HODOI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant I

κείνοισι



Texte grec :

[1,250] τῷ δ᾿ ἤδη δύο μὲν γενεαὶ μερόπων ἀνθρώπων
ἐφθίαθ᾿, οἵ οἱ πρόσθεν ἅμα τράφεν ἠδ᾿ ἐγένοντο
ἐν Πύλῳ ἠγαθέῃ, μετὰ δὲ τριτάτοισιν ἄνασσεν·
ὅ σφιν ἐϋφρονέων ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν·
«Ὦ πόποι, ἦ μέγα πένθος Ἀχαιΐδα γαῖαν ἱκάνει·
255 ἦ κεν γηθήσαι Πρίαμος Πριάμοιό τε παῖδες
ἄλλοι τε Τρῶες μέγα κεν κεχαροίατο θυμῷ,
εἰ σφῶϊν τάδε πάντα πυθοίατο μαρναμένοιϊν,
οἳ περὶ μὲν βουλὴν Δαναῶν, περὶ δ᾿ ἐστὲ μάχεσθαι.
ἀλλὰ πίθεσθ᾿· ἄμφω δὲ νεωτέρω ἐστὸν ἐμεῖο·
260 ἤδη γάρ ποτ᾿ ἐγὼ καὶ ἀρείοσιν ἠέ περ ὑμῖν
ἀνδράσιν ὡμίλησα, καὶ οὔ ποτέ μ᾿ οἵ γ᾿ ἀθέριζον.
οὐ γάρ πω τοίους ἴδον ἀνέρας οὐδὲ ἴδωμαι,
οἷον Πειρίθοόν τε Δρύαντά τε ποιμένα λαῶν
Καινέα τ᾿ Ἐξάδιόν τε καὶ ἀντίθεον Πολύφημον
265 Θησέα τ᾿ Αἰγεΐδην, ἐπιείκελον ἀθανάτοισιν·
κάρτιστοι δὴ κεῖνοι ἐπιχθονίων τράφεν ἀνδρῶν·
κάρτιστοι μὲν ἔσαν καὶ καρτίστοις ἐμάχοντο
φηρσὶν ὀρεσκῴοισι καὶ ἐκπάγλως ἀπόλεσσαν.
καὶ μὲν τοῖσιν ἐγὼ μεθομίλεον ἐκ Πύλου ἐλθὼν
270 τηλόθεν ἐξ ἀπίης γαίης· καλέσαντο γὰρ αὐτοί·
καὶ μαχόμην κατ᾿ ἔμ᾿ αὐτὸν ἐγώ· κείνοισι δ᾿ ἂν οὔ τις
τῶν οἳ νῦν βροτοί εἰσιν ἐπιχθόνιοι μαχέοιτο·
καὶ μέν μευ βουλέων ξύνιεν πείθοντό τε μύθῳ·
ἀλλὰ πίθεσθε καὶ ὔμμες, ἐπεὶ πείθεσθαι ἄμεινον·
275 μήτε σὺ τόνδ᾿ ἀγαθός περ ἐὼν ἀποαίρεο κούρην,
ἀλλ᾿ ἔα ὥς οἱ πρῶτα δόσαν γέρας υἷες Ἀχαιῶν·
μήτε σὺ Πηλείδη ἔθελ᾿ ἐριζέμεναι βασιλῆϊ
ἀντιϐίην, ἐπεὶ οὔ ποθ᾿ ὁμοίης ἔμμορε τιμῆς
σκηπτοῦχος βασιλεύς, ᾧ τε Ζεὺς κῦδος ἔδωκεν.
280 εἰ δὲ σὺ καρτερός ἐσσι, θεὰ δέ σε γείνατο μήτηρ,
ἀλλ᾿ ὅ γε φέρτερός ἐστιν, ἐπεὶ πλεόνεσσιν ἀνάσσει.
Ἀτρεΐδη σὺ δὲ παῦε τεὸν μένος· αὐτὰρ ἔγωγε
λίσσομ᾿ Ἀχιλλῆϊ μεθέμεν χόλον, ὃς μέγα πᾶσιν
ἕρκος Ἀχαιοῖσιν πέλεται πολέμοιο κακοῖο.»
285 Τὸν δ᾿ ἀπαμειϐόμενος προσέφη κρείων Ἀγαμέμνων·
«Ναὶ δὴ ταῦτά γε πάντα, γέρον, κατὰ μοῖραν ἔειπες·
ἀλλ᾿ ὅδ᾿ ἀνὴρ ἐθέλει περὶ πάντων ἔμμεναι ἄλλων,
πάντων μὲν κρατέειν ἐθέλει, πάντεσσι δ᾿ ἀνάσσειν,
πᾶσι δὲ σημαίνειν, ἅ τιν᾿ οὐ πείσεσθαι ὀΐω·
290 εἰ δέ μιν αἰχμητὴν ἔθεσαν θεοὶ αἰὲν ἐόντες
τοὔνεκά οἱ προθέουσιν ὀνείδεα μυθήσασθαι;»
Tὸν δ᾿ ἄρ᾿ ὑποϐλήδην ἠμείϐετο δῖος Ἀχιλλεύς·
«Ἦ γάρ κεν δειλός τε καὶ οὐτιδανὸς καλεοίμην
εἰ δὴ σοὶ πᾶν ἔργον ὑπείξομαι ὅττί κεν εἴπῃς·
295 ἄλλοισιν δὴ ταῦτ᾿ ἐπιτέλλεο, μὴ γὰρ ἔμοιγε
σήμαιν᾿· οὐ γὰρ ἔγωγ᾿ ἔτι σοὶ πείσεσθαι ὀΐω.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δ᾿ ἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσι·
χερσὶ μὲν οὔ τοι ἔγωγε μαχήσομαι εἵνεκα κούρης
οὔτε σοὶ οὔτέ τῳ ἄλλῳ, ἐπεί μ᾿ ἀφέλεσθέ γε δόντες·

Traduction française :

[1,250] Il avait vu, déjà, deux générations d'hommes doués de la parole mourir, avec lui jadis élevées et nées dans Pylos la très sainte; et, parmi la troisième, il régnait. Bienveillant, il parla ainsi : "Hélas ! une grande douleur gagne, certes, la terre achéenne; certes, ils se réjouiraient, Priam et les enfants de Priam, et les autres Troyens auraient grande joie au coeur, s'ils savaient tout cela, et que vous vous battez tous deux, vous supérieurs aux Danaens au conseil, supérieurs au combat. Écoutez-moi. Tous deux, vous êtes plus jeunes que moi. 1,260 Autrefois déjà, moi, avec des hommes supérieurs même à vous, j'ai frayé, et jamais ils ne m'ont dédaigné. Non, je n'ai pas revu encore, ni ne reverrai, d'hommes tels que Pirithoos, et Dryas, pasteur de troupes, Caenée et Exadios, et Polyphème rival des dieux, {et Thésée fils d'Egée, comparable aux immortels}. Ceux-là furent très forts, parmi les hommes nourris sur la terre; étant très forts, ils combattaient de très forts adversaires, les bêtes sauvages de la montagne. Ils les tuèrent effroyablement. Voilà ceux que je fréquentai, quand je vins de Pylos, d'une grande distance, 1,270 d'une terre lointaine : ils m'avaient appelé eux-mêmes. J'ai combattu là, librement; et, contre ces hommes, aucun des humains aujourd'hui sur la terre ne pourrait combattre. Or, ils réfléchissaient à mes conseils et suivaient mes avis. Suivez-les donc vous aussi, car il vaut mieux les suivre. Toi, quelle que soit ta valeur, ne lui enlève pas cette femme; laisse-lui ce que lui ont, d'abord, donné en récompense les fils d'Achéens. Et toi, fils de Pélée, ne prétends pas disputer avec le roi par la force; car jamais un honneur égal au sien n'échut à un roi porte-sceptre, à qui Zeus donna la gloire. 1,280 Si tu es plus fort, si une déesse est ta mère, lui, en revanche, est plus puissant, puisqu'il a des sujets plus nombreux. Toi, Atride, calme ta fureur; c'est moi qui te supplie d'apaiser ta bile contre Achille, grand rempart de tous les Achéens dans une guerre dangereuse.» Le puissant Agamemnon répondit : « Oui, tout ce que tu dis, vieillard, est dans l'ordre; mais cet homme veut être au-dessus de tous, il veut l'emporter sur tous, régner sur tous, commander à tous ! Je sais quelqu'un qui n'obéira pas. 1,290 Si les dieux éternels l'ont fait vaillant piquier, l'invitent-ils pour cela à proférer des outrages?» Le divin Achille l'interrompit : « Certes, on m'appellerait misérable et vil, si je te cédais en tout ce que tu peux dire. Donne tes ordres à d'autres. Pour moi, ne me commande pas : car je ne pense plus t'obéir. Encore un mot pourtant, et mets-le au fond de ton âme. Mes bras ne te combattront pas pour cette femme, ni toi, ni un autre, puisque vous m'enlevez ce que vous m'aviez donné.





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Dernière mise à jour : 8/02/2005