Texte grec :
[2,133] 133. μετὰ δὲ τῆς θυγατρὸς τὸ πάθος δεύτερα τούτῳ τῷ βασιλέι τάδε γενέσθαι·
ἐλθεῖν οἱ μαντήιον ἐκ Βουτοῦς πόλιος ὡς μέλλοι ἓξ ἔτεα μοῦνον βιοὺς τῷ ἑβδόμῳ
τελευτήσειν. (2) τὸν δὲ δεινὸν ποιησάμενον πέμψαι ἐς τὸ μαντήιον τῷ θεῷ ὀνείδισμα,
ἀντιμεμφόμενον ὅτι ὁ μὲν αὐτοῦ πατὴρ καὶ πάτρως, ἀποκληίσαντες τὰ ἱρὰ καὶ θεῶν
οὐ μεμνημένοι ἀλλὰ καὶ τοὺς ἀνθρώπους φθείροντες, ἐβίωσαν χρόνον ἐπὶ πολλόν,
αὐτὸς δ᾽ εὐσεβὴς ἐὼν μέλλοι ταχέως οὕτω τελευτήσειν. (3) ἐκ δὲ τοῦ χρηστηρίου αὐτῷ
δεύτερα ἐλθεῖν λέγοντα τούτων εἵνεκα καὶ συνταχύνειν αὐτὸν τὸν βίον· οὐ γὰρ
ποιῆσαί μιν τὸ χρεὸν ἦν ποιέειν· δεῖν γὰρ Αἴγυπτον κακοῦσθαι ἐπ᾽ ἔτεα πεντήκοντά
τε καὶ ἑκατόν, καὶ τοὺς μὲν δύο τοὺς πρὸ ἐκείνου γενομένους βασιλέας μαθεῖν τοῦτο,
κεῖνον δὲ οὔ. (4) ταῦτα ἀκούσαντα τὸν Μυκερῖνον, ὡς κατακεκριμένων ἤδη οἱ τούτων,
λύχνα ποιησάμενον πολλά, ὅκως γίνοιτο νύξ, ἀνάψαντα αὐτὰ πίνειν τε καὶ
εὐπαθέειν, οὔτε ἡμέρης οὔτε νυκτὸς ἀνιέντα, ἔς τε τὰ ἕλεα καὶ τὰ ἄλσεα πλανώμενον
καὶ ἵνα πυνθάνοιτο εἶναι ἐνηβητήρια ἐπιτηδεότατα. (5) ταῦτα δὲ ἐμηχανᾶτο θέλων τὸ
μαντήιον ψευδόμενον ἀποδέξαι, ἵνα οἱ δυώδεκα ἔτεα ἀντὶ ἓξ ἐτέων γένηται, αἱ νύκτες
ἡμέραι ποιεύμεναι.
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Traduction française :
[2,133] CXXXIII. II arriva à Mycérinus un nouveau malheur après la mort
de sa fille : il reçut de la ville de Buto un oracle. qui lui annonçait
qu'il n'avait plus que six ans à vivre, et qu'il mourrait la septième
année. Il en conçut tant de chagrins, qu'il envoya vers l'oracle
pour faire à la déesse de vifs reproches de ce que son père et son
oncle avaient vécu si longtemps, quoiqu'ils eussent opprimé leurs
sujets, et que, sans aucun égard pour les dieux, ils eussent fait
fermer les temples ; tandis qu'il avait si peu de temps à vivre, lui
qui avait eu tant de piété et de respect pour les dieux. Il lui vint
là-dessus une seconde réponse de l'oracle, qui lui apprit que
c'était pour cette raison-là même qu'il devait mourir de si bonne
heure ; qu'il n'avait point fait ce qu'il attrait dû ; qu'il fallait que
l'Égypte fût accablée de maux pendant cent cinquante ans ; que
les deux rois ses prédécesseurs en avaient eu connaissance, et
que lui il l'avait ignoré. Mycérinus, voyant, par, cette réponse,
que son arrêt était irrévocable, fit faire un grand nombre de
lampes. Dès que la nuit était venue, il les faisait allumer, et
passait le temps à boire et à se divertir, sans discontinuer ni jour
ni nuit ; il allait dans les marais, les bois, et tous les lieux
agréables et qu'il croyait les plus propres à inspirer du plaisir : il
avait dessein, en convertissant les nuits en jours, de doubler le
nombre des années, de six ans en faire douze, et de convaincre
par là l'oracle de mensonge.
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