Texte grec :
[2,138] 138. τὸ δ᾽ ἱρὸν αὐτῆς ὧδε ἔχει. πλὴν τῆς ἐσόδου τὸ ἄλλο νῆσος ἐστί· ἐκ γὰρ τοῦ
Νείλου διώρυχες ἐσέχουσι οὐ συμμίσγουσαι ἀλλήλῃσι, ἀλλ᾽ ἄχρι τῆς ἐσόδου τοῦ ἱροῦ
ἑκατέρη ἐσέχει, ἣ μὲν τῇ περιρρέουσα ἣ δὲ τῇ, εὖρος ἐοῦσα ἑκατέρη ἑκατὸν ποδῶν,
δένδρεσι κατάσκιος. (2) τὰ δὲ προπύλαια ὕψος μὲν δέκα ὀργυιέων ἐστί, τύποισι δὲ
ἑξαπήχεσι ἐσκευάδαται ἀξίοισι λόγου. ἐὸν δ᾽ ἐν μέσῃ τῇ πόλι τὸ ἱρὸν κατορᾶται
πάντοθεν περιιόντι· ἅτε γὰρ τῆς πόλιος μὲν ἐκκεχωσμένης ὑψοῦ, τοῦ δ᾽ ἱροῦ οὐ
κεκινημένου ὡς ἀρχῆθεν ἐποιήθη, ἔσοπτον ἐστί. (3) περιθέει δὲ αὐτὸ αἱμασιὴ
ἐγγεγλυμμένη τύποισι, ἔστι δὲ ἔσωθεν ἄλσος δενδρέων μεγίστων πεφυτευμένον περὶ
νηὸν μέγαν, ἐν τῷ δὴ τὤγαλμα ἔνι· εὖρος δὲ καὶ μῆκος τοῦ ἱροῦ πάντῃ σταδίου ἐστί. (4)
κατὰ μὲν δὴ τὴν ἔσοδον ἐστρωμένη ἐστὶ ὁδὸς λίθου ἐπὶ σταδίους τρεῖς μάλιστά κῃ, διὰ
τῆς ἀγορῆς φέρουσα ἐς τὸ πρὸς ἠῶ, εὖρος δὲ ὡς τεσσέρων πλέθρων· τῇ δὲ καὶ τῇ τῆς
ὁδοῦ δένδρεα οὐρανομήκεα πέφυκε· φέρει δὲ ἐς Ἑρμέω ἱρόν. τὸ μὲν δὴ ἱρὸν τοῦτο οὕτω ἔχει.
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Traduction française :
[2,138] CXXXVIII. Dans cette ville est un temple de Bubastis qui mérite
qu'on en parle. On voit d'autres temples plus grands et plus
magnifiques ; mais il n'y en a point de plus agréable à la vue.
Bubastis est la même que Diane parmi les Grecs. Son temple fait
une presqu'île, où il n'y a de libre que l'endroit par où l'on entre.
Deux canaux du Nil, qui ne se mêlent point ensemble, se rendent
à l'entrée du temple, et de là se partagent, et l'environnent, l'un
par un côté, l'autre par l'autre. Ces canaux sont larges chacun de
cent pieds, et ombragés d'arbres. Le vestibule a dix orgyies de
haut ; il est orné de très belles figures de six coudées de haut. Ce
temple est au centre de la ville. Ceux qui en font le tour le voient
de tous côtés de haut en bas ; car, étant resté dans la même
assiette où on l'avait d'abord bâti, et la ville ayant été rehaussée
par des terres rapportées, on le voit en entier de toutes parts. Ce
lieu sacré est environné d'un mur sur lequel sont sculptées grand
nombre de figures. Dans son enceinte est un bois planté autour
du grand temple : les arbres en sont très hauts. La statue de la
déesse est dans le temple. Le lieu sacré a, en tout sens, un stade
de long sur autant de large. La rue qui répond, à l'entrée du
temple traverse la place publique, va à l'est, et mène au temple
de Mercure ; elle a environ trois stades de long sur quatre
plèthres de large, et est pavée et bordée des deux côtés de très
grands arbres.
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