Texte grec :
[2,113] 113. ἔλεγον δέ μοι οἱ ἱρέες ἱστορέοντι τὰ περὶ Ἑλένην γενέσθαι ὧδε. Ἀλέξανδρον
ἁρπάσαντα Ἑλένην ἐκ Σπάρτης ἀποπλέειν ἐς τὴν ἑωυτοῦ· καί μιν, ὡς ἐγένετο ἐν τῷ
Αἰγαίῳ, ἐξῶσται ἄνεμοι ἐκβάλλουσι ἐς τὸ Αἰγύπτιον πέλαγος, ἐνθεῦτεν δέ, οὐ γὰρ
ἀνιεῖ τὰ πνεύματα, ἀπικνέεται ἐς Αἴγυπτον καὶ Αἰγύπτου ἐς τὸ νῦν Κανωβικὸν
καλεύμενον στόμα τοῦ Νείλου καὶ ἐς Ταριχείας. (2) ἦν δὲ ἐπὶ τῆς ἠιόνος τὸ καὶ νῦν
ἐστι Ἡρακλέος ἱρόν, ἐς τὸ ἢν καταφυγὼν οἰκέτης ὅτευ ὦν ἀνθρώπων ἐπιβάληται
στίγματα ἱρά, ἑωυτὸν διδοὺς τῷ θεῷ, οὐκ ἔξεστι τούτου ἅψασθαι. (3) ὁ νόμος οὗτος
διατελέει ἐὼν ὅμοιος μέχρι ἐμεῦ τῷ ἀπ᾽ ἀρχῆς· τοῦ ὦν δὴ Ἀλεξάνδρου ἀπιστέαται
θεράποντες πυθόμενοι τὸν περὶ τὸ ἱρὸν ἔχοντα νόμον, ἱκέται δὲ ἱζόμενοι τοῦ θεοῦ
κατηγόρεον τοῦ Ἀλεξάνδρου, βουλόμενοι βλάπτειν αὐτόν, πάντα λόγον ἐξηγεύμενοι
ὡς εἶχε περὶ τὴν Ἑλένην τε καὶ τὴν ἐς Μενέλεων ἀδικίην· κατηγόρεον δὲ ταῦτα πρός
τε τοὺς ἱρέας καὶ τὸν στόματος τούτου φύλακον, τῷ οὔνομα ἦν Θῶνις.
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Traduction française :
[2,113] CXIII. Ayant questionné les prêtres au sujet d'Hélène, ils me
répondirent qu'Alexandre, après l'avoir enlevée, de Sparte,
mit à la voile pour retourner dans sa patrie. Quand il fut parvenu
dans la mer Égée, des vents contraires l'écartèrent de sa route,
et le repoussèrent dans la mer d'Égypte. Ces vents continuant
toujours à être contraires, il vint de là en Égypte, où il aborda à
l'embouchure du Nil, qu'on appelle aujourd'hui la bouche
Canopique, et aux Tarichées. Il y avait sur ce rivage un temple
d'Hercule, qu'on y voit encore maintenant. Si quelque esclave s'y
réfugie, et s'y fait marquer des stigmates sacrés, afin de se
consacrer au dieu, il n'est pas permis de mettre la main sur lui.
Cette loi continue à s'observer de la même manière depuis son
institution jusqu'à présent. Les esclaves d'Alexandre ayant eu
connaissance des privilèges de ce temple, s'y réfugièrent ; et, se
tenant en posture de suppliants, ils se mirent à accuser leur
maître, dans l'intention de lui nuire, et à publier l'injure qu'il avait
faite à Ménélas, et tout ce qui s'était passé au sujet d'Hélène. Ces
accusations se faisaient en présence des prêtres, et de Thonis,
gouverneur de cette bouche du Nil.
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