HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Lysistrata

τοῦ



Texte grec :

[1100] (Αθηναίος)
ἄγε δὴ Λάκωνες αὔθ᾽ ἕκαστα χρὴ λέγειν.
ἐπὶ τί πάρεστε δεῦρο;
(Λάκων)
περὶ διαλλαγᾶν
πρέσβεις.
(Αθηναίος)
καλῶς δὴ λέγετε· χἠμεῖς τουτογί.
τί οὐ καλοῦμεν δῆτα τὴν Λυσιστράην,
ἥπερ διαλλάξειεν ἡμᾶς ἂν μόνη;
1105 (Λάκων)
ναὶ τὼ σιὼ κἂν λῆτε τὸν Λυσίστρατον.
(Αθηναίος)
ἀλλ᾽ οὐδὲν ἡμᾶς, ὡς ἔοικε, δεῖ καλεῖν·
αὐτὴ γάρ, ὡς ἤκουσεν, ἥδ᾽ ἐξέρχεται.
(Χορός)
χαῖρ᾽ ὦ πασῶν ἀνδρειοτάτη· δεῖ δὴ νυνί σε γενέσθαι
δεινὴν <δειλὴν> ἀγαθὴν φαύλην σεμνὴν ἀγανὴν πολύπειρον·
1110 ὡς οἱ πρῶτοι τῶν Ἑλλήνων τῇ σῇ ληφθέντες ἴυγγι
συνεχώρησάν σοι καὶ κοινῇ τἀγκλήματα πάντ᾽ ἐπέτρεψαν.
(Λυσιστράτη)
ἀλλ᾽ οὐχὶ χαλεπὸν τοὔργον, εἰ λάβοι γέ τις
ὀργῶντας ἀλλήλων τε μὴ ᾽κπειρωμένους.
τάχα δ᾽ εἴσομαι ᾽γώ. ποῦ ᾽στιν ἡ Διαλλαγή;
1115 πρόσαγε λαβοῦσα πρῶτα τοὺς Λακωνικούς,
καὶ μὴ χαλεπῇ τῇ χειρὶ μηδ᾽ αὐθαδικῇ,
μηδ᾽ ὥσπερ ἡμῶν ἅνδρες ἀμαθῶς τοῦτ᾽ ἔδρων,
ἀλλ᾽ ὡς γυναῖκας εἰκός, οἰκείως πάνυ,
ἢν μὴ διδῷ τὴν χεῖρα, τῆς σάθης ἄγε.
1120 ἴθι καὶ σὺ τούτους τοὺς Ἀθηναίους ἄγε,
οὗ δ᾽ ἂν διδῶσι πρόσαγε τούτους λαβομένη.
ἄνδρες (Λάκων)ες στῆτε παρ᾽ ἐμὲ πλησίον,
ἐνθένδε δ᾽ ὑμεῖς, καὶ λόγων ἀκούσατε.
ἐγὼ (Γυνή) μέν εἰμι, νοῦς δ᾽ ἔνεστί μοι,
1125 αὐτὴ δ᾽ ἐμαυτῆς οὐ κακῶς γνώμης ἔχω,
τοὺς δ᾽ ἐκ πατρός τε καὶ γεραιτέρων λόγους
πολλοὺς ἀκούσασ᾽ οὐ μεμούσωμαι κακῶς.
λαβοῦσα δ᾽ ὑμᾶς λοιδορῆσαι βούλομαι
κοινῇ δικαίως, οἳ μιᾶς ἐκ χέρνιβος
1130 βωμοὺς περιρραίνοντες ὥσπερ ξυγγενεῖς
Ὀλυμπίασιν, ἐν Πύλαις, Πυθοῖ (πόσους
εἴποιμ᾽ ἂν ἄλλους, εἴ με μηκύνειν δέοι;)
ἐχθρῶν παρόντων βαρβάρων στρατεύματι
Ἕλληνας ἄνδρας καὶ πόλεις ἀπόλλυτε.
1135 εἷς μὲν λόγος μοι δεῦρ᾽ ἀεὶ περαίνεται.
(Αθηναίος)
ἐγὼ δ᾽ ἀπόλλυμαί γ᾽ ἀπεψωλημένος.
(Λυσιστράτη)
εἶτ᾽ ὦ Λάκωνες, πρὸς γὰρ ὑμᾶς τρέψομαι,
οὐκ ἴσθ᾽ ὅτ᾽ ἐλθὼν δεῦρο Περικλείδας ποτὲ
ὁ Λάκων Ἀθηναίων ἱκέτης καθέζετο
1140 ἐπὶ τοῖσι βωμοῖς ὠχρὸς ἐν φοινικίδι
στρατιὰν προσαιτῶν; ἡ δὲ Μεσσήνη τότε
ὑμῖν ἐπέκειτο χὠ θεὸς σείων ἅμα.
ἐλθὼν δὲ σὺν ὁπλίταισι τετρακισχιλίοις
Κίμων ὅλην ἔσωσε τὴν Λακεδαίμονα.
1145 ταυτὶ παθόντες τῶν Ἀθηναίων ὕπο
δῃοῦτε χώραν, ἧς ὑπ᾽ εὖ πεπόνθατε;
(Αθηναίος)
ἀδικοῦσιν οὗτοι νὴ Δί᾽ ὦ Λυσιστράτη.
(Λάκων)
ἀδικίομες· ἀλλ᾽ ὁ πρωκτὸς ἄφατον ὡς καλός.
(Λυσιστράτη)
ὑμᾶς δ᾽ ἀφήσειν τοὺς Ἀθηναίους <μ᾽> οἴει;

Traduction française :

[1100] L'ATHÉNIEN. - Voyons, Lacédémoniens, parlez
franchement : pourquoi êtes-vous venus ici ?
L'AMBASSADEUR. - Nous venons comme
ambassadeurs, pour traiter de la paix.
L'ATHÉNIEN. - Fort bien ; et nous aussi. Que
n'appelons-nous Lysistrata ? Elle peut seule nous
mettre d'accord.
L’AMBASSADEUR. - Oui, et Lysistratos, si vous voulez.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Mais, voyez, nous
n'avons pas besoin de l'appeler ; elle a entendu, et
elle vient elle-même.
L'ATHÉNIEN. - Salut, ô la plus courageuse des
femmes! Voici le moment de te montrer brave ou
timide, bonne ou méchante, sévère ou indulgente,
enfin de déployer toutes les ressources de ton
esprit. Les chefs de la Grèce, vaincus par tes
charmes, se confient à toi, et t’appellent à juger
avec eux dé leurs griefs.
LYSISTRATA. - L'affaire ne sera pas difficile à
arranger, si en proie aux désirs, ils ne se
consolent pas mutuellement. Je le saurai bientôt.
Où faire la Paix ? - Amène-moi, d'abord les
Lacédémoniens, mais sans dureté, sans hauteur ;
non avec le fol orgueil de nos époux, mais
avec la douceur qui sied aux femmes. S'ils ne
t'offrent pas la main, prends-les par l'endroit
sensible. Amène-moi aussi les Athéniens, et
prends-les par où ils voudront. - Lacédémoniens,
mettez-vous près de moi. - Et vous, de ce côté ; -
et écoutez ce que j'ai à vous dire : Je ne suis
qu'une femme, mais j'ai du bon sens ; la nature ne
m'a pas mal partagée pour l'intelligence, et les
leçons d'un père et des vieillards ont encore
développé en moi cet heureux don. J'ai à vous
adresser à tous des reproches également fondés.
Vous qui à Olympie, aux Thermopyles, à Delphes
(combien d'autres lieux pourrais-je citer, si je
voulais m'étendre !), arrosez les autels de la
même eau lustrale, et ne formez qu'une seule
famille, en présence des barbares vos ennemis,
vous ruinez par la guerre les Grecs et leurs villes.
Voilà les premières pensées que j'avais à vous dire.
L'ATHÉNIEN. - Et moi, je meurs de désirs.
LYSISTRATA. - Maintenant, vous,
Lacédémoniens (car c'est à vous que je
m'adresse), ne vous souvient-il plus comme
Périclidès de Lacédémone vint en suppliant au
pied des autels, pâle et vécu de pourpre,
demander aux Athéniens des troupes auxiliaires ?
Car alors Messène vous pressait vivement, et le
dieu ébranlait votre terre. Cimon partit avec
quatre mille hommes, et sauva Lacédémone. Tels
sont les bienfaits que vous avez reçus des
Athéniens, et vous dévastez un pays qui a si bien
mérité de vous !
L'ATHÉNIEN. - Oui, certes, Lysistrata, ils ont tort.
L'AMBASSADEUR. - Nous avons tort ; mais on ne
peut dire combien ceci est beau...
LYSISTRATA. - Et vous, Athéniens, pensez-vous
que je veuille vous absoudre ?





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Dernière mise à jour : 13/10/2006