Texte grec :
[2,181] 181. Κυρηναίοισι δὲ Ἄμασις φιλότητά τε καὶ συμμαχίην συνεθήκατο, ἐδικαίωσε δὲ
καὶ γῆμαι αὐτόθεν, εἴτ᾽ ἐπιθυμήσας Ἑλληνίδος γυναικὸς εἴτε καὶ ἄλλως φιλότητος
Κυρηναίων εἵνεκα· (2) γαμέει δὲ ὦν οἳ μὲν λέγουσι Βάττου οἳ δ᾽ Ἀρκεσίλεω θυγατέρα,
οἳ δὲ Κριτοβούλου ἀνδρὸς τῶν ἀστῶν δοκίμου, τῇ οὔνομα ἦν Λαδίκη· τῇ ἐπείτε
συγκλίνοιτο ὁ Ἄμασις, μίσγεσθαι οὐκ οἷός τε ἐγίνετο, τῇσι δὲ ἄλλῃσι γυναιξὶ ἐχρᾶτο.
(3) ἐπείτε δὲ πολλὸν τοῦτο ἐγίνετο, εἶπε ὁ Ἄμασις πρὸς τὴν Λαδίκην ταύτην
καλεομένην, “ὦ γύναι, κατά με ἐφάρμαξας, καὶ ἔστι τοι οὐδεμία μηχανὴ μὴ οὐκ
ἀπολωλέναι κάκιστα γυναικῶν πασέων”. (4) ἡ δὲ Λαδίκη, ἐπείτε οἱ ἀρνευμένῃ οὐδὲν
ἐγίνετο πρηΰτερος ὁ Ἄμασις, εὔχεται ἐν τῷ νόῳ τῇ Ἀφροδίτῃ, ἤν οἱ ὑπ᾽ ἐκείνην τὴν
νύκτα μιχθῇ ὁ Ἄμασις, τοῦτο γάρ οἱ κακοῦ εἶναι μῆχος, ἄγαλμά οἱ ἀποπέμψειν ἐς
Κυρήνην. μετὰ δὲ τὴν εὐχὴν αὐτίκα οἱ ἐμίχθη ὁ Ἄμασις. καὶ τὸ ἐνθεῦτεν ἤδη, ὁκότε
ἔλθοι Ἄμασις πρὸς αὐτήν, ἐμίσγετο, καὶ κάρτα μιν ἔστερξε μετὰ τοῦτο. (5) ἡ δὲ Λαδίκη
ἀπέδωκε τὴν εὐχὴν τῇ θεῷ· ποιησαμένη γὰρ ἄγαλμα ἀπέπεμψε ἐς Κυρήνην, τὸ ἔτι καὶ
ἐς ἐμὲ ἦν σόον, ἔξω τετραμμένον τοῦ Κυρηναίων ἄστεος. ταύτην τὴν Λαδίκην, ὡς
ἐπεκράτησε Καμβύσης Αἰγύπτου καὶ ἐπύθετο αὐτῆς ἥτις εἴη, ἀπέπεμψε ἀσινέα ἐς Κυρήνην.
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Traduction française :
[2,181] CLXXXI. Ce prince contracta amitié avec les Cyrénéens, et fit
avec eux une alliance offensive et défensive ; il résolut aussi de
prendre une femme de leur ville, soit qu'il eût du goût pour les
Grecs , soit qu'il voulût donner aux Cyrénéens ce témoignage de
son affection. Il épousa Ladicé, que les uns disent fille de Battus,
fils d'Arcésilas ; les autres, de Critobule, homme distingué parmi
ses concitoyens. Amasis n'était point homme pour elle, quoiqu'il
le fût pour les autres femmes. Cet état ayant duré un temps
assez considérable : Ladicé, lui dit-il, vous avez employé des
charmes contre moi ; mais sachez que rien ne peut vous
soustraire à la mort la plus cruelle qu'on puisse faire souffrir à
une femme. Quelque chose que pût dire cette princesse, Amasis
ne s'apaisa point. Elle eut recours à Vénus, et fit voeu, dans son
temple, de lui envoyer une statue à Cyrène, si la nuit suivante
Amasis pouvait être content. C'était en effet le remède au
malheur dont elle était menacée. Aussitôt qu'elle eut fait ce voeu,
Amasis fut heureux avec elle, et son bonheur ne fut jamais
interrompu ; aussi l'aima-t-il tendrement. Ladicé accomplit son
voeu ; elle fit faire une statue, et l'envoya à Cyrène, où elle
subsiste encore à présent ; elle regarde le dehors de la ville.
Cambyse s'étant rendu maître de l'Égypte, et ayant appris de
cette princesse elle-même qui elle était, il la renvoya à Cyrène
sans lui faire aucun mal.
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