
Ὣς φάτο δάκρυ χέων, τοῦ δ᾿ ἔκλυε πότνια μήτηρ
ἡμένη ἐν βένθεσσιν ἁλὸς παρὰ πατρὶ γέροντι·
καρπαλίμως δ᾿ ἀνέδυ πολιῆς ἁλὸς ἠΰτ᾿ ὀμίχλη,
360 καί ῥα πάροιθ᾿ αὐτοῖο καθέζετο δάκρυ χέοντος,
χειρί τέ μιν κατέρεξεν ἔπος τ᾿ ἔφατ᾿ ἔκ τ᾿ ὀνόμαζε·
«Τέκνον, τί κλαίεις; τί δέ σε φρένας ἵκετο πένθος;
ἐξαύδα, μὴ κεῦθε νόῳ, ἵνα εἴδομεν ἄμφω.»
Tὴν δὲ βαρὺ στενάχων προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
365 «Οἶσθα· τί ἤ τοι ταῦτα ἰδυίῃ πάντ᾿ ἀγορεύω;
ᾠχόμεθ᾿ ἐς Θήϐην ἱερὴν πόλιν Ἠετίωνος,
τὴν δὲ διεπράθομέν τε καὶ ἤγομεν ἐνθάδε πάντα·
καὶ τὰ μὲν εὖ δάσσαντο μετὰ σφίσιν υἷες Ἀχαιῶν,
ἐκ δ᾿ ἕλον Ἀτρεΐδῃ Χρυσηΐδα καλλιπάρῃον.
370 Χρύσης δ᾿ αὖθ᾿ ἱερεὺς ἑκατηϐόλου Ἀπόλλωνος
ἦλθε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων
λυσόμενός τε θύγατρα φέρων τ᾿ ἀπερείσι᾿ ἄποινα,
στέμματ᾿ ἔχων ἐν χερσὶν ἑκηϐόλου Ἀπόλλωνος
χρυσέῳ ἀνὰ σκήπτρῳ, καὶ λίσσετο πάντας Ἀχαιούς,
375 Ἀτρεΐδα δὲ μάλιστα δύω, κοσμήτορε λαῶν.
ἔνθ᾿ ἄλλοι μὲν πάντες ἐπευφήμησαν Ἀχαιοὶ
αἰδεῖσθαί θ᾿ ἱερῆα καὶ ἀγλαὰ δέχθαι ἄποινα·
ἀλλ᾿ οὐκ Ἀτρεΐδῃ Ἀγαμέμνονι ἥνδανε θυμῷ,
ἀλλὰ κακῶς ἀφίει, κρατερὸν δ᾿ ἐπὶ μῦθον ἔτελλε·
380 χωόμενος δ᾿ ὁ γέρων πάλιν ᾤχετο· τοῖο δ᾿ Ἀπόλλων
εὐξαμένου ἤκουσεν, ἐπεὶ μάλα οἱ φίλος ἦεν,
ἧκε δ᾿ ἐπ᾿ Ἀργείοισι κακὸν βέλος· οἳ δέ νυ λαοὶ
θνῇσκον ἐπασσύτεροι, τὰ δ᾿ ἐπῴχετο κῆλα θεοῖο
πάντῃ ἀνὰ στρατὸν εὐρὺν Ἀχαιῶν· ἄμμι δὲ μάντις
385 εὖ εἰδὼς ἀγόρευε θεοπροπίας ἑκάτοιο.
αὐτίκ᾿ ἐγὼ πρῶτος κελόμην θεὸν ἱλάσκεσθαι·
Ἀτρεΐωνα δ᾿ ἔπειτα χόλος λάϐεν, αἶψα δ᾿ ἀναστὰς
ἠπείλησεν μῦθον ὃ δὴ τετελεσμένος ἐστί·
τὴν μὲν γὰρ σὺν νηῒ θοῇ ἑλίκωπες Ἀχαιοὶ
390 ἐς Χρύσην πέμπουσιν, ἄγουσι δὲ δῶρα ἄνακτι·
τὴν δὲ νέον κλισίηθεν ἔϐαν κήρυκες ἄγοντες
κούρην Βρισῆος, τήν μοι δόσαν υἷες Ἀχαιῶν.
ἀλλὰ σὺ εἰ δύνασαί γε περίσχεο παιδὸς ἑῆος·
ἐλθοῦσ᾿ Οὔλυμπόνδε Δία λίσαι, εἴ ποτε δή τι
395 ἢ ἔπει ὤνησας κραδίην Διὸς ἠὲ καὶ ἔργῳ.
πολλάκι γάρ σεο πατρὸς ἐνὶ μεγάροισιν ἄκουσα
εὐχομένης ὅτ᾿ ἔφησθα κελαινεφέϊ Κρονίωνι
οἴη ἐν ἀθανάτοισιν ἀεικέα λοιγὸν ἀμῦναι,
ὁππότε μιν ξυνδῆσαι Ὀλύμπιοι ἤθελον ἄλλοι

Traduction française :

[1,350] sur les dunes de la mer blanchissante, regardant les flots infinis. Et il pria instamment sa mère, les mains tendues : «Mère, puisque tu m'as enfanté, quoique pour une courte existence, des honneurs du moins devaient m'être offerts par l'Olympien, Zeus haut-tonnant. Or voici qu'il ne m'en donne pas le moindre. L'Atride aux pouvoirs étendus, Agamemnon, m'a déshonoré; il a pris et détient ma récompense, que de lui-même il m'a ravie." Achille parla ainsi, versant des larmes, et sa vénérable mère l'entendit, assise dans les profondeurs de la mer, près de son vieux père. Promptement, elle sortit de la mer blanchissante, comme une brume, 1,360 s'assit devant Achille en pleurs, le caressa de la main, et prit la parole ainsi : «Mon enfant, pourquoi pleures-tu? Quelle douleur est entrée dans ton âme? Dis-la-moi tout entière, ne la cache pas en ton esprit; connaissons-la tous deux.» Avec de lourds gémissements, Achille aux pieds rapides répondit : «Tu le sais. Pourquoi, quand tu connais tout cela, te le raconter? Nous sommes allés à Thébè, ville sacrée d'Eétion; l'ayant mise à sac, nous avons amené ici tout le butin. Les fils d'Achéens se le partagèrent équitablement, après avoir réservé, pour l'Atride, Chryséis aux belles joues. 1,370 Mais Chrysès, prêtre d'Apollon qui frappe au loin, vint vers les fins vaisseaux des Achéens vêtus de bronze, pour délivrer sa fille, apportant une rançon immense; ses mains tenaient les bandelettes d'Apollon qui frappe au loin, fixées au sommet du sceptre doré; il suppliait tous les Achéens, et surtout les deux Atrides, rangeurs de troupes. Alors tous les Achéens approuvèrent l'idée de respecter le prêtre et d'accepter la rançon magnifique. Mais l'Atride Agamemnon en eut du déplaisir au coeur. Méchamment il renvoya Chrysès, sur un ordre rude. 1,380 Irrité le vieillard s'en alla. Mais Apollon entendit sa prière, car il l'aimait beaucoup; et il lança sur les Argiens un trait funeste. Les troupes mouraient en foule, et les flèches du dieu tombaient partout sur la vaste armée des Achéens. Un devin bien averti nous expliqua les volontés de Celui qui frappe au loin. Aussitôt, moi, le premier, je conseillai d'apaiser le dieu. Alors, la bile prit le descendant d'Atrée, et soudain, se levant, il proféra des menaces, qui se sont accomplies. En effet, l'une des jeunes femmes, les Achéens aux yeux oblongs, sur un vaisseau fin, 1,390 l'envoient à Chrysè, emportant des présents pour le dieu qui y règne; l'autre, tout à l'heure, de ma baraque des hérauts l'ont emmenée, la jeune Briséis, que m'avaient donnée les fils d'Achéens. En bien, toi, si tu le peux, assiste ton brave fils. Va sur l'Olympe prier Zeus, si jamais tu as plu à son coeur par tes paroles ou par tes actes. Souvent je t'ai entendue, dans le palais de ton père, te vanter d'avoir, seule parmi les immortels, écarté du fils de Cronos aux sombres nuages une calamité affreuse, quand les autres Olympiens voulaient l'enchaîner,





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Dernière mise à jour : 8/02/2005