Texte grec :
[2,10] 10. ταύτης ὦν τῆς χώρης τῆς εἰρημένης ἡ πολλή, κατά περ οἱ ἱρέες ἔλεγον, ἐδόκεε
καὶ αὐτῷ μοι εἶναι ἐπίκτητος Αἰγυπτίοισι. τῶν γὰρ ὀρέων τῶν εἰρημένων τῶν ὑπὲρ
Μέμφιν πόλιν κειμένων τὸ μεταξὺ ἐφαίνετό μοι εἶναι κοτὲ κόλπος θαλάσσης, ὥσπερ
γε τὰ περὶ Ἴλιον καὶ Τευθρανίην καὶ Ἔφεσόν τε καὶ Μαιάνδρου πεδίον, ὥς γε εἶναι
σμικρὰ ταῦτα μεγάλοισι συμβαλεῖν· (2) τῶν γὰρ ταῦτα τὰ χωρία προσχωσάντων
ποταμῶν ἑνὶ τῶν στομάτων τοῦ Νείλου, ἐόντος πενταστόμου, οὐδεὶς αὐτῶν πλήθεος
πέρι ἄξιος συμβληθῆναι ἐστί. (3) εἰσὶ δὲ καὶ ἄλλοι ποταμοί, οὐ κατὰ τὸν Νεῖλον ἐόντες
μεγάθεα, οἵτινες ἔργα ἀποδεξάμενοι μεγάλα εἰσί· τῶν ἐγὼ φράσαι ἔχω οὐνόματα καὶ
ἄλλων καὶ οὐκ ἥκιστα Ἀχελῴου, ὃς ῥέων δι᾽ Ἀκαρνανίης καὶ ἐξιεὶς ἐς θάλασσαν τῶν
Ἐχινάδων νήσων τὰς ἡμισέας ἤδη ἤπειρον πεποίηκε.
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Traduction française :
[2,10] X. La plus grande partie du pays dont je viens de parler est un
présent du Nil, comme le dirent les prêtres, et c'est le jugement
que j'en portai moi-même. Il me paraissait en effet que toute
cette étendue de pays que l'on voit entre ces montagnes, au-dessus
de Memphis, était autrefois un bras de mer, comme
l'avaient été les environs de Troie, de Teuthranie, d'Éphèse, et la
plaine de Méandre, s'il est permis de comparer les petites choses
aux grandes ; car, de tous les fleuves qui ont formé ces pays par
leurs alluvions, il n'y en d pas un qui, par l'abondance de ses
eaux, mérite d'être comparé à une seule des cinq bouches du Nil.
Il y a encore beaucoup d'autres rivières qui sont inférieures à ce
fleuve, et qui cependant ont produit des effets considérables. J'en
pourrais citer plusieurs, mais surtout l'Achéloüs, qui, traversant
l'Acarnanie, et se jetant dans la mer où sont les Échinades, a
joint au continent la moitié de ces îles.
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