Texte grec :
[2,8] 8. ἀπὸ δὲ Ἡλίου πόλιος ἄνω ἰόντι στεινή ἐστι Αἴγυπτος. τῇ μὲν γὰρ τῆς Ἀραβίης
ὄρος παρατέταται, φέρον ἀπ᾽ ἄρκτου πρὸς μεσαμβρίην τε καὶ νότον, αἰεὶ ἄνω τεῖνον
ἐς τὴν Ἐρυθρὴν καλεομένην θάλασσαν· ἐν τῷ αἱ λιθοτομίαι ἔνεισι αἱ ἐς τὰς
πυραμίδας κατατμηθεῖσαι τὰς ἐν Μέμφι. ταύτῃ μὲν λῆγον ἀνακάμπτει ἐς τὰ εἴρηται
τὸ ὄρος· τῇ δὲ αὐτὸ ἑωυτοῦ ἐστι μακρότατον, ὡς ἐγὼ ἐπυνθανόμην, δύο μηνῶν αὐτὸ
εἶναι τῆς ὁδοῦ ἀπὸ ἠοῦς πρὸς ἑσπέρην, τὰ δὲ πρὸς τὴν ἠῶ λιβανωτοφόρα αὐτοῦ τὰ
τέρματα εἶναι. (2) τοῦτο μέν νυν τὸ ὄρος τοιοῦτο ἐστί, τὸ δὲ πρὸς Λιβύης τῆς Αἰγύπτου
ὄρος ἄλλο πέτρινον τείνει, ἐν τῷ αἱ πυραμίδες ἔνεισι, ψάμμῳ κατειλυμένον, κατὰ τὸν
αὐτὸν τρόπον καὶ τοῦ Ἀραβίου τὰ πρὸς μεσαμβρίην φέροντα. (3) τὸ ὦν δὴ ἀπὸ Ἡλίου
πόλιος οὐκέτι πολλὸν χωρίον ὡς εἶναι Αἰγύπτου, ἀλλ᾽ ὅσον τε ἡμερέων τεσσέρων καὶ
δέκα1 ἀναπλόου ἐστὶ στεινὴ Αἴγυπτος, ἐοῦσα τῶν ὀρέων τῶν εἰρημένων τὸ μεταξὺ
πεδιὰς μὲν γῆ, στάδιοι δὲ μάλιστα ἐδόκεόν μοι εἶναι, τῇ στεινότατον ἐστί, διηκοσίων
οὐ πλέους ἐκ τοῦ Ἀραβίου ὄρεος ἐς τὸ Λιβυκὸν καλεόμενον. τὸ δ᾽ ἐνθεῦτεν αὖτις
εὐρέα Αἴγυπτος ἐστί.
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Traduction française :
[2,8] VIII. En allant d'Héliopolis vers le haut du pays, l'Égypte est
étroite ; car, d'un côté, la montagne d'Arabie, qui la borde,
tendant du septentrion vers le midi et le notus, prend toujours, en
remontant, sa direction vers la mer Érythrée. On y voit les
carrières où ont été taillées les pyramides de Memphis. C'est là
que la montagne, cessant de s'avancer, fait un coude vers le pays
dont je viens de parler ; c'est là que se trouve sa plus grande
longueur : de l'orient à l'occident elle a, à ce que j'ai appris, deux
mois de chemin, et son extrémité orientale porte de l'encens. De
l'autre côté l'Égypte est bornée, vers la Libye, par une montagne
de pierre couverte de sable, sur laquelle on a bâti les pyramides.
Elle s'étend le long de l'Égypte de la même manière que cette
partie de la montagne d'Arabie qui se porte vers le midi. Ainsi le
pays, en remontant depuis Héliopolis, quoiqu'il appartienne à
l'Égypte, n'est pas d'une grande étendue ; il est même fort étroit
pendant environ quatre jours de navigation. Une plaine sépare
ces montagnes : dans les endroits où elle a le moins de largeur, il
m'a paru qu'il y avait environ deux cents stades, et rien de plus,
de la montagne d'Arabie à celle de Libye ; mais au delà l'Égypte
commence à s'élargir.
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