Texte grec :
[2,14] 14. καὶ ταῦτα μὲν ἐς Ἕλληνας Αἰγυπτίοισι ὀρθῶς ἔχοντα εἴρηται· φέρε δὲ νῦν καὶ
αὐτοῖσι Αἰγυπτίοισι ὡς ἔχει φράσω· εἴ σφι θέλοι, ὡς καὶ πρότερον εἶπον, ἡ χώρη ἡ
ἔνερθε Μέμφιος (αὕτη γὰρ ἐστὶ ἡ αὐξανομένη) κατὰ λόγον τοῦ παροιχομένου χρόνου
ἐς ὕψος αὐξάνεσθαι, ἄλλο τι ἢ οἱ ταύτῃ οἰκέοντες Αἰγυπτίων πεινήσουσι; εἰ μήτε γε
ὕσεταί σφι ἡ χώρη μήτε ὁ ποταμὸς οἷός τ᾽ ἔσται ἐς τὰς ἀρούρας ὑπερβαίνειν. (2) ἦ γὰρ
δὴ νῦν γε οὗτοι ἀπονητότατα καρπὸν κομίζονται ἐκ γῆς τῶν τε ἄλλων ἀνθρώπων
πάντων καὶ τῶν λοιπῶν Αἰγυπτίων· οἳ οὔτε ἀρότρῳ ἀναρρηγνύντες αὔλακας ἔχουσι
πόνους οὔτε σκάλλοντες οὔτε ἄλλο ἐργαζόμενοι οὐδὲν τῶν οἱ ἄλλοι ἄνθρωποι περὶ
λήιον πονέουσι, ἀλλ᾽ ἐπεάν σφι ὁ ποταμὸς αὐτόματος ἐπελθὼν ἄρσῃ τὰς ἀρούρας,
ἄρσας δὲ ἀπολίπῃ ὀπίσω, τότε σπείρας ἕκαστος τὴν ἑωυτοῦ ἄρουραν ἐσβάλλει ἐς
αὐτὴν ὗς, ἐπεὰν δὲ καταπατήσῃ τῇσι ὑσὶ τὸ σπέρμα, ἄμητον τὸ ἀπὸ τούτου μένει,
ἀποδινήσας δὲ τῇσι ὑσὶ τὸν σῖτον οὕτω κομίζεται.
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Traduction française :
[2,14] XIV. Cette réflexion des Égyptiens sur les Grecs est juste ; mais
voyons maintenant à quelles extrémités ils peuvent se trouver
réduits eux-mêmes. S'il arrivait, comme je l'ai dit précédemment,
que 1e pays situé au-dessous de Memphis, qui est celui qui prend
des accroissements, vînt à s'élever proportionnellement à ce qu'il
a fait par le passé, ne faudrait-il pas que les Égyptiens qui
l'habitent éprouvassent les horreurs de la famine, puisqu'il ne
pleut point en leur pays, et que le fleuve ne pourrait plus se
répandre sur leurs terres ? Mais il n'y a personne maintenant
dans le reste de l'Égypte, ni même dans le monde, qui recueille
les grains avec moins de sueur et de travail. Ils ne sont point
obligés de tracer avec la charrue de pénibles sillons, de briser les
mottes, et de donner à leurs terres les autres façons que leur
donnent le reste des hommes ; mais lorsque le fleuve a arrosé de
lui-même les campagnes, et que les eaux se sont retirées, alors
chacun y lâche des pourceaux, et ensemence ensuite son champ.
Lorsqu'il est ensemencé, on y conduit des boeufs ; et, après que
ces animaux ont enfoncé le grain en le foulant aux pieds, on
attend tranquillement le temps de la moisson. On se sert aussi de
boeufs pour faire sortir le grain de l'épi, et on le serre ensuite.
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