Texte grec :
[2,118] 118. εἰρομένου δέ μευ τοὺς ἱρέας εἰ μάταιον λόγον λέγουσι οἱ Ἕλληνες τὰ περὶ
Ἴλιον γενέσθαι ἢ οὔ, ἔφασαν πρὸς ταῦτα τάδε, ἱστορίῃσι φάμενοι εἰδέναι παρ᾽ αὐτοῦ
Μενέλεω. (2) ἐλθεῖν μὲν γὰρ μετὰ τὴν Ἑλένης ἁρπαγὴν ἐς τὴν Τευκρίδα γῆν Ἑλλήνων
στρατιὴν πολλὴν βοηθεῦσαν Μενέλεῳ, ἐκβᾶσαν δὲ ἐς γῆν καὶ ἱδρυθεῖσαν τὴν
στρατιὴν πέμπειν ἐς τὸ Ἴλιον ἀγγέλους, σὺν δέ σφι ἰέναι καὶ αὐτὸν Μενέλεων· (3) τοὺς
δ᾽ ἐπείτε ἐσελθεῖν ἐς τὸ τεῖχος, ἀπαιτέειν Ἑλένην τε καὶ τὰ χρήματα τά οἱ οἴχετο
κλέψας Ἀλέξανδρος, τῶν τε ἀδικημάτων δίκας αἰτέειν· τοὺς δὲ Τευκροὺς τὸν αὐτὸν
λόγον λέγειν τότε καὶ μετέπειτα, καὶ ὀμνύντας καὶ ἀνωμοτί, μὴ μὲν ἔχειν Ἑλένην
μηδὲ τὰ ἐπικαλεύμενα χρήματα, ἀλλ᾽ εἶναι αὐτὰ πάντα ἐν Αἰγύπτῳ, καὶ οὐκ ἂν
δικαίως αὐτοὶ δίκας ὑπέχειν τῶν Πρωτεὺς ὁ Αἰγύπτιος βασιλεὺς ἔχει. (4) οἱ δὲ
Ἕλληνες καταγελᾶσθαι δοκέοντες ὑπ᾽ αὐτῶν οὕτω δὴ ἐπολιόρκεον, ἐς ὃ ἐξεῖλον·
ἑλοῦσι δὲ τὸ τεῖχος ὡς οὐκ ἐφαίνετο ἡ Ἑλένη, ἀλλὰ τὸν αὐτὸν λόγου τῷ προτέρῳ
ἐπυνθάνοντο, οὕτω δὴ πιστεύσαντες τῷ λόγῳ τῷ πρώτῳ οἱ Ἕλληνες αὐτὸν Μενέλεων
ἀποστέλλουσι παρὰ Πρωτέα.
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Traduction française :
[2,118] CXVIII. Je demandai ensuite aux prêtres si ce que les Grecs
racontaient de la guerre de Troie devait être mis an rang des
fables : ils me répondirent qu'ils s'en étaient informés à Ménélas
lui-même, et voici ce qu'il leur en avait appris : Après
l'enlèvement d'Hélène, une nombreuse armée de Grecs passa
dans la Teucride pour venger l'outrage fait à Ménélas. Sortis de
leurs vaisseaux, ils n'eurent pas plutôt assis leur camp, qu'ils
envoyèrent à Ilion des ambassadeurs, au nombre desquels était
Ménélas. Ces ambassadeurs, étant entrés dans la ville,
demandèrent Hélène, ainsi que les richesses qu'Alexandre avait
enlevées furtivement ; et ils exigèrent une réparation de cette
injustice. Les Teucriens les assurèrent alors et dans la suite, sans
serment et même avec serment, qu'ils n'avaient ni Hélène, ni les
trésors qu'on les accusait d'avoir enlevés ; que tout ce qu'on leur
demandait était en Égypte, et qu'on avait tort de les poursuivre
pour des choses que retenait Protée, roi de ce pays : mais les
Grecs, s'imaginant qu'ils se moquaient d'eux, firent le siège de
Troie, et le continuèrent jusqu'à ce qu'ils se fussent rendus
maîtres de cette ville. Quand ils l'eurent prise, Hélène ne s'y
étant point trouvée, et les Troyens leur tenant toujours le même
langage, ils ne doutèrent plus de ce qu'on leur avait dit dès le
commencement ; et ils envoyèrent Ménélas lui-même vers Protée.
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