HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, Livre I

ἐξανεχώρεε



Texte grec :

[1,207] CCVII. παρεὼν δὲ καὶ μεμφόμενος τὴν γνώμην ταύτην Κροῖσος ὁ Λυδὸς ἀπεδείκνυτο ἐναντίην τῇ προκειμένῃ γνώμῃ, λέγων τάδε. "ὦ βασιλεῦ, εἶπον μὲν καὶ πρότερόν τοι ὅτι ἐπεί με Ζεὺς ἔδωκέ τοι, τὸ ἂν ὁρῶ σφάλμα ἐὸν οἴκῳ τῷ σῷ κατὰ δύναμιν ἀποτρέψειν· τὰ δὲ μοι παθήματα ἐόντα ἀχάριτα μαθήματα γέγονε. (2) εἰ μὲν ἀθάνατος δοκέεις εἶναι καὶ στρατιῆς τοιαύτης ἄρχειν, οὐδὲν ἂν εἴη πρῆγμα γνώμας ἐμὲ σοὶ ἀποφαίνεσθαι· εἰ δ᾽ ἔγνωκας ὅτι ἄνθρωπος καὶ σὺ εἶς καὶ ἑτέρων τοιῶνδε ἄρχεις, ἐκεῖνο πρῶτον μάθε, ὡς κύκλος τῶν ἀνθρωπηίων ἐστὶ πρηγμάτων, περιφερόμενος δὲ οὐκ ἐᾷ αἰεὶ τοὺς αὐτοὺς; εὐτυχέειν. (3) ἤδη ὦν ἔχω γνώμην περὶ τοῦ προκειμένου πρήγματος τὰ ἔμπαλιν ἢ οὗτοι. εἰ γὰρ ἐθελήσομεν ἐσδέξασθαι τοὺς πολεμίους ἐς τὴν χώρην, ὅδε τοι ἐν αὐτῷ κίνδυνος ἔνι· ἑσσωθεὶς μὲν προσαπολλύεις πᾶσαν τὴν ἀρχήν. δῆλα γὰρ δὴ ὅτι νικῶντες Μασσαγέται οὐ τὸ ὀπίσω φεύξονται ἀλλ᾽ ἐπ᾽ ἀρχὰς τὰς σὰς ἐλῶσι. (4) νικῶν δὲ οὐ νικᾷς τοσοῦτον ὅσον εἰ διαβὰς ἐς τὴν ἐκείνων, νικῶν Μασσαγέτας, ἕποιο φεύγουσι. τὠυτὸ γὰρ ἀντιθήσω ἐκείνῳ, ὅτι νικήσας τοὺς ἀντιουμένους ἐλᾷς ἰθὺ τῆς ἀρχῆς τῆς Τομύριος. (5) χωρίς τε τοῦ ἀπηγημένου αἰσχρὸν καὶ οὐκ ἀνασχετὸν Κῦρόν γε τὸν Καμβύσεω γυναικὶ εἴξαντα ὑποχωρῆσαι τῆς χώρης. νῦν ὦν μοι δοκέει διαβάντας προελθεῖν ὅσον ἂν ἐκεῖνοι ὑπεξίωσι, ἐνθεῦτεν δὲ τάδε ποιεῦντας πειρᾶσθαι ἐκείνων περιγενέσθαι. (6) ὡς γὰρ ἐγὼ πυνθάνομαι, Μασσαγέται εἰσὶ ἀγαθῶν τε Περσικῶν ἄπειροι καὶ καλῶν μεγάλων ἀπαθέες. τούτοισι ὦν τοῖσι ἀνδράσι τῶν προβάτων ἀφειδέως πολλὰ κατακόψαντας καὶ σκευάσαντας προθεῖναι ἐν τῷ στρατοπέδῳ τῷ ἡμετέρῳ δαῖτα, πρὸς δὲ καὶ κρητῆρας ἀφειδέως οἴνου ἀκρήτου καὶ σιτία παντοῖα· (7) ποιήσαντας δὲ ταῦτα, ὑπολιπομένους τῆς στρατιῆς τὸ φλαυρότατον, τοὺς λοιποὺς αὖτις ἐξαναχωρέειν ἐπὶ τὸν ποταμόν. ἢν γὰρ ἐγὼ γνώμης μὴ ἁμάρτω, κεῖνοι ἰδόμενοι ἀγαθὰ πολλὰ τρέψονταί τε πρὸς αὐτὰ καὶ ἡμῖν τὸ ἐνθεῦτεν λείπεται ἀπόδεξις ἔργων μεγάλων".

Traduction française :

[1,207] CCVII. Crésus, qui était présent aux délibérations, désapprouva cet avis, et en proposa un tout opposé. « Seigneur, dit-il à Cyrus, je vous ai toujours assuré que Jupiter m'ayant livré en votre puissance, je ne cesserais de faire tous mes efforts pour tâcher de détourner de dessus votre tête les malheurs qui vous menacent. Mes adversités me tiennent lieu d'instructions. Si vous vous croyez immortel, si vous pensez commander une armée d'immortels, peu vous importe ma manière de penser. Mais si vous reconnaissez que vous êtes aussi un homme, et que vous ne commandez qu'à des hommes comme vous, considérez d'abord les vicissitudes humaines : figurez-vous une roue qui tourne sans cesse, et ne nous permet pas d'être toujours heureux. Pour moi, sur l'affaire qui vient d'être proposée, je suis d'un avis totalement contraire à celui de votre conseil. Si nous recevons l'ennemi dans notre pays, et qu'il nous batte, n'est-il pas à craindre que vous perdiez votre empire ? car si les Massagètes ont l'avantage, il est certain qu'au lieu de retourner en arrière ils attaqueront vos provinces. Je veux que vous remportiez la victoire : sera-t-elle jamais aussi complète que si, après avoir défait vos ennemis sur leur propre territoire, vous n'aviez plus qu'à les poursuivre ? J'opposerai toujours à ceux qui ne sont pas de votre avis que, si vous obtenez la victoire, rien ne pourra plus vous empêcher de pénétrer sur-le-champ jusqu'au centre des États de Tomyris. Indépendamment de ces motifs, ne serait-ce pas une chose aussi insupportable que honteuse pour Cyrus, fils de Cambyse, de reculer devant une femme ? J'opine donc que vos troupes passent le fleuve, que vous avanciez à mesure que l'ennemi s'éloignera, et qu'ensuite vous cherchiez tous les moyens de le vaincre. Je sais que les Massagètes ne connaissent pas les délices des Perses, et qu'ils manquent des commodités de la vie. Qu'on égorge donc une grande quantité de bétail, qu'on l'apprête, et qu'on le serve dans le camp ; on y joindra du vin pur en abondance dans des cratères, et toutes sortes de mets. Ces préparatifs achevés, nous laisserons au camp nos plus mauvaises troupes, et nous nous retirerons vers le fleuve avec le reste de l'armée. Les Massagètes, si je ne me trompe, voyant tant d'abondance, y courront, et c'est alors que nous trouverons l'occasion de nous signaler. »





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Dernière mise à jour : 3/03/2005