Texte grec :
[1,53] LIII. τοῖσι δὲ ἄγειν μέλλουσι τῶν Λυδῶν ταῦτα τὰ δῶρα ἐς τὰ ἱρὰ ἐνετέλλετο ὁ
Κροῖσος ἐπειρωτᾶν τὰ χρηστήρια εἰ στρατεύηται ἐπὶ Πέρσας Κροῖσος καὶ εἴ τινα
στρατὸν ἀνδρῶν προσθέοιτο φίλον, (2) ὡς δὲ ἀπικόμενοι ἐς τὰ ἀπεπέμφθησαν, οἱ
Λυδοὶ ἀνέθεσαν τὰ ἀναθήματα, ἐχρέωντο τοῖσι χρηστηρίοισι λέγοντες "Κροῖσος
ὁ Λυδῶν τε καὶ ἄλλων ἐθνέων βασιλεύς, νομίσας τάδε μαντήια εἶναι μοῦνα ἐν
ἀνθρώποισι, ὑμῖν τε ἄξια δῶρα ἔδωκε τῶν ἐξευρημάτων, καὶ νῦν ὑμέας ἐπειρωτᾷ
εἰ στρατεύηται ἐπὶ Πέρσας καὶ εἴ τινα στρατὸν ἀνδρῶν προσθέοιτο σύμμαχον".
(3) οἳ μὲν ταῦτα ἐπειρώτων, τῶν δὲ μαντηίων ἀμφοτέρων ἐς τὠυτὸ αἱ γνῶμαι
συνέδραμον, προλέγουσαι Κροίσῳ, ἢν στρατεύηται ἐπὶ Πέρσας, μεγάλην ἀρχὴν
μιν καταλύσειν· τοὺς δὲ Ἑλλήνων δυνατωτάτους συνεβούλευόν οἱ ἐξευρόντα
φίλους προσθέσθαι.
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Traduction française :
[1,53] LIII. Les Lydiens chargés de porter ces présents aux oracles de Delphes et
Amphiaraüs avaient ordre de leur demander si Crésus devait faire la guerre aux
Perses, et joindre à son armée des troupes auxiliaires. A leur arrivée, les Lydiens
présentèrent les offrandes, et consultèrent les oracles en ces termes : « Crésus, roi des
Lydiens et autres nations, persuadé que vous êtes les seuls véritables oracles qu'il y
ait dans le monde, vous envoie ces présents, qu'il croit dignes de votre habileté.
Maintenant il vous demande s'il doit marcher contre les Perses, et s'il doit joindre à
son armée des troupes auxiliaires. » Ce furent là les demandes des députés. Les deux
oracles s'accordèrent dans leurs réponses. Ils prédirent l'un et l'autre à ce prince que,
s'il entreprenait la guerre contre les Perses, il détruirait un grand empire, et lui
conseillèrent de rechercher l'amitié des États de la Grèce qu'il aurait reconnus pour
les plus puissants.
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