Texte grec :
[2,69] 69. τοῖσι μὲν δὴ τῶν Αἰγυπτίων ἱροί εἰσι οἱ κροκόδειλοι, τοῖσι δὲ οὔ, ἀλλ᾽ ἅτε
πολεμίους περιέπουσι· οἱ δὲ περί τε Θήβας καὶ τὴν Μοίριος λίμνην οἰκέοντες καὶ
κάρτα ἥγηνται αὐτοὺς εἶναι ἱρούς· (2) ἐκ πάντων δὲ ἕνα ἑκάτεροι τρέφουσι
κροκόδειλον δεδιδαγμένον εἶναι χειροήθεα, ἀρτήματα/ τε λίθινα χυτὰ καὶ χρύσεα ἐς
τὰ ὦτα ἐνθέντες καὶ ἀμφιδέας περὶ τοὺς ἐμπροσθίους πόδας, καὶ σιτία ἀποτακτὰ
διδόντες καὶ ἱρήια, καὶ περιέποντες ὡς κάλλιστα ζῶντας· ἀποθανόντας δὲ θάπτουσι
ταριχεύσαντες ἐν ἱρῇσι θήκῃσι. (3) οἱ δὲ περὶ Ἐλεφαντίνην πόλιν οἰκέοντες καὶ
ἐσθίουσι αὐτοὺς οὐκ ἡγεόμενοι ἱροὺς εἶναι. καλέονται δὲ οὐ κροκόδειλοι ἀλλὰ χάμψαι·
κροκοδείλους δὲ Ἴωνες ὠνόμασαν, εἰκάζοντες αὐτῶν τὰ εἴδεα τοῖσι παρὰ σφίσι
γινομένοισι κροκοδείλοισι τοῖσι ἐν τῇσι αἱμασιῇσι.
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Traduction française :
[2,69] LXIX. Une partie des Égyptiens regardent les crocodiles comme
des animaux sacrés ; mais d'autres leur font la guerre. Ceux qui
habitent aux environs de Thèbes et du lac Moeris ont pour eux
beaucoup de vénération. Les uns et les autres en choisissent un
qu'ils élèvent, et qu'ils instruisent à se laisser toucher avec la
main. On lui met des pendants d'oreilles d'or ou de pierre factice,
et on lui attache aux pieds de devant de petites chaînes ou
bracelets. On le nourrit avec la chair des victimes, et on lui donne
d'autres aliments prescrits. Tant qu'il vit, on en prend le plus
grand soin ; quand il meurt, on l'embaume, et on le met dans
une caisse sacrée. Ceux d'Éléphantine et des environs ne
regardent point les crocodiles comme sacrés, et même ils ne se
font aucun scrupule d'en manger. Ces animaux s'appellent
champses. Les Ioniens leur ont donné le nom de crocodiles, parce
qu'ils leur ont trouvé de la ressemblance avec ces crocodiles ou
lézards que chez eux on rencontre dans les haies.
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