Texte grec :
[1000] γυναῖκες περ ἀπὸ μιᾶς ὑσπλαγίδος
ἀπήλααν τὼς ἄνδρας ἀπὸ τῶν ὑσσάκων.
(Κινησίας) πῶς οὖν ἔχετε;
(Κῆρυξ Λακεδαιμονίων)
μογίομες. ἂν γὰρ τὰν πόλιν
περ λυχνοφορίοντες ἐπικεκύφαμες.
ταὶ γὰρ γυναῖκες οὐδὲ τῶ μύρτω σιγεῖν
1005 ἐῶντι, πρίν γ᾽ ἅπαντες ἐξ ἑνὸς λόγω
σπονδὰς ποιησώμεσθα ποττὰν Ἑλλάδα.
(Κινησίας)
τουτὶ τὸ πρᾶγμα πανταχόθεν ξυνομώμοται
ὑπὸ τῶν γυναικῶν· ἄρτι νυνὶ μανθάνω.
ἀλλ᾽ ὡς τάχιστα φράζε περὶ διαλλαγῶν
1010 αὐτοκράτορας πρέσβεις ἀποπέμπειν ἐνθαδί.
ἐγὼ δ᾽ ἑτέρους ἐνθένδε τῇ βουλῇ φράσω
πρέσβεις ἑλέσθαι τὸ πέος ἐπιδείξας τοδί.
(Κῆρυξ Λακεδαιμονίων)
ποτάομαι· κράτιστα γὰρ παντᾷ λέγεις.
(Χορὸς Γερόντων)
οὐδέν ἐστι θηρίον γυναικὸς ἀμαχώτερον,
1015 οὐδὲ πῦρ, οὐδ᾽ ὧδ᾽ ἀναιδὴς οὐδεμία πόρδαλις.
(Χορὸς Γυναικῶν)
ταῦτα μέντοι <σὺ> ξυνιεὶς εἶτα πολεμεῖς ἐμοί,
ἐξὸν ὦ πόνηρε σοὶ βέβαιον ἔμ᾽ ἔχειν φίλην;
(Χορὸς Γερόντων)
ὡς ἐγὼ μισῶν γυναῖκας οὐδέποτε παύσομαι.
(Χορὸς Γυναικῶν)
ἀλλ᾽ ὅταν βούλῃ σύ· νῦν δ᾽ οὖν οὔ σε περιόψομαι
1020 γυμνὸν ὄνθ᾽ οὕτως. ὁρῶ γὰρ ὡς καταγέλαστος εἶ.
ἀλλὰ τὴν ἐξωμίδ᾽ ἐνδύσω σε προσιοῦσ᾽ ἐγώ.
(Χορὸς Γερόντων)
τοῦτο μὲν μὰ τὸν Δί᾽ οὐ πονηρὸν ἐποιήσατε·
ἀλλ᾽ ὑπ᾽ ὀργῆς γὰρ πονηρᾶς καὶ τότ᾽ ἀπέδυν ἐγώ.
(Χορὸς Γυναικῶν)
πρῶτα μὲν φαίνει γ᾽ ἀνήρ, εἶτ᾽ οὐ καταγέλαστος εἶ.
1025 κεἴ με μὴ ᾽λύπεις, ἐγώ σου κἂν τόδε τὸ θηρίον
τοὐπὶ τὠφθαλμῷ λαβοῦσ᾽ ἐξεῖλον ἂν ὃ νῦν ἔνι.
(Χορὸς Γερόντων)
τοῦτ᾽ ἄρ᾽ ἦν με τοὐπιτρῖβον, δακτύλιος οὑτοσί·
ἐκσκάλευσον αὐτό, κᾆτα δεῖξον ἀφελοῦσά μοι·
ὡς τὸν ὀφθαλμόν γέ μου νὴ τὸν Δία πάλαι δάκνει.
(Χορὸς Γυναικῶν)
1030 ἀλλὰ δράσω ταῦτα· καίτοι δύσκολος ἔφυς ἀνήρ.
ἦ μέγ᾽ ὦ Ζεῦ χρῆμ᾽ ἰδεῖν τῆς ἐμπίδος ἔνεστί σοι.
οὐχ ὁρᾷς; οὐκ ἐμπίς ἐστιν ἥδε Τρικορυσία;
(Χορὸς Γερόντων)
νὴ Δί᾽ ὤνησάς γέ μ᾽, ὡς πάλαι γέ μ᾽ ἐφρεωρύχει,
ὥστ᾽ ἐπειδὴ ᾽ξῃρέθη, ῥεῖ μου τὸ δάκρυον πολύ.
(Χορὸς Γυναικῶν)
1035 ἀλλ᾽ ἀποψήσω σ᾽ ἐγώ, καίτοι πάνυ πονηρὸς εἶ,
καὶ φιλήσω.
(Χορὸς Γερόντων) μὴ φιλήσῃς.
(Χορὸς Γυναικῶν)
ἤν τε
βούλῃ γ᾽ ἤν τε μή.
(Χορὸς Γερόντων)
ἀλλὰ μὴ ὥρασ᾽ ἵκοισθ᾽· ὡς ἐστὲ θωπικαὶ φύσει,
κἄστ᾽ ἐκεῖνο τοὔπος ὀρθῶς κοὐ κακῶς εἰρημένον,
οὔτε σὺν πανωλέθροισιν οὔτ᾽ ἄνευ πανωλέθρων.
1040 ἀλλὰ νυνὶ σπένδομαί σοι, καὶ τὸ λοιπὸν οὐκέτι
οὔτε δράσω φλαῦρον οὐδὲν οὔθ᾽ ὑφ᾽ ὑμῶν πείσομαι.
ἀλλὰ κοινῇ συσταλέντες τοῦ μέλους ἀρξώμεθα.
(Χορός)
οὐ παρασκευαζόμεσθα
τῶν πολιτῶν οὐδέν᾽ ὦνδρες
1045 φλαῦρον εἰπεῖν οὐδὲ ἕν.
ἀλλὰ πολὺ τοὔμπαλιν πάντ᾽ ἀγαθὰ καὶ λέγειν
καὶ δρᾶν· ἱκανὰ γὰρ τὰ κακὰ καὶ τὰ παρακείμενα.
ἀλλ᾽ ἐπαγγελλέτω πᾶς ἀνὴρ καὶ γυνή,
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Traduction française :
[1000] ensuite les autres femmes de Sparte unies à elle ont toutes,
d'un commun accord, exclu leurs maris de leur couche.
LE MAGISTRAT. - Comment vous en trouvez-vous ?
LE HÉRAUT.. - Nous souffrons le martyre ; nous
marchons dans les rues tout courbés, comme si
nous portions des lanternes. Car les femmes ne
veulent pas même se laisser toucher, avant que
nous ayons, d'un consentement unanime, rendu la
paix à la Grèce.
LE MAGISTRAT. - C'est une conspiration ourdie
par les femmes de tous les pays ; je comprends
tout à présent. Va vite dire à tes compatriotes
d'envoyer ici des ambassadeurs, avec pleins
pouvoirs pour traiter de la paix. Je vais dire au
Conseil d'en envoyer aussi ; il suffira de lui
montrer en quel état nous sommes.
LE HÉRAUT. - Je vole ; ton avis est excellent.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Il n'y a point d'être
plus intraitable que la femme ; ni le feu ni la
panthère ne sont aussi à craindre.
CHOEUR DE FEMMES. - Tu le sais, et cependant
tu fais la guerre contre moi, tandis que tu pourrais
trouver en moi une amie sûre.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Non, jamais je ne
cesserai de haïr les femmes.
CHOEUR DE FEMMES. - Ce sera quand tu
voudras ; mais à présent je ne te laisserai pas
dans cette nudité. Vois en effet comme tu es
ridicule ! Allons, je vais te passer cette tunique.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Par Jupiter ! c'est
fort bien fait à vous ; mais tout à l'heure je l'avais
ôtée, de colère.
CHOEUR DE FEMMES. - Au moins tu as l'air d'un
homme, et tu n'es plus ridicule. Si tu ne m'avais
pas tant maltraitée, je te retirerais cette petite bête
que tu as dans l'oeil.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Elle me tourmente
fort en effet ; tiens, voici un anneau ; retire
l'insecte, et montre-le-moi ; il y a longtemps qu'il
me pique l'oeil.
CHOEUR DE FEMMES. - Je le veux bien,
quoique tu sois un être si déplaisant. O Jupiter,
quel énorme moucheron ! Vois-tu ? N'est-il pas de Tricorythe ?
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Ah ! que tu m'as
soulagé ! il me creusait l'oeil comme un puits.
Aussi, depuis qu'il est retiré, mes larmes coulent
en abondance.
CHOEUR DE FEMMES. - Je t'essuierai, tout
méchant que tu es ; je t'embrasserai même.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Ne m'embrasse pas !
CHOEUR DE FEMMES. - Que tu le veuilles, ou non.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Que les dieux vous
confondent ! Comme vous avez le naturel flatteur !
et qu'on a bien raison de dire : "rien avec ces
méchantes créatures, rien sans elles ! "
Convenons ensemble, dès ce moment, de ne plus
nous faire à l'avenir aucun mal, ni moi à vous, ni
vous à moi. Réunissons-nous donc, et confondons
nos chants.
CHOEUR DE FEMMES. - Notre intention n'est
pas, ô hommes de dire le moindre mal d'aucun
citoyen, mais plutôt d'en dire et de leur faire tout le
bien possible ; c'est assez des maux présents.
Quiconque, homme ou femme,
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