Texte grec :
[2,151] 151. τῶν δὲ δυώδεκα βασιλέων δικαιοσύνῃ χρεωμένων, ἀνὰ χρόνον ὡς ἔθυσαν ἐν
τῷ ἱρῷ τοῦ Ἡφαίστου, τῇ ὑστάτῃ τῆς ὁρτῆς, μελλόντων κατασπείσειν, ὁ ἀρχιερεὺς
ἐξήνεικέ σφι φιάλας χρυσέας, τῇσί περ ἐώθεσαν σπένδειν, ἁμαρτὼν τοῦ ἀριθμοῦ,
ἕνδεκα δυώδεκα ἐοῦσι. (2) ἐνθαῦτα ὡς οὐκ εἶχε φιάλην ὁ ἔσχατος ἑστεὼς αὐτῶν
Ψαμμήτιχος, περιελόμενος τὴν κυνέην ἐοῦσαν χαλκέην ὑπέσχε τε καὶ ἔσπενδε.
κυνέας δὲ καὶ οἱ ἄλλοι ἅπαντες ἐφόρεόν τε βασιλέες καὶ ἐτύγχανον τότε ἔχοντες. (3)
Ψαμμήτιχος μέν νυν οὐδενὶ δολερῷ νόῳ χρεώμενος ὑπέσχε τὴν κυνέην· οἳ δὲ ἐν φρενὶ
λαβόντες τό τε ποιηθὲν ἐκ Ψαμμητίχου καὶ τὸ χρηστήριον, ὅτι ἐκέχρηστό σφι τὸν
χαλκέῃ σπείσαντα αὐτῶν φιάλῃ τοῦτον βασιλέα ἔσεσθαι μοῦνον Αἰγύπτου,
ἀναμνησθέντες τοῦ χρησμοῦ κτεῖναι μὲν οὐκ ἐδικαίωσαν Ψαμμήτιχον, ὡς ἀνεύρισκον
βασανίζοντες ἐξ οὐδεμιῆς προνοίης αὐτὸν ποιήσαντα, ἐς δὲ τὰ ἕλεα ἔδοξέ σφι διῶξαι
ψιλώσαντας τὰ πλεῖστα τῆς δυνάμιος, ἐκ δὲ τῶν ἑλέων ὁρμώμενον μὴ ἐπιμίσγεσθαι
τῇ ἄλλῃ Αἰγύπτῳ.
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Traduction française :
[2,151] CLI. Les douze rois se conduisaient avec justice et équité. Au
bout d'un certain temps, après avoir offert des sacrifices dans le
temple de Vulcain , comme, le dernier jour de la fête, ils étaient
sur le point de faire des libations, le grand prêtre leur présenta
des coupes d'or, dont ils avaient coutume de se servir en cette
occasion ; mais il se trompa pour le nombre, et, au lieu de douze
coupes, il n'en apporta que onze pour les douze rois. Alors
Psammitichus, qui se trouvait au dernier rang, voyant qu'il n'avait
point de coupe comme les autres, prit son casque, qui était
d'airain, et s'en servit pour les libations. Tous les autres rois
étaient aussi dans l'usage de porter un casque, et ils l'avaient
alors en tête. Ce fut donc sans aucun mauvais dessein que
Psammitichus se servit du sien. Mais les autres rois, ayant
réfléchi sur son action, et sur l'oracle qui leur avait prédit que
celui d'entre eux qui ferait des libations avec un vase d'airain
deviendrait un jour seul roi de toute l'Égypte, examinèrent ce
prince ; et, ayant reconnu par ses réponses qu'il n'avait point agi
de dessein prémédité, ils crurent qu'il serait injuste de le faire
mourir ; mais ils le dépouillèrent de la plus grande partie de sa
puissance et le reléguèrent dans les marais, avec défense d'en
sortir et d'entretenir aucune correspondance avec le reste de l'Égypte.
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