Texte grec :
[1,172] CLXXII. οἱ δὲ Καύνιοι αὐτόχθονες δοκέειν ἐμοὶ εἰσί, αὐτοὶ μέντοι ἐκ Κρήτης φασὶ
εἶναι. προσκεχωρήκασι δὲ γλῶσσαν μὲν πρὸς τὸ Καρικὸν ἔθνος, ἢ οἱ Κᾶρες πρὸς
τὸ Καυνικόν (τοῦτο γὰρ οὐκ ἔχω ἀτρεκέως διακρῖναι), νόμοισι δὲ χρέωνται
κεχωρισμένοισι πολλὸν τῶν τε ἄλλων ἀνθρώπων καὶ Καρῶν. τοῖσι γὰρ
κάλλιστον ἐστὶ κατ᾽ ἡλικίην τε καὶ φιλότητα εἰλαδὸν συγγίνεσθαι ἐς πόσιν, καὶ
ἀνδράσι καὶ γυναιξὶ καὶ παισί. (2) ἱδρυθέντων δέ σφι ἱρῶν ξεινικῶν, μετέπειτα ὥς
σφι ἀπέδοξε, ἔδοξέ δὲ τοῖσι πατρίοισι μοῦνον, χέασθαι θεοῖσι, ἐνδύντες τὰ ὅπλα
ἅπαντες Καύνιοι ἡβηδόν, τύπτοντες δόρασι τὸν ἠέρα, μέχρι οὔρων τῶν
Καλυνδικῶν εἵποντο, καὶ ἔφασαν ἐκβάλλειν τοὺς ξεινικοὺς θεούς.
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Traduction française :
[1,172] CLXXII. Quant aux Cauniens, il me semble qu'ils sont autochtones, quoiqu'ils se
disent originaires de Crète. S'ils ont formé leur langue sur celle des Cariens ou les
Cariens sur celle des Cauniens, je ne puis en juger avec certitude. Ils ont cependant
des coutumes bien différentes de celles des Cariens et du reste des hommes. Il est
chez eux très-honnête de s'assembler pour boire, hommes , femmes et enfants,
suivant les liaisons que forment entre eux l'âge et l'amitié. Ils avaient des dieux
étrangers ; mais, ayant changé de sentiment à leur égard, il fut résolu qu'on
n'adresserait à l'avenir ses voeux qu'à ceux du pays. Toute la jeunesse caunienne se
revêtit donc de ses armes, et, frappant l'air de ses piques, elle les accompagna
jusqu'aux frontières des Calyndiens en criant qu'elle chassait les dieux étrangers.
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