Texte grec :
[2,56] 56. ἐγὼ δ? ἔχω περὶ αὐτῶν γνώμην τήνδε? εἰ ἀληθέως οἱ Φοίνικες ἐξήγαγον τὰς ἱρὰς
γυναῖκας καὶ τὴν μὲν αὐτέων ἐς Λιβύην τὴν δὲ ἐς τὴν Ἐλλάδα ἀπέδοντο, δοκέει ἐμοί ἡ
γυνὴ αὕτη τῆς νῦν Ἑλλάδος, πρότερον δὲ Πελασγίης καλευμένης τῆς αὐτῆς ταύτης,
πρηθῆναι ἐς Θεσπρωτούς, (2) ἔπειτα δουλεύουσα αὐτόθι ἱδρύσασθαι ὑπὸ φηγῷ
πεφυκυίῃ ἱρὸν Διός, ὥσπερ ἦν οἰκὸς ἀμφιπολεύουσαν ἐν Θήβῃσι ἱρὸν Διός, ἔνθα
ἀπίκετο, ἐνθαῦτα μνήμην αὐτοῦ ἔχειν? (3) ἐκ δὲ τούτου χρηστήριον κατηγήσατο,
ἐπείτε συνέλαβε τὴν Ἑλλάδα γλῶσσαν? φάναι δέ οἱ ἀδελφεὴν ἐν Λιβύῃ πεπρῆσθαι
ὑπὸ τῶν αὐτῶν Φοινίκων ὑπ? ὧν καὶ αὐτὴ ἐπρήθη.
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Traduction française :
[2,56] LVI. Mais voici mon sentiment à cet égard : s'il est vrai que des
Phéniciens aient enlevé ces deux femmes consacrées aux dieux,
et qu'ils les aient vendues, l'une pour être menée en Libye,
l'autre pour être transportée en Grèce, je pense que celle-ci fut
vendue afin d'être conduite dans le pays des Thesprotiens, qui
fait partie de la Grèce actuelle, et qu'on appelait alors Pélasgie ;
que, pendant son esclavage, elle éleva sous un chêne une
chapelle à Jupiter ; car il était naturel que celle qui dans Thèbes
avait desservi les autels de ce dieu lui donnât, dans le lieu où on
l'avait transportée, des marques de son souvenir, et qu'ensuite
elle instituât un oracle ; et qu'ayant appris la langue grecque, elle
dît que sa soeur avait été vendue par les mêmes Phéniciens pour
être conduite en Libye.
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