HODOI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Iliade, chant I

σ



Texte grec :

[1,550] μή τι σὺ ταῦτα ἕκαστα διείρεο μηδὲ μετάλλα.»
Tὸν δ᾿ ἠμείϐετ᾿ ἔπειτα βοῶπις πότνια ῞Ηρη·
«Αἰνότατε Κρονίδη, ποῖον τὸν μῦθον ἔειπες;
καὶ λίην σε πάρος γ᾿ οὔτ᾿ εἴρομαι οὔτε μεταλλῶ,
ἀλλὰ μάλ᾿ εὔκηλος τὰ φράζεαι ἅσσ᾿ ἐθέλῃσθα.
555 νῦν δ᾿ αἰνῶς δείδοικα κατὰ φρένα μή σε παρείπῃ
ἀργυρόπεζα Θέτις θυγάτηρ ἁλίοιο γέροντος·
ἠερίη γὰρ σοί γε παρέζετο καὶ λάϐε γούνων·
τῇ σ᾿ ὀΐω κατανεῦσαι ἐτήτυμον ὡς ᾿Αχιλῆα
τιμήσῃς, ὀλέσῃς δὲ πολέας ἐπὶ νηυσὶν ᾿Αχαιῶν.»
560 Τὴν δ᾿ ἀπαμειϐόμενος προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
«Δαιμονίη, αἰεὶ μὲν ὀΐεαι οὐδέ σε λήθω·
πρῆξαι δ᾿ ἔμπης οὔ τι δυνήσεαι, ἀλλ᾿ ἀπὸ θυμοῦ
μᾶλλον ἐμοὶ ἔσεαι· τὸ δέ τοι καὶ ῥίγιον ἔσται.
εἰ δ᾿ οὕτω τοῦτ᾿ ἐστὶν ἐμοὶ μέλλει φίλον εἶναι·
565 ἀλλ᾿ ἀκέουσα κάθησο, ἐμῷ δ᾿ ἐπιπείθεο μύθῳ,
μή νύ τοι οὐ χραίσμωσιν ὅσοι θεοί εἰσ᾿ ἐν ᾿Ολύμπῳ
ἆσσον ἰόνθ᾿, ὅτε κέν τοι ἀάπτους χεῖρας ἐφείω.»
Ὥς ἔφατ᾿ ἔδεισεν δὲ βοῶπις πότνια Ἥρη,
καί ῥ᾿ ἀκέουσα καθῆστο ἐπιγνάμψασα φίλον κῆρ·
570 ὄχθησαν δ᾿ ἀνὰ δῶμα Διὸς θεοὶ Οὐρανίωνες·
τοῖσιν δ᾿ Ἥφαιστος κλυτοτέχνης ἦρχ᾿ ἀγορεύειν
μητρὶ φίλῃ ἐπίηρα φέρων λευκωλένῳ Ἥρῃ·
«Ἦ δὴ λοίγια ἔργα τάδ᾿ ἔσσεται οὐδ᾿ ἔτ᾿ ἀνεκτά,
εἰ δὴ σφὼ ἕνεκα θνητῶν ἐριδαίνετον ὧδε,
575 ἐν δὲ θεοῖσι κολῳὸν ἐλαύνετον· οὐδέ τι δαιτὸς
ἐσθλῆς ἔσσεται ἦδος, ἐπεὶ τὰ χερείονα νικᾷ.
μητρὶ δ᾿ ἐγὼ παράφημι καὶ αὐτῇ περ νοεούσῃ
πατρὶ φίλῳ ἐπίηρα φέρειν Διί, ὄφρα μὴ αὖτε
νεικείῃσι πατήρ, σὺν δ᾿ ἡμῖν δαῖτα ταράξῃ.
580 εἴ περ γάρ κ᾿ ἐθέλῃσιν Ὀλύμπιος ἀστεροπητὴς
ἐξ ἑδέων στυφελίξαι· ὃ γὰρ πολὺ φέρτατός ἐστιν.
ἀλλὰ σὺ τὸν ἐπέεσσι καθάπτεσθαι μαλακοῖσιν·
αὐτίκ᾿ ἔπειθ᾿ ἵλαος Ὀλύμπιος ἔσσεται ἡμῖν.»
Ὣς ἄρ᾿ ἔφη καὶ ἀναΐξας δέπας ἀμφικύπελλον
585 μητρὶ φίλῃ ἐν χειρὶ τίθει καί μιν προσέειπε·
«Τέτλαθι μῆτερ ἐμή, καὶ ἀνάσχεο κηδομένη περ,
μή σε φίλην περ ἐοῦσαν ἐν ὀφθαλμοῖσιν ἴδωμαι
θεινομένην, τότε δ᾿ οὔ τι δυνήσομαι ἀχνύμενός περ
χραισμεῖν· ἀργαλέος γὰρ Ὀλύμπιος ἀντιφέρεσθαι·
590 ἤδη γάρ με καὶ ἄλλοτ᾿ ἀλεξέμεναι μεμαῶτα
ῥῖψε ποδὸς τεταγὼν ἀπὸ βηλοῦ θεσπεσίοιο,
πᾶν δ᾿ ἦμαρ φερόμην, ἅμα δ᾿ ἠελίῳ καταδύντι
κάππεσον ἐν Λήμνῳ, ὀλίγος δ᾿ ἔτι θυμὸς ἐνῆεν·
ἔνθά με Σίντιες ἄνδρες ἄφαρ κομίσαντο πεσόντα.»
595 Ὥς φάτο, μείδησεν δὲ θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
μειδήσασα δὲ παιδὸς ἐδέξατο χειρὶ κύπελλον·
αὐτὰρ ὃ τοῖς ἄλλοισι θεοῖς ἐνδέξια πᾶσιν
οἰνοχόει γλυκὺ νέκταρ ἀπὸ κρητῆρος ἀφύσσων·
ἄσϐεστος δ᾿ ἄρ᾿ ἐνῶρτο γέλως μακάρεσσι θεοῖσιν

Traduction française :

[1,550] ne m'interroge pas chaque fois sur elles, ni ne me questionne.» La vénérable Héra aux yeux de génisse répondit : "Terrible fils de Cronos, que dis-tu là? Je ne t'ai que trop peu, jusqu'ici, interrogé et questionné; tranquillement, tu me disais tout ce que tu voulais. Mais aujourd'hui, je crains terriblement, en mon âme, que ne t'ait circonvenu Thétis aux pieds d'argent, fille du vieillard marin. Car, enveloppée de brume, elle s'est assise près de toi et a saisi tes genoux. Et je crois que tu lui as promis réellement, par un signe de tête, d'honorer Achille, et de faire périr beaucoup d'Achéens près de leurs vaisseaux. » 1,560 Zeus assembleur de nuages répondit : «Démon, toujours «tu crois», je ne puis rien te cacher ! De toute façon, tu ne peux arriver à rien qu'à t'éloigner de mon coeur, et ce sera pour toi plus fâcheux encore. S'il en est comme tu l'as dit, c'est que la chose doit me plaire. En silence assieds-toi, et obéis-moi, de peur que ne te servent de rien tous les dieux de l'Olympe contre mon approche, quand je lancerai sur toi mes mains redoutables.» A ces mots, la vénérable Héra aux yeux de génisse eut peur, et en silence s'assit, fléchissant son coeur. 1,570 Dans la demeure de Zeus, les dieux célestes murmurèrent. Mais Héphaïstos, l'illustre ouvrier, se mit à parler, en propos agréables pour sa mère Héra aux bras blancs : «Ce sera une triste affaire, et intolérable, si tous deux, pour des mortels, vous vous querellez ainsi, et, au milieu des dieux, poussez ces criailleries. Dans nos festins excellents, plus de douceur, si le pire l'emporte. A ma mère je conseille, et elle y pense déjà, - d'offrir à Zeus, mon père, de l'agrément, pour éviter qu'à nouveau mon père ne la querelle, troublant notre festin. 1,580 Car si l'Olympien foudroyant veut nous précipiter de nos sièges... Il est de beaucoup le plus fort. Touche-le donc par des paroles tendres, et, aussitôt, nous aurons l'Olympien de bonne humeur.» Parlant ainsi, Héphaïstos s'élance avec une coupe à deux anses, la met dans la main de sa mère, et dit : «Supporte cela, ma mère, souffre-le, malgré ta douleur, de peur que, malgré mon amour, je te voie battre sous mes yeux. Alors je ne pourrais, malgré mon chagrin, te secourir, car il est difficile de lutter contre l'Olympien. 1,590 Une fois déjà, comme je voulais te défendre, il me jeta, me prenant par le pied, à bas du seuil divin. Tout le jour je tombai, et, au coucher du soleil, je m'abattis à Lemnos, n'ayant plus qu'un souffle de vie; là les Sintiens me reçurent, après cette chute.» A ces mots sourit la déesse Héra aux bras blancs, et, souriante, elle reçut des mains de son enfant la coupe. Lui, à tous les autres dieux, en commençant par la droite, versa le doux nectar puisé dans un cratère. Un rire inextinguible s'éleva parmi les dieux bienheureux,





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Dernière mise à jour : 8/02/2005