Texte grec :
[2,64] 64. τὴν δὲ πανήγυριν ταύτην ἐκ τοῦδε νομίσαι φασὶ οἱ ἐπιχώριοι· οἰκέειν ἐν τῷ
ἱρῷ τούτῳ τοῦ Ἄρεος τὴν μητέρα, καὶ τὸν Ἄρεα ἀπότροφον γενόμενον ἐλθεῖν
ἐξανδρωμένον ἐθέλοντα τῇ μητρὶ συμμῖξαι, καὶ τοὺς προπόλους τῆς μητρός, οἷα οὐκ
ὀπωπότας αὐτὸν πρότερον, οὐ περιορᾶν παριέναι ἀλλὰ ἀπερύκειν, τὸν δὲ ἐξ ἄλλης
πόλιος ἀγαγόμενον ἀνθρώπους τούς τε προπόλους τρηχέως περισπεῖν καὶ ἐσελθεῖν
παρὰ τὴν μητέρα. ἀπὸ τούτου τῷ Ἄρεϊ ταύτην τὴν πληγὴν ἐν τῇ ὁρτῇ νενομικέναι φασί.
καὶ τὸ μὴ μίσγεσθαι γυναιξὶ ἐν ἱροῖσι μηδὲ ἀλούτους ἀπὸ γυναικῶν ἐς ἱρὰ
ἐσιέναι οὗτοι εἰσὶ οἱ πρῶτοι θρησκεύσαντες. οἱ μὲν γὰρ ἄλλοι σχεδὸν πάντες
ἄνθρωποι, πλὴν Αἰγυπτίων καὶ Ἑλλήνων, μίσγονται ἐν ἱροῖσι καὶ ἀπὸ γυναικῶν
(ἀνιστάμενοι) ἄλουτοι ἐσέρχονται ἐς ἱρόν, νομίζοντες ἀνθρώπους εἶναι κατά περ τὰ
ἄλλα κτήνεα· (2) καὶ γὰρ τὰ ἄλλα κτήνεα ὁρᾶν καὶ ὀρνίθων γένεα ὀχευόμενα ἔν τε
τοῖσι νηοῖσι τῶν θεῶν καὶ ἐν τοῖσι τεμένεσι· εἰ ὦν εἶναι τῷ θεῷ τοῦτο μὴ φίλον, οὐκ ἂν
οὐδὲ τὰ κτήνεα ποιέειν. οὗτοι μέν νυν τοιαῦτα ἐπιλέγοντες ποιεῦσι ἔμοιγε οὐκ ἀρεστά·
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Traduction française :
[2,64] LXIV. Les naturels du pays racontent qu'ils ont institué cette fête
par le motif suivant : la mère de Mars demeurait dans ce temple.
Celui-ci, qui avait été élevé loin d'elle, se trouvant en âge viril,
vint dans l'intention de lui parler. Les serviteurs de sa mère, qui
ne l'avaient point vu jusqu'alors, bien loin de lui permettre
d'entrer, le chassèrent avec violence ; mais, étant revenu avec
du secours qu'il alla chercher dans une autre ville, il maltraita les
serviteurs de la déesse, et s'ouvrit un passage jusqu'à son
appartement. C'est pourquoi on a institué ce combat en l'honneur
de Mars, et le jour de sa fête. Les Égyptiens sont aussi les
premiers qui, par un principe de religion, aient défendu d'avoir
commerce avec les femmes dans les lieux sacrés, ou même d'y
entrer après les avoir connues, sans s'être auparavant lavé.
Presque tous les autres peuples, si l'on excepte les Égyptiens et
les Grecs, ont commerce avec les femmes dans les lieux sacrés,
ou bien, lorsqu'ils se lèvent d'auprès d'elles, ils y entrent sans
s'être lavés. Ils s'imaginent qu'il en est des hommes comme de
tous les autres animaux. On voit, disent-ils, les bêtes et les
différentes espèces d'oiseaux s'accoupler dans les temples et les
autres lieux consacrés aux dieux : si donc cette action était
désagréable à la Divinité, les bêtes mêmes ne l'y commettraient
pas. Voilà les raisons dont les autres peuples cherchent à
s'autoriser ; mais je ne puis les approuver.
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