Texte grec :
[1,14] XIV. τὴν μὲν δὴ τυραννίδα οὕτω ἔσχον οἱ Μερμνάδαι τοὺς Ἡρακλείδας
ἀπελόμενοι, Γύγης δὲ τυραννεύσας ἀπέπεμψε ἀναθήματα ἐς Δελφοὺς οὐκ ὀλίγα,
ἀλλ᾽ ὅσα μὲν ἀργύρου ἀναθήματα, ἔστι οἱ πλεῖστα ἐν Δελφοῖσι, πάρεξ δὲ τοῦ
ἀργύρου χρυσὸν ἄπλετον ἀνέθηκε ἄλλον τε καὶ τοῦ μάλιστα μνήμην ἄξιον ἔχειν
ἐστί, κρητῆρες οἱ ἀριθμὸν ἓξ χρύσεοι ἀνακέαται. (2) ἑστᾶσι δὲ οὗτοι ἐν τῷ
Κορινθίων θησαυρῷ, σταθμὸν ἔχοντες τριήκοντα τάλαντα· ἀληθέι δὲ λόγῳ
χρεωμένῳ οὐ Κορινθίων τοῦ δημοσίου ἐστὶ ὁ θησαυρός, ἀλλὰ Κυψέλου τοῦ
Ἠετίωνος. οὗτος δὲ ὁ Γύγης πρῶτος βαρβάρων τῶν ἡμεῖς ἴδμεν ἐς Δελφοὺς
ἀνέθηκε ἀναθήματα μετὰ Μίδην τὸν Γορδίεω Φρυγίης βασιλέα. (3) ἀνέθηκε γὰρ
δὴ καὶ Μίδης τὸν βασιλήιον θρόνον ἐς τὸν προκατίζων ἐδίκαζε, ἐόντα
ἀξιοθέητον· κεῖται δὲ ὁ θρόνος οὗτος ἔνθα περ οἱ τοῦ Γύγεω κρητῆρες. ὁ δὲ
χρυσός οὗτος καὶ ὁ ἄργυρος τὸν ὁ Γύγης ἀνέθηκε, ὑπὸ Δελφῶν καλέεται
Γυγάδας ἐπὶ τοῦ ἀναθέντος ἐπωνυμίην.
|
|
Traduction française :
[1,14] XIV. Gygès, maître de la Lydie, envoya beaucoup d'offrandes à Delphes, dont une
très grande partie était en argent ; il y ajouta quantité de vases d'or, et entre autres six
cratères d'or du poids de trente talents, présent dont la mémoire mérite surtout
d'être conservée. Ces offrandes sont dans le trésor des Corinthiens, quoique, à dire
vrai, ce trésor ne soit point à la république de Corinthe, mais à Cypsélus, fils
d'Éétion. Gygès est, après Midas, fils de Gordius, roi de Phrygie, le premier des
Barbares que nous connaissions qui ait envoyé des offrandes à Delphes. Midas avait
fait présent à ce temple du trône sur lequel il avait coutume de rendre la justice : cet
ouvrage mérite d'être vu ; il est placé dans le même endroit où sont les cratères de
Gygès. Au reste, les habitants de Delphes appellent ces offrandes en or et en argent
gygadas, du nom de celui qui les a faites.
Lorsque ce prince se vit maître du royaume, il entreprit une expédition contre les
villes de Milet et de Smyrne, et prit celle de Colophon. Mais, comme il ne fit rien
autre chose de mémorable pendant un règne de trente-huit ans, nous nous
contenterons d'avoir rapporté ces faits, et n'en parlerons pas davantage.
|
|