HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, Livre I

κελεῦσαι



Texte grec :

[1,86] LXXXVI. οἱ δὲ Πέρσαι τάς τε δὴ Σάρδις ἔσχον καὶ αὐτὸν Κροῖσον ἐζώγρησαν, ἄρξαντα ἔτεα τεσσερεσκαίδεκα καὶ τεσσερεσκαίδεκα ἡμέρας πολιορκηθέντα, κατὰ τὸ χρηστήριόν τε καταπαύσαντα τὴν ἑωυτοῦ μεγάλην ἀρχήν. λαβόντες δὲ αὐτὸν οἱ Πέρσαι ἤγαγον παρὰ Κῦρον. (2) ὁ δὲ συννήσας πυρὴν μεγάλην ἀνεβίβασε ἐπ? αὐτὴν τὸν Κροῖσόν τε ἐν πέδῃσι δεδεμένον καὶ δὶς ἑπτὰ Λυδῶν παρ? αὐτὸν παῖδας, ἐν νόῳ ἔχων εἴτε δὴ ἀκροθίνια ταῦτα καταγιεῖν θεῶν ὅτεῳ δή, εἴτε καὶ εὐχὴν ἐπιτελέσαι θέλων, εἴτε καὶ πυθόμενος τὸν Κροῖσον εἶναι θεοσεβέα τοῦδε εἵνεκεν ἀνεβίβασε ἐπὶ τὴν πυρήν, βουλόμενος εἰδέναι εἴ τίς μιν δαιμόνων ῥύσεται τοῦ μὴ ζῶντα κατακαυθῆναι. (3) τὸν μὲν δὴ ποιέειν ταῦτα? τῷ δὲ Κροίσῳ ἑστεῶτι ἐπὶ τῆς πυρῆς ἐσελθεῖν, καίπερ ἐν κακῷ ἐόντι τοσούτῳ, τὸ τοῦ Σόλωνος ὥς οἱ εἴη σὺν θεῷ εἰρημένον, τὸ μηδένα εἶναι τῶν ζωόντων ὄλβιον. ὡς δὲ ἄρα μιν προσστῆναι τοῦτο, ἀνενεικάμενόν τε καὶ ἀναστενάξαντα ἐκ πολλῆς ἡσυχίης ἐς τρὶς ὀνομάσαι "Σόλων". (4) καὶ τὸν Κῦρον ἀκούσαντα κελεῦσαι τοὺς ἑρμηνέας ἐπειρέσθαι τὸν Κροῖσον τίνα τοῦτον ἐπικαλέοιτο, καὶ τοὺς προσελθόντας ἐπειρωτᾶν? Κροῖσον δὲ τέως μὲν σιγὴν ἔχειν εἰρωτώμενον, μετὰ δὲ ὡς ἠναγκάζετο, εἰπεῖν "τὸν ἂν ἐγὼ πᾶσι τυράννοισι προετίμησα μεγάλων χρημάτων ἐς λόγους ἐλθεῖν". ὡς δέ σφι ἄσημα ἔφραζε, πάλιν ἐπειρώτων τὰ λεγόμενα. (5) λιπαρεόντων δὲ αὐτῶν καὶ ὄχλον παρεχόντων, ἔλεγε δὴ ὡς ἦλθε ἀρχὴν ὁ Σόλων ἐὼν Ἀθηναῖος, καὶ θεησάμενος πάντα τὸν ἑωυτοῦ ὄλβον ἀποφλαυρίσειε οἷα δὴ εἶπας, ὥς τε αὐτῷ πάντα ἀποβεβήκοι τῇ περ ἐκεῖνος εἶπε, οὐδέν τι μᾶλλον ἐς ἑωυτὸν λέγων ἢ οὐκ ἐς ἅπαν τὸ ἀνθρώπινον καὶ μάλιστα τοὺς παρὰ σφίσι αὐτοῖσι ὀλβίους δοκέοντας εἶναι. τὸν μὲν Κροῖσον ταῦτα ἀπηγέεσθαι, τῆς δὲ πυρῆς ἤδη ἁμμένης καίεσθαι τὰ περιέσχατα. (6) καὶ τὸν Κῦρον ἀκούσαντα τῶν ἑρμηνέων τὰ Κροῖσος εἶπε, μεταγνόντα τε καὶ ἐννώσαντα ὅτι καὶ αὐτὸς ἄνθρωπος ἐὼν ἄλλον ἄνθρωπον, γενόμενον ἑωυτοῦ εὐδαιμονίῃ οὐκ ἐλάσσω, ζῶντα πυρὶ διδοίη, πρός τε τούτοισι δείσαντα τὴν τίσιν καὶ ἐπιλεξάμενον ὡς οὐδὲν εἴη τῶν ἐν ἀνθρώποισι ἀσφαλέως ἔχον, κελεύειν σβεννύναι τὴν ταχίστην τὸ καιόμενον πῦρ καὶ καταβιβάζειν Κροῖσόν τε καὶ τοὺς μετὰ Κροίσου. καὶ τοὺς πειρωμένους οὐ δύνασθαι ἔτι τοῦ πυρὸς ἐπικρατῆσαι.

Traduction française :

[1,86] LXXXVI. A la prise de Sardes les Perses ajoutèrent celle de Crésus, qui tomba vif entre leurs mains. Il avait régné quatorze ans, soutenu un siège d'autant de jours, et, conformément à l'oracle, détruit son grand empire. Les Perses qui l'avaient fait prisonnier le menèrent à Cyrus. Celui-ci le fit monter, chargé de fers, et entouré de quatorze jeunes Lydiens, sur un grand bûcher dressé exprès, soit pour sacrifier à quelques dieux ces prémices de la victoire, soit pour accomplir un voeu, soit enfin pour éprouver si Crésus, dont ou vantait la piété, serait garanti des flammes par quelque divinité. Ce fut ainsi, dit-on, qu'il le traita. Crésus, sur le bûcher, malgré son accablement et l'excès de sa douleur, se rappela ces paroles de Solon, que nul homme ne peut se dire heureux tant qu'il respire encore; et il lui vint à l'esprit que ce n'était pas sans la permission des dieux que ce sage les avait proférées. On assure qu'à cette pensée, revenu à lui-même, il sortit par un profond soupir du long silence qu'il avait gardé, et s'écria par trois fois : « Solon ! » que Cyrus, frappé de ce nom, lui fit demander par ses interprètes quel était celui qu'il invoquait. Ils s'approchent , et l'interrogent. Crésus, d'abord, ne répondit pas ; forcé de parler, il dit : « C'est un homme dont je préférerais l'entretien aux richesses de tous les rois. » Ce discours leur paraissant obscur, ils l'interrogèrent de nouveau. Vaincu par l'importunité de leurs prières, il répondit qu'autrefois Solon d'Athènes était venu à sa cour; qu'ayant contemplé toutes ses richesses, il n'en avait fait aucun cas; que tout ce qu'il lui avait dit se trouvait confirmé par l'événement, et que les avertissements de ce philosophe ne le regardaient pas plus lui en particulier, que tous les hommes en général, et principalement ceux qui se croyaient heureux. Ainsi parla Crésus. Le feu était déjà allumé, et le bûcher s'enflammait par les extrémités. Cyrus, apprenant de ses interprètes la réponse de ce prince, se repent ; il songe qu'il est homme, et que cependant il fait brûler un homme qui n'avait pas été moins heureux que lui. D'ailleurs il redoute la vengeance des dieux, et, réfléchissant sur l'instabilité des choses humaines, il ordonne d'éteindre promptement le bûcher, et d'en faire descendre Crésus, ainsi que ses compagnons d'infortune ; mais les plus grands efforts ne purent surmonter la violence des flammes.





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Dernière mise à jour : 3/03/2005