HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, Livre I

πᾶσα



Texte grec :

[1,191] CXCI. εἴτε δὴ ὦν ἄλλος οἱ ἀπορέοντι ὑπεθήκατο, εἴτε καὶ αὐτὸς ἔμαθε τὸ ποιητέον οἱ ἦν, ἐποίεε δὴ τοιόνδε. (2) τάξας τὴν στρατιὴν ἅπασαν ἐξ ἐμβολῆς τοῦ ποταμοῦ, τῇ ἐς τὴν πόλιν ἐσβάλλει, καὶ ὄπισθε αὖτις τῆς πόλιος τάξας ἑτέρους, τῇ ἐξιεῖ ἐκ τῆς πόλιος ὁ ποταμός, προεῖπε τῷ στρατῷ, ὅταν διαβατὸν τὸ ῥέεθρον ἴδωνται γενόμενον, ἐσιέναι ταύτῃ ἐς τὴν πόλιν. οὕτω τε δὴ τάξας καὶ κατὰ ταῦτα παραινέσας ἀπήλαυνε αὐτὸς σὺν τῷ ἀχρηίῳ τοῦ στρατοῦ. (3) ἀπικόμενος δὲ ἐπὶ τὴν λίμνην, τά περ ἡ τῶν Βαβυλωνίων βασίλεια ἐποίησε κατά τε τὸν ποταμὸν καὶ κατὰ τὴν λίμνην, ἐποίεε καὶ ὁ Κῦρος ἕτερα τοιαῦτα· τὸν γὰρ ποταμὸν διώρυχι ἐσαγαγὼν ἐς τὴν λίμνην ἐοῦσαν ἕλος, τὸ ἀρχαῖον ῥέεθρον διαβατὸν εἶναι ἐποίησε, ὑπονοστήσαντος τοῦ ποταμοῦ. (4) γενομένου δὲ τούτου τοιούτου, οἱ Πέρσαι οἵ περ ἐτετάχατο ἐπ᾽ αὐτῷ τούτῳ κατὰ τὸ ῥέεθρον τοῦ Εὐφρήτεω ποταμοῦ ὑπονενοστηκότος ἀνδρὶ ὡς ἐς μέσον μηρὸν μάλιστά κῃ, κατὰ τοῦτο ἐσήισαν ἐς τὴν Βαβυλῶνα. (5) εἰ μέν νυν προεπύθοντο ἢ ἔμαθον οἱ Βαβυλώνιοι τὸ ἐκ τοῦ Κύρου ποιεύμενον, οἳ δ᾽ ἂν περιιδόντες τοὺς Πέρσας ἐσελθεῖν ἐς τὴν πόλιν διέφθειραν ἂν κάκιστα· κατακληίσαντες γὰρ ἂν πάσας τὰς ἐς τὸν ποταμὸν πυλίδας ἐχούσας καὶ αὐτοὶ ἐπὶ τὰς αἱμασιὰς ἀναβάντες τὰς παρὰ τὰ χείλεα τοῦ ποταμοῦ ἐληλαμένας, ἔλαβον ἂν σφέας ὡς ἐν κύρτῃ. (6) νῦν δὲ ἐξ ἀπροσδοκήτου σφι παρέστησαν οἱ Πέρσαι. ὑπὸ δὲ μεγάθεος τῆς πόλιος, ὡς λέγεται ὑπὸ τῶν ταύτῃ οἰκημένων, τῶν περὶ τὰ ἔσχατα τῆς πόλιος ἑαλωκότων τοὺς τὸ μέσον οἰκέοντας τῶν Βαβυλωνίων οὐ μανθάνειν ἑαλωκότας, ἀλλὰ τυχεῖν γάρ σφι ἐοῦσαν ὁρτήν, χορεύειν τε τοῦτον τὸν χρόνον καὶ ἐν εὐπαθείῃσι εἶναι, ἐς ὃ δὴ καὶ τὸ κάρτα ἐπύθοντο.

Traduction française :

[1,191] CXCI. Enfin, soit que de lui-même il eût connu ce qu'il fallait faire, soit que quelqu'un, le voyant embarrassé, lui eût donné un bon conseil, voici le moyen qu'il employa. Il plaça son armée, partie à l'endroit où le fleuve entre dans Babylone, partie à l'endroit d'où il en sort, avec ordre de s'introduire dans la ville par le lit du fleuve dès qu'il serait guéable. Son armée ainsi postée, et cet ordre donné, il se rendit au lac avec ses plus mauvaises troupes. Lorsqu'il y fut arrivé, il détourna , à l'exemple de la reine de Babylone, par le canal de communication, le fleuve clans le lac, qui était un grand marais. Les eaux s'y écoulèrent, et l'ancien lit de l'Euphrate devint guéable. Cela fait, les Perses, qui avaient été placés exprès sur les bords du fleuve, entrèrent dans Babylone par le lit de la rivière, dont les eaux s'étaient tellement retirées, qu'ils n'en avaient guère que jusqu'au milieu des cuisses. Si les Babyloniens eussent été instruits d'avance du dessein de Cyrus, ou s'ils s'en fussent aperçus au moment de l'exécution, ils auraient fait périr l'armée entière, loin de la laisser entrer. Ils n'auraient eu qu'à fermer toutes les petites portes qui conduisaient au fleuve, et qu'à monter sur le mur dont il est bordé ; ils l'auraient prise comme dans un filet. Mais les Perses survinrent lorsqu'ils s'y attendaient le moins. Si l'on en croit les Babyloniens, les extrémités de la ville étaient déjà au pouvoir de l'ennemi, que ceux qui demeuraient au milieu n'en avaient aucune connaissance, tant elle était grande. Comme ses habitants célébraient par hasard en ce jour une fête, ils ne s'occupaient alors que de danses et de plaisirs, qu'ils continuèrent jusqu'au moment où ils apprirent le malheur qui venait d'arriver. C'est ainsi que Babylone fut prise pour la première fois.





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Dernière mise à jour : 3/03/2005