Texte grec :
[1,169] CLXIX. οὗτοὶ μέν νυν Ἰώνων μοῦνοι τὴν δουλοσύνην οὐκ ἀνεχόμενοι ἐξέλιπον τὰς
πατρίδας· οἱ δ᾽ ἄλλοι Ἴωνες πλὴν Μιλησίων διὰ μάχης μὲν ἀπίκοντο Ἁρπάγῳ
κατά περ οἱ ἐκλιπόντες, καὶ ἄνδρες ἐγένοντο ἀγαθοὶ περὶ τῆς ἑωυτοῦ ἕκαστος
μαχόμενοι, ἑσσωθέντες δὲ καὶ ἁλόντες ἔμενον κατὰ χώρην ἕκαστοι καὶ τὰ
ἐπιτασσόμενα ἐπετέλεον. (2) Μιλήσιοι δέ, ὡς καὶ πρότερόν μοι ἔρηται, αὐτῷ
Κύρῳ ὅρκιον ποιησάμενοι ἡσυχίην ἦγον. οὕτω δὴ τὸ δεύτερον Ἰωνίη ἐδεδούλωτο.
ὡς δὲ τοὺς ἐν τῇ ἠπείρῳ Ἴωνας ἐχειρώσατο Ἅρπαγος, οἱ τὰς νήσους ἔχοντες
Ἴωνες καταρρωδήσαντες ταῦτα σφέας αὐτοὺς ἔδοσαν Κύρῳ.
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Traduction française :
[1,169] CLXlX. Ces peuples furent les seuls parmi les Ioniens qui aimèrent mieux
abandonner leur patrie que de porter le joug. Il est vrai que le reste des Ioniens, si
l'on excepte ceux de Milet, en vinrent aux mains avec Harpage, de même que ceux
qui avaient quitté l'Ionie, et qu'ils donnèrent des preuves de leur valeur en défendant
chacun sa patrie ; mais, ayant été vaincus et étant tombés en la puissance de l'ennemi,
ils furent contraints de rester dans le pays et de se soumettre au vainqueur. Quant
aux Milésiens, ils avaient, comme je l'ai dit plus haut, prêté serment de fidélité à
Cyrus, et jouissaient d'une parfaite tranquillité. L'Ionie fut donc ainsi réduite en
esclavage pour la seconde fois. Les Ioniens qui habitaient les îles, craignant un sort
pareil à celui qu'Harpage avait fait éprouver à ceux du continent, se rendirent d'eux-
mêmes à Cyrus.
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