Texte grec :
[2,25] 25. ὡς δὲ ἐν πλέονι λόγῳ δηλῶσαι, ὧδε ἔχει. διεξιὼν τῆς Λιβύης τὰ ἄνω ὁ ἥλιος τάδε
ποιέει· ἅτε διὰ παντὸς τοῦ χρόνου αἰθρίου τε ἐόντος τοῦ ἠέρος τοῦ κατὰ ταῦτα τὰ
χωρία καὶ ἀλεεινῆς τῆς χώρης ἐούσης καὶ ἀνέμων ψυχρῶν, διεξιὼν ποιέει οἷόν περ καὶ
τὸ θέρος ἔωθε ποιέειν ἰὼν τὸ μέσον τοῦ οὐρανοῦ· (2) ἕλκει γὰρ ἐπ᾽ ἑωυτὸν τὸ ὕδωρ,
ἑλκύσας δὲ ἀπωθέει ἐς τὰ ἄνω χωρία, ὑπολαμβάνοντες δὲ οἱ ἄνεμοι καὶ
διασκιδνάντες τήκουσι· καὶ εἰσὶ οἰκότως οἱ ἀπὸ ταύτης τῆς χώρης πνέοντες, ὅ τε νότος
καὶ ὁ λίψ, ἀνέμων πολλὸν τῶν πάντων ὑετιώτατοι (3) δοκέει δέ μοι οὐδὲ πᾶν τὸ ὕδωρ
τὸ ἐπέτειον ἑκάστοτε ἀποπέμπεσθαι τοῦ Νείλου ὁ ἥλιος, ἀλλὰ καὶ ὑπολείπεσθαι περὶ
ἑωυτόν. πρηϋνομένου δὲ τοῦ χειμῶνος ἀπέρχεται ὁ ἥλιος ἐς μέσον τὸν οὐρανὸν
ὀπίσω, καὶ τὸ ἐνθεῦτεν ἤδη ὁμοίως ἀπὸ πάντων ἕλκει τῶν ποταμῶν. (4) τέως δὲ οἳ μὲν
ὀμβρίου ὕδατος συμμισγομένου πολλοῦ αὐτοῖσι, ἅτε ὑομένης τε τῆς χώρης καὶ
κεχαραδρωμένης, ῥέουσι μεγάλοι· τοῦ δὲ θέρεος τῶν τε ὄμβρων ἐπιλειπόντων αὐτοὺς
καὶ ὑπὸ τοῦ ἡλίου ἑλκόμενοι ἀσθενέες εἰσί. (5) ὁ δὲ Νεῖλος ἐὼν ἄνομβρος, ἑλκόμενος
δὲ ὑπὸ τοῦ ἡλίου μοῦνος ποταμῶν τοῦτον τὸν χρόνον, οἰκότως αὐτὸς ἑωυτοῦ ῥέει
πολλῷ ὑποδεέστερος ἢ τοῦ θέρεος· τότε μὲν γὰρ μετὰ πάντων τῶν ὑδάτων ἴσον
ἕλκεται, τὸν δὲ χειμῶνα μοῦνος πιέζεται. οὕτω τὸν ἥλιον νενόμικα τούτων αἴτιον εἶναι.
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Traduction française :
[2,25] XXV. Mais il faut expliquer cela d'une manière plus étendue : l'air
est toujours serein dans la Libye supérieure ; il y fait toujours
chaud, et jamais il n'y souffle de vents froids. Lorsque le soleil
parcourt ce pays, il y produit le même effet qu'il a coutume de
produire en été, quand il passe par le milieu du ciel ; il attire les
vapeurs à lui, et les repousse ensuite vers les lieux élevés, où les
vents, les ayant reçues, les dispersent et les fondent. C'est
vraisemblablement par cette raison que les vents qui soufflent de
ce pays, comme le sud et le sud-ouest, sont les plus pluvieux de
tous. Je crois cependant que le soleil ne renvoie pas toute l'eau
du Nil qu'il attire annuellement, mais qu'il s'en réserve une
partie. Lorsque l'hiver est adouci, le soleil retourne au milieu du
ciel, et de là il attire également des vapeurs de tous les fleuves.
Jusqu'alors ils augmentent considérablement, à cause des pluies
dont la terre est arrosée , et qui forment des torrents ; mais ils
deviennent faibles en été, parce que les pluies leur manquent, et
que le soleil attire une partie de leurs eaux. Il n'en est pas de
même du Nil : comme en hiver il est dépourvu des eaux de pluie,
et que le soleil en élève des vapeurs, c'est, avec raison, la seule
rivière dont les eaux soient beaucoup plus basses en cette saison
qu'en été. Le soleil l'attire de même que tous les autres fleuves ;
mais, l'hiver, il est le seul que cet astre mette à contribution :
c'est pourquoi je regarde le soleil comme la cause de ces effets.
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