Texte grec :
[2,51] 51. ταῦτα μέν νυν καὶ ἄλλα πρὸς τούτοισι, τὰ ἐγὼ φράσω, Ἕλληνες ἀπ᾽ Αἰγυπτίων
νενομίκασι· τοῦ δὲ Ἑρμέω τὰ ἀγάλματα ὀρθὰ ἔχειν τὰ αἰδοῖα ποιεῦντες οὐκ ἀπ᾽
Αἰγυπτίων μεμαθήκασι, ἀλλ᾽ ἀπὸ Πελασγῶν πρῶτοι μὲν Ἑλλήνων ἁπάντων
Ἀθηναῖοι παραλαβόντες, παρὰ δὲ τούτων ὧλλοι. (2) Ἀθηναίοισι γὰρ ἤδη τηνικαῦτα ἐς
Ἕλληνας τελέουσι Πελασγοὶ σύνοικοι ἐγένοντο ἐν τῇ χώρῃ, ὅθεν περ καὶ Ἕλληνες
ἤρξαντο νομισθῆναι. ὅστις δὲ τὰ Καβείρων ὄργια μεμύηται, τὰ Σαμοθρήικες
ἐπιτελέουσι παραλαβόντες παρὰ Πελασγῶν, οὗτος ὡνὴρ οἶδε τὸ λέγω· (3) τὴν γὰρ
Σαμοθρηίκην οἴκεον πρότερον Πελασγοὶ οὗτοι οἵ περ Ἀθηναίοισι σύνοικοι ἐγένοντο,
(καὶ παρὰ τούτων Σαμοθρήικες τὰ ὄργια παραλαμβάνουσι). (4) ὀρθὰ ὦν ἔχειν τὰ
αἰδοῖα τἀγάλματα τοῦ Ἑρμέω Ἀθηναῖοι πρῶτοι Ἑλλήνων μαθόντες παρὰ Πελασγῶν
ἐποιήσαντο· οἱ δὲ Πελασγοὶ ἱρόν τινα λόγον περὶ αὐτοῦ ἔλεξαν, τὰ ἐν τοῖσι ἐν
Σαμοθρηίκῃ μυστηρίοισι δεδήλωται.
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Traduction française :
[2,51] LI. Les Hellènes tiennent donc des Égyptiens ces rites usités
parmi eux, ainsi que plusieurs autres dont je parlerai dans la
suite ; mais ce n'est point d'après ces peuples qu'ils donnent aux
statues de Mercure une attitude indécente. Les Athéniens ont pris
les premiers cet usage des Pélasges ; le reste de la Grèce a suivi
leur exemple. Les Pélasges demeuraient en effet dans le même
canton que les Athéniens, qui, dès ce temps-là, étaient au
nombre des Hellènes ; et c'est pour cela qu'ils commencèrent
alors à être réputés Hellènes eux-mêmes. Quiconque est initié
dans les mystères des Cabires, que célèbrent les Samothraces,
comprend ce que je dis ; car ces Pélasges qui vinrent demeurer
avec les Athéniens habitaient auparavant la Samothrace, et c'est
d'eux que les peuples de cette île ont pris leurs mystères. Les
Athéniens sont donc les premiers d'entre les Hellènes qui aient
appris des Pélasges à faire des statues de Mercure dans
l'état que nous venons de représenter. Les Pélasges en donnent
une raison sacrée, que l'on trouve expliquée dans les mystères de
Samothrace.
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