Texte grec :
[1,34] XXXIV. μετὰ δὲ Σόλωνα οἰχόμενον ἔλαβέ ἐκ θεοῦ νέμεσις μεγάλη Κροῖσον, ὡς
εἰκάσαι, ὅτι ἐνόμισε ἑωυτὸν εἶναι ἀνθρώπων ἁπάντων ὀλβιώτατον. αὐτίκα δέ οἱ
εὕδοντι ἐπέστη ὄνειρος, ὅς οἱ τὴν ἀληθείην ἔφαινε τῶν μελλόντων γενέσθαι
κακῶν κατὰ τὸν παῖδα. (2) ἦσαν δὲ τῷ Κροίσῳ δύο παῖδες, τῶν οὕτερος μὲν
διέφθαρτο, ἦν γὰρ δὴ κωφός, ὁ δὲ ἕτερος τῶν ἡλίκων μακρῷ τὰ πάντα πρῶτος·
οὔνομα δέ οἱ ἦν Ἄτυς. τοῦτον δὴ ὦν τὸν Ἄτυν σημαίνει τῷ Κροίσῳ ὁ ὄνειρος, ὡς
ἀπολέει μιν αἰχμῇ σιδηρέῃ βληθέντα. (3) ὃ δ᾽ ἐπείτε ἐξηγέρθη καὶ ἑωυτῷ λόγον
ἔδωκε, καταρρωδήσας τὸν ὄνειρον ἄγεται μὲν τῷ παιδὶ γυναῖκα, ἐωθότα δὲ
στρατηγέειν μιν τῶν Λυδῶν οὐδαμῇ ἔτι ἐπὶ τοιοῦτο πρῆγμα ἐξέπεμπε· ἀκόντια δὲ
καὶ δοράτια καὶ τά τοιαῦτα πάντα τοῖσι χρέωνται ἐς πόλεμον ἄνθρωποι, ἐκ τῶν
ἀνδρεώνων ἐκκομίσας ἐς τοὺς θαλάμους συνένησε, μή τί οἱ κρεμάμενον τῷ παιδὶ
ἐμπέσῃ.
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Traduction française :
[1,34] XXXIV. Après le départ de Solon, la vengeance des dieux éclata d'une manière
terrible sur Crésus, en punition, comme on peut le conjecturer, de ce qu'il s'estimait le
plus heureux de tous les hommes. Un songe, qu'il eut aussitôt après, lui annonça les
malheurs dont un de ses fils était menacé. Il en avait deux : l'un affligé d'une disgrâce
naturelle, il était muet ; l'autre surpassait en tout les jeunes gens de son âge. Il se
nommait Atys. C'est donc cet Atys que le songe indiqua à Crésus comme devant
périr d'une arme de fer. Le roi réfléchit à son réveil sur ce songe. Tremblant pour son
fils, il lui choisit une épouse et l'éloigna des armées, à la tête desquelles il avait
coutume de l'envoyer. Il fit aussi enlever les dards, les piques, et toutes sortes
d'armes offensives dont on fait usage à la guerre, des appartements des hommes où
elles étaient suspendues, et les fit entasser dans des magasins, de peur qu'il n'en
tombât quelqu'une sur son fils.
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