HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre II

Ἐρυθρὴ



Texte grec :

[2,115] 115. ἀκούσας δὲ ταῦτα ὁ Θῶνις συλλαμβάνει τὸν Ἀλέξανδρον καὶ τὰς νέας αὐτοῦ κατίσχει, μετὰ δὲ αὐτόν τε τοῦτον ἀνήγαγε ἐς Μέμφιν καὶ τὴν Ἑλένην τε καὶ τὰ χρήματα, πρὸς δὲ καὶ τοὺς ἱκέτας. (2) ἀνακομισθέντων δὲ πάντων, εἰρώτα τὸν Ἀλέξανδρον ὁ Πρωτεὺς τίς εἴη καὶ ὁκόθεν πλέοι. ὁ δέ οἱ καὶ τὸ γένος κατέλεξε καὶ τῆς πάτρης εἶπε τὸ οὔνομα, καὶ δὴ καὶ τὸν πλόον ἀπηγήσατο ὁκόθεν πλέοι. (3) μετὰ δὲ ὁ Πρωτεὺς εἰρώτα αὐτὸν ὁκόθεν τὴν Ἑλένην λάβοι· πλανωμένου δὲ τοῦ Ἀλεξάνδρου ἐν τῷ λόγῳ καὶ οὐ λέγοντος τὴν ἀληθείην, ἤλεγχον οἱ γενόμενοι ἱκέται, ἐξηγεύμενοι πάντα λόγον τοῦ ἀδικήματος. (4) τέλος δὲ δή σφι λόγον τόνδε ἐκφαίνει ὁ Πρωτεύς, λέγων ὅτι “ἐγὼ εἰ μὴ περὶ πολλοῦ ἡγεύμην μηδένα ξείνων κτείνειν, ὅσοι ὑπ᾽ ἀνέμων ἤδη ἀπολαμφθέντες ἦλθον ἐς χώρην τὴν ἐμήν, ἐγὼ ἄν σε ὑπὲρ τοῦ Ἕλληνος ἐτισάμην, ὅς, ὦ κάκιστε ἀνδρῶν, ξεινίων τυχὼν ἔργον ἀνοσιώτατον ἐργάσαο· παρὰ τοῦ σεωυτοῦ ξείνου τὴν γυναῖκα ἦλθες. καὶ μάλα ταῦτά τοι οὐκ ἤρκεσε, ἀλλ᾽ ἀναπτερώσας αὐτὴν οἴχεαι ἔχων ἐκκλέψας. (5) καὶ οὐδὲ ταῦτά τοι μοῦνα ἤρκεσε, ἀλλὰ καὶ οἰκία τοῦ ξείνου κεραΐσας ἥκεις. (6) νῦν ὦν ἐπειδὴ περὶ πολλοῦ ἥγημαι μὴ ξεινοκτονέειν, γυναῖκα μὲν ταύτην καὶ τὰ χρήματα οὔ τοι προήσω ἀπάγεσθαι, ἀλλ᾽ αὐτὰ ἐγὼ τῷ Ἕλληνι ξείνῳ φυλάξω, ἐς ὃ ἂν αὐτὸς ἐλθὼν ἐκεῖνος ἀπαγαγέσθαι ἐθέλῃ· αὐτὸν δέ σε καὶ τοὺς σοὺς συμπλόους τριῶν ἡμερέων προαγορεύω ἐκ τῆς ἐμῆς γῆς ἐς ἄλλην τινὰ μετορμίζεσθαι, εἰ δὲ μή, ἅτε πολεμίους περιέψεσθαι”.

Traduction française :

[2,115] CXV. Thonis, ayant reçu cet ordre, saisit les vaisseaux d'Alexandre, le fit arrêter, et le mena à Memphis avec Hélène, avec ses richesses et les suppliants du dieu. Lorsqu'ils furent tous arrivés, Protée demanda à Alexandre qui il était, et d'où il venait avec ses vaisseaux. Ce prince ne lui déguisa point sa famille, le nom de sa patrie, ni d'où il venait ; mais, quand Protée lui eut ensuite demandé où il avait pris Hélène, il s'embarrassa dans ses réponses ; et comme il déguisait la vérité, ses esclaves, qui s'étaient rendus suppliants, l'accusèrent, et racontèrent au roi toutes les particularités de son crime. Enfin, Protée prononça ce jugement : «Si je ne pensais pas qu'il est de la plus grande conséquence de ne faire mourir aucun des étrangers que les vents forcent à relâcher sur mes terres, je vengerais par ton supplice l'insulte que tu as faite à Ménélas. Ce prince t'a donné l'hospitalité, et toi, le plus méchant de tous les hommes, tu n'as pas craint de commettre envers lui une action exécrable. Tu as séduit la femme de ton hôte, et, non content de cela, tu l'as engagée à te suivre, et tu l'emmènes furtivement ! Ce n'est pas tout, tu pilles encore, en t'en allant, la maison de ton hôte. Puis donc que je crois de la plus grande conséquence de ne point faire mourir un étranger, je te laisserai aller ; mais tu n'emmèneras point cette femme, et tu n'emporteras point ses richesses : je les garderai jusqu'à ce que ton hôte grec vienne lui-même les redemander. Pour toi, je t'ordonne de sortir dans trois jours de mes États, avec tes compagnons de voyage ; sinon tu seras traité en ennemi.»





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Dernière mise à jour : 22/03/2005