HODOI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant I

σέθεν



Texte grec :

[1,200] Παλλάδ᾿ Ἀθηναίην· δεινὼ δέ οἱ ὄσσε φάανθεν·
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
«Τίπτ᾿ αὖτ᾿, αἰγιόχοιο Διὸς τέκος, εἰλήλουθας;
ἦ ἵνα ὕϐριν ἴδῃ Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο;
ἀλλ᾿ ἔκ τοι ἐρέω, τὸ δὲ καὶ τελέεσθαι ὀΐω·
205 ᾗσ’ ὑπεροπλίῃσι τάχ᾿ ἄν ποτε θυμὸν ὀλέσσῃ.»
Τὸν δ’ αὖτε προσέειπε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη·
«Ἦλθον ἐγὼ παύσουσα τὸ σὸν μένος, αἴ κε πίθεαι,
οὐρανόθεν· πρὸ δέ μ’ ἧκε θεὰ λευκώλενος Ἥρη
ἄμφω ὁμῶς θυμῷ φιλέουσά τε κηδομένη τε·
210 ἀλλ’ ἄγε λῆγ’ ἔριδος, μηδὲ ξίφος ἕλκεο χειρί·
ἀλλ’ ἤτοι ἔπεσιν μὲν ὀνείδισον ὡς ἔσεταί περ·
ὧδε γὰρ ἐξερέω, τὸ δὲ καὶ τετελεσμένον ἔσται·
καί ποτέ τοι τρὶς τόσσα παρέσσεται ἀγλαὰ δῶρα
ὕϐριος εἵνεκα τῆσδε· σὺ δ’ ἴσχεο, πείθεο δ’ ἡμῖν.»
215 Τὴν δ’ ἀπαμειϐόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
«Χρὴ μὲν σφωΐτερον γε, θεά, ἔπος εἰρύσασθαι
καὶ μάλα περ θυμῷ κεχωλομένον· ὧς γὰρ ἄμεινον·
ὅς κε θεοῖσ’ ἐπιπείθεται, μάλα τ’ ἔκλυον αὐτοῦ.»
Ἦ καὶ ἐπ’ ἀργυρέῃ κώπῃ σχέθε χεῖρα βαρεῖαν,
220 ἂψ δ’ ἐς κουλεὸν ὦσε μέγα ξίφος, οὐδ’ ἀπίθησε
μύθῳ Ἀθηναίης· ἡ δ’ Οὔλυμπόνδε βεϐήκει
δώματ’ ἐς αἰγιόχοιο Διὸς μετὰ δαίμονας ἄλλους.
Πηλεΐδης δ᾿ ἐξαῦτις ἀταρτηροῖς ἐπέεσσιν
Ἀτρεΐδην προσέειπε, καὶ οὔ πω λῆγε χόλοιο·
225 «Οἰνοϐαρές, κυνὸς ὄμματ᾿ ἔχων, κραδίην δ᾿ ἐλάφοιο,
οὔτέ ποτ᾿ ἐς πόλεμον ἅμα λαῷ θωρηχθῆναι
οὔτε λόχον δ᾿ ἰέναι σὺν ἀριστήεσσιν Ἀχαιῶν
τέτληκας θυμῷ· τὸ δέ τοι κὴρ εἴδεται εἶναι.
ἦ πολὺ λώϊόν ἐστι κατὰ στρατὸν εὐρὺν Ἀχαιῶν
230 δῶρ᾿ ἀποαιρεῖσθαι ὅς τις σέθεν ἀντίον εἴπῃ·
δημοϐόρος βασιλεὺς, ἐπεὶ οὐτιδανοῖσιν ἀνάσσεις·
ἦ γὰρ ἄν, Ἀτρεΐδη, νῦν ὕστατα λωϐήσαιο.
ἀλλ᾿ ἔκ τοι ἐρέω καὶ ἐπὶ μέγαν ὅρκον ὀμοῦμαι·
ναὶ μὰ τόδε σκῆπτρον, τὸ μὲν οὔ ποτε φύλλα καὶ ὄζους
235 φύσει, ἐπεὶ δὴ πρῶτα τομὴν ἐν ὄρεσσι λέλοιπεν,
οὐδ᾿ ἀναθηλήσει· περὶ γάρ ῥά ἑ χαλκὸς ἔλεψε
φύλλά τε καὶ φλοιόν· νῦν αὖτέ μιν υἷες Ἀχαιῶν
ἐν παλάμῃς φορέουσι δικασπόλοι, οἵ τε θέμιστας
πρὸς Διὸς εἰρύαται· ὁ δέ τοι μέγας ἔσσεται ὅρκος·
240 ἦ ποτ᾿ Ἀχιλλῆος ποθὴ ἵξεται υἷας Ἀχαιῶν
σύμπαντας· τότε δ᾿ οὔ τι δυνήσεαι ἀχνύμενός περ
χραισμεῖν, εὖτ᾿ ἂν πολλοὶ ὑφ᾿ Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο
θνῄσκοντες πίπτωσι· σὺ δ᾿ ἔνδοθι θυμὸν ἀμύξεις
χωόμενος ὅ τ᾿ ἄριστον Ἀχαιῶν οὐδὲν ἔτισας.»
245 Ὥς φάτο Πηλεΐδης, ποτὶ δὲ σκῆπτρον βάλε γαίῃ
χρυσείοις ἥλοισι πεπαρμένον, ἕζετο δ᾿ αὐτός·
Ἀτρεΐδης δ᾿ ἑτέρωθεν ἐμήνιε· τοῖσι δὲ Νέστωρ
ἡδυεπὴς ἀνόρουσε λιγὺς Πυλίων ἀγορητής,
τοῦ καὶ ἀπὸ γλώσσης μέλιτος γλυκίων ῥέεν αὐδή·

Traduction française :

[1,200] et aussitôt reconnut Pallas Athéné : effrayants, ses yeux lui apparurent. Et il lui adressa ces mots ailés : «Pourquoi encore, fille de Zeus porte-égide, es-tu venue? Pour voir les excès de l'Atride Agamemnon? Eh bien, je vais te dire, et cela s'accomplira, je crois : avec son arrogance, il pourrait bien, sous peu, perdre la vie.» La déesse Athéné aux yeux de chouette répondit : «Je suis venue, pour calmer ta fureur et voir si tu veux m'obéir, du ciel, d'où m'a envoyée la déesse Héra aux bras blancs, qui a pour vous deux même amour et même souci. 1,210 Allons, termine cette querelle, ne tire pas l'épée de ta main. En paroles, outrage-le, comme cela te viendra; car je te le dis, et cela s'accomplira, un jour tu auras trois fois plus de présents brillants qu'on ne t'en enlève, pour compenser cet excès de pouvoir; mais retiens ton bras, et obéis-nous.» Achille aux pieds rapides répondit : «Il faut, déesse, observer votre décision commune, si irrité qu'on ait le coeur. Cela vaut mieux. Car celui qui obéit aux dieux, ils l'écoutent aussi.» Il dit, sur la poignée d'argent pesa de sa lourde main, 1,220 et repoussa dans le fourreau sa grande épée; il ne désobéit pas à la parole d'Athéné. Elle était déjà partie, vers l'Olympe et le palais de Zeus porte-égide, pour s'y mêler aux autres divinités. Alors le fils de Pélée, avec ces injures, s'adressa à l'Atride, sans retenir encore sa bile : «Ivrogne, regard de chien, coeur de cerf, t'armer pour le combat avec la troupe, ou aller en embuscade avec les plus braves Achéens, jamais tu n'en as eu le coeur : tu te croirais mort ! Sans doute, il est plus profitable, dans le vaste camp Achéen, 1,230 d'arracher sa récompense à qui te contredit. Roi qui dévores ton peuple, parce que tu règnes sur des gens de rien ! Autrement, Atride, cet outrage serait le dernier. Mais je le dis, j'en fais le grand serment ; oui, par ce sceptre : ni feuilles ni rameaux n'y pousseront plus, puisqu'il a laissé sa souche dans la montagne; il ne reverdira plus, car le bronze lui enleva feuilles et écorce; maintenant, en revanche, les fils d'Achéens le portent à la main, somme juges, et ceux qui maintiennent les lois au nom de Zeus. Par ce sceptre, le serment prêté sera grand : 1,240 oui, un jour, le regret d'Achille viendra aux fils d'Achéens, à tous; et tu ne pourras, si affligé que tu sois, leur être utile, quand, en foule, sous les coups d'Hector meurtrier, ils tomberont morts. Et en toi-même tu déchireras ton coeur, furieux de n'avoir nullement honoré le meilleur des Achéens. » A ces mots, le fils de Pélée jeta à terre le sceptre orné de clous d'or, et s'assit. De son côté, l'Atride montrait sa colère. Alors, parmi eux, se leva vite Nestor aux paroles agréables, le clair orateur des Pyliens : de sa langue, plus doux que le miel coulait le discours.





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Dernière mise à jour : 8/02/2005