Texte grec :
[2,35] 35. ἔρχομαι δὲ περὶ Αἰγύπτου μηκυνέων τὸν λόγον, ὅτι πλεῖστα θωμάσια ἔχει ἢ
ἄλλη πᾶσα χώρη καὶ ἔργα λόγου μέζω παρέχεται πρὸς πᾶσαν χώρην τούτων εἵνεκα
πλέω περὶ αὐτῆς εἰρήσεται. (2) Αἰγύπτιοι ἅμα τῷ οὐρανῷ τῷ κατὰ σφέας ἐόντι ἑτεροίῳ
καὶ τῷ ποταμῷ φύσιν ἀλλοίην παρεχομένῳ ἢ οἱ ἄλλοι ποταμοί, τὰ πολλὰ πάντα
ἔμπαλιν τοῖσι ἄλλοισι ἀνθρώποισι ἐστήσαντο ἤθεά τε καὶ νόμους· ἐν τοῖσι αἱ μὲν
γυναῖκες ἀγοράζουσι καὶ καπηλεύουσι, οἱ δὲ ἄνδρες κατ᾽ οἴκους ἐόντες ὑφαίνουσι·
ὑφαίνουσι δὲ οἱ μὲν ἄλλοι ἄνω τὴν κρόκην ὠθέοντες, Αἰγύπτιοι δὲ κάτω. (3) τὰ ἄχθεα
οἱ μὲν ἄνδρες ἐπὶ τῶν κεφαλέων φορέουσι, αἱ δὲ γυναῖκες ἐπὶ τῶν ὤμων. οὐρέουσι αἱ
μὲν γυναῖκες ὀρθαί, οἱ δὲ ἄνδρες κατήμενοι. εὐμαρείῃ χρέωνται ἐν τοῖσι οἴκοισι,
ἐσθίουσι δὲ ἔξω ἐν τῇσι ὁδοῖσι ἐπιλέγοντες ὡς τὰ μὲν αἰσχρὰ ἀναγκαῖα δὲ ἐν
ἀποκρύφῳ ἐστὶ ποιέειν χρεόν, τὰ δὲ μὴ αἰσχρὰ ἀναφανδόν. (4) ἱρᾶται γυνὴ μὲν
οὐδεμία οὔτε ἔρσενος θεοῦ οὔτε θηλέης, ἄνδρες δὲ πάντων τε καὶ πασέων. τρέφειν
τοὺς τοκέας τοῖσι μὲν παισὶ οὐδεμία ἀνάγκη μὴ βουλομένοισι, τῇσι δὲ θυγατράσι
πᾶσα ἀνάγκη καὶ μὴ βουλομένῃσι.
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Traduction française :
[2,35] XXXV. Je m'étendrai davantage sur ce qui concerne l'Égypte,
parce qu'elle renferme plus de merveilles que nul autre pays, et
qu'il n'y a point de contrée où l'on voie tant d'ouvrages
admirables et au-dessus de toute expression : par ces raisons, je
m'étendrai davantage sur ce pays. Comme les Égyptiens sont nés
sous un climat bien différent des autres climats, et que le Nil est
d'une nature bien différente du reste des fleuves, aussi leurs
usages et leurs lois diffèrent-ils pour la plupart de ceux des
autres nations. Chez eux, les femmes vont sur la place, et
s'occupent du commerce, tandis que les hommes, renfermés
dans leurs maisons, travaillent à de la toile. Les autres
nations font la toile en poussant la trame en haut, les Égyptiens
en la poussant en bas. En Égypte, les hommes portent les
fardeaux sur la tête, et les femmes sur les épaules. Les femmes
urinent debout, les hommes accroupis ; quant aux autres besoins
naturels, ils se renferment dans leurs maisons; mais ils mangent
dans les rues. Ils apportent pour raison de cette conduite que les
choses indécentes, mais nécessaires, doivent se faire en secret,
au lieu que celles qui ne sont point indécentes doivent se faire en
public. Chez les Égyptiens, les femmes ne peuvent être
prêtresses d'aucun dieu ni d'aucune déesse ; le sacerdoce est
réservé aux hommes. Si les enfants mâles ne veulent point
nourrir leurs pères et leurs mères, on ne les y force pas ; mais si
les filles le refusent, on les y contraint.
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