HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Lysistrata

ὀπὴν



Texte grec :

[100] ἐπὶ στρατιᾶς ἀπόντας; εὖ γὰρ οἶδ᾽ ὅτι
πάσαισιν ὑμῖν ἐστιν ἀποδημῶν ἀνήρ.
(Καλονίκη)
ὁ γοῦν ἐμὸς ἀνὴρ πέντε μῆνας ὦ τάλαν
ἄπεστιν ἐπὶ Θρᾴκης φυλάττων Εὐκράτη.
(Μυρρίνη)
ὁ δ᾽ ἐμός γε τελέους ἑπτὰ μῆνας ἐν Πύλῳ.
(Λαμπιτῶ)
105 ὁ δ᾽ ἐμός γα καἴ κ᾽ ἐκ τᾶς ταγᾶς ἔλσῃ ποκά,
πορπακισάμενος φροῦδος ἀμπτάμενος ἔβα.
(Λυσιστράτη)
ἀλλ᾽ οὐδὲ μοιχοῦ καταλέλειπται φεψάλυξ.
ἐξ οὗ γὰρ ἡμᾶς προὔδοσαν Μιλήσιοι,
οὐκ εἶδον οὐδ᾽ ὄλισβον ὀκτωδάκτυλον,
110 ὃς ἦν ἂν ἡμῖν σκυτίνη ᾽πικουρία.
ἐθέλοιτ᾽ ἂν οὖν, εἰ μηχανὴν εὕροιμ᾽ ἐγώ,
μετ᾽ ἐμοῦ καταλῦσαι τὸν πόλεμον;
(Καλονίκη) νὴ τὼ θεώ·
ἔγωγ᾽ ἂν <οὖν> κἂν εἴ με χρείη τοὔγκυκλον
τουτὶ καταθεῖσαν ἐκπιεῖν αὐθημερόν.
(Μυρρίνη)
115 ἐγὼ δέ γ᾽ ἂν κἂν ὡσπερεὶ ψῆτταν δοκῶ
δοῦναι ἂν ἐμαυτῆς παρατεμοῦσα θἤμισυ.
(Λαμπιτῶ)
ἐγὼ δὲ καί κα ποττὸ Ταΰγετόν γ᾽ ἄνω
ἔλσοιμ᾽ ὅπᾳ μέλλοιμί γ᾽ εἰράναν ἰδεῖν.
(Λυσιστράτη)
λέγοιμ᾽ ἄν· οὐ δεῖ γὰρ κεκρύφθαι τὸν λόγον.
120 ἡμῖν γὰρ ὦ γυναῖκες, εἴπερ μέλλομεν
ἀναγκάσειν τοὺς ἄνδρας εἰρήνην ἄγειν,
ἀφεκτέ᾽ ἐστὶ
(Καλονίκη) τοῦ; φράσον.
(Λυσιστράτη) ποιήσετ᾽ οὖν;
(Καλονίκη) ποιήσομεν, κἂν ἀποθανεῖν ἡμᾶς δέῃ.
(Λυσιστράτη)
ἀφεκτέα τοίνυν ἐστὶν ἡμῖν τοῦ πέους.
125 τί μοι μεταστρέφεσθε; ποῖ βαδίζετε;
αὗται τί μοιμυᾶτε κἀνανεύετε;
τί χρὼς τέτραπται; τί δάκρυον κατείβεται;
ποιήσετ᾽ ἢ οὐ ποιήσετ᾽; ἢ τί μέλλετε;
(Καλονίκη)
οὐκ ἂν ποιήσαιμ᾽, ἀλλ᾽ ὁ πόλεμος ἑρπέτω.
(Μυρρίνη)
130 μὰ Δί᾽ οὐδ᾽ ἐγὼ γάρ, ἀλλ᾽ ὁ πόλεμος ἑρπέτω.
(Λυσιστράτη)
ταυτὶ σὺ λέγεις ὦ ψῆττα; καὶ μὴν ἄρτι γε
ἔφησθα σαυτῆς κἂν παρατεμεῖν θἤμισυ.
(Καλονίκη)
ἄλλ᾽ ἄλλ᾽ ὅ τι βούλει· κἄν με χρῇ διὰ τοῦ πυρὸς
ἐθέλω βαδίζειν· τοῦτο μᾶλλον τοῦ πέους.
135 οὐδὲν γὰρ οἷον ὦ φίλη Λυσιστράτη.
(Λυσιστράτη) τί δαὶ σύ;
(Ἄλλη)
κἀγὼ βούλομαι διὰ τοῦ πυρός.
(Λυσιστράτη)
ὦ παγκατάπυγον θἠμέτερον ἅπαν γένος,
οὐκ ἐτὸς ἀφ᾽ ἡμῶν εἰσιν αἱ τραγῳδίαι.
οὐδὲν γάρ ἐσμεν πλὴν Ποσειδῶν καὶ σκάφη.
140 ἀλλ᾽ ὦ φίλη Λάκαινα, σὺ γὰρ ἐὰν γένῃ
μόνη μετ᾽ ἐμοῦ, τὸ πρᾶγμ᾽ ἀνασωσαίμεσθ᾽ ἔτ᾽ <ἄν>,
ξυμψήφισαί μοι.
(Λαμπιτῶ)
χαλεπὰ μὲν ναὶ τὼ σιὼ
γυναῖκάς ἐσθ᾽ ὑπνῶν ἄνευ ψωλᾶς μόνας.
ὅμως γα μάν· δεῖ τᾶς γὰρ εἰράνας μάλ᾽ αὖ.
(Λυσιστράτη)
145 ὦ φιλτάτη σὺ καὶ μόνη τούτων (Γυνή).
(Καλονίκη)
εἰ δ᾽ ὡς μάλιστ᾽ ἀπεχοίμεθ᾽ οὗ σὺ δὴ λέγεις,
ὃ μὴ γένοιτο, μᾶλλον ἂν διὰ τουτογὶ
γένοιτ᾽ ἂν εἰρήνη;
(Λυσιστράτη)
πολύ γε νὴ τὼ θεώ.
εἰ γὰρ καθοίμεθ᾽ ἔνδον ἐντετριμμέναι,

Traduction française :

[100] soient retenus si loin par la guerre ? car je sais fort
bien que vous avez toutes vos maris absents.
CALONICE - Mon mari, depuis cinq mois, le
malheureux! est en Thrace à surveiller Eucratès.
LYSISTRATA. - Le mien est depuis sept mois entiers à Pylos.
LAMPITO. - Le mien, si parfois il revient de son
poste, aussitôt il reprend son bouclier et repart.
LYSISTRATA. - Il ne nous reste pas une ombre de
plaisir. Depuis que les Milésiens nous ont
trahis, je n'ai pas même vu le moindre instrument
propre à adoucir nos regrets. Voudriez-vous donc,
si j'inventais quelque expédient, vous unir à moi
pour mettre fin à la guerre ?
MYRRHINE. - Oui, par les deux déesses, dussé-je
mettre ce manteau en gage, et en boire l'argent
aujourd'hui même.
CALONICE. - Pour moi, je serais prête à me
partager en deux, comme une barbue, et à donner
la moitié de ma personne.
LAMPITO. - Et moi, je gravirais jusqu'au sommet
du Taygète, si je devais y voir la paix.
LYSISTRATA. - Eh bien, je vais parler ; je ne dois
plus vous en faire un mystère. O femmes ! si nous
voulons forcer lés hommes à faire la paix, il faut
nous abstenir...
MYRRHINE. - De quoi ? dis.
LYSISTRATA. - Le ferez-vous ?
MYRRHINE. - Nous le ferons, dussions-nous mourir !
LYSISTRATA. - Il faut donc nous abstenir des
hommes... Pourquoi détournez-vous les yeux ?
Où allez-vous ? Holà ! Pourquoi vous mordre les
lèvres et secouer la tête ? Vous changez de
visage ! vous versez des larmes ! Le ferez-vous,
ou ne le ferez-vous pas ? Que décidez-vous ?
MYRRHINE. - Je ne saurais le faire. Que la guerre
continue !
CALONICE. - Ma foi, ni moi non plus. Que la
guerre continue !
LYSISTRATA. - C'est toi qui dis cela, belle barbue ?
Tout à l'heure tu prétendais donner la moitié de
ta personne.
CALONICE. - Oui, pour toute autre chose que tu
voudras : fallût-il passer au milieu des flammes, je
suis prête à marcher! tout, plutôt que s'abstenir de
cela, car ce n'est pas possible, ma chère Lysistrata.
LYSISTRATA. - Et toi ?
MYRRHINE. - J'aime mieux aussi passer au milieu
des flammes !
LYSISTRATA. - O sexe dissolu ! je ne m'étonne
pas que nous fournissions des sujets de tragédies !
Nous ne sommes bonnes qu'à une seule chose.
O ma chère Lacédémonienne ! car toi, si tu restes
seule avec moi, nous pouvons encore tout sauver ;
seconde mes projets.
LAMPITO. - Par les déesses, il est bien difficile
pour des femmes de dormir toutes seules. Il faut
pourtant s'y résoudre ; car la paix doit passer avant tout.
LYSISTRATA. - O la plus chérie des femmes, et la
seule digne de ce nom !
MYRRHINE. - Si, ce qu'à Dieu ne plaise, nous
nous abstenions rigoureusement de ce que tu dis,
en aurions-nous plus tôt la paix ?
LYSISTRATA. - Beaucoup plus tôt, par les
déesses! Si nous nous tenions chez nous, bien
fardées, bien épilées,





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Dernière mise à jour : 13/10/2006