HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre VIII

οὐ



Texte grec :

[8,6] "Ὁρᾷς τουτὶ τὸ ἄλσος τὸ κατόπιν τοῦ νεώ. ἐνθάδε ἐστὶ σπήλαιον ἀπόρρητον γυναιξί, καθαραῖς δὲ εἰσελθούσαις οὐκ ἀπόρρητον παρθένοις· ἀνάκειται δὲ σύριγξ ὀλίγον ἔνδον τῶν τοῦ σπηλαίου θυρῶν. εἰ μὲν οὖν τὸ ὄργανον καὶ παρ´ ὑμῖν ἐπιχωριάζει τοῖς Βυζαντίοις, ἴστε ὃ λέγω· εἰ δέ τις ὑμῶν ἧττον ὡμίλησε ταύτῃ τῇ μουσικῇ, φέρε καὶ οἷόν ἐστιν εἴπω καὶ τὸν ταύτῃ τοῦ Πανὸς πάντα μῦθον. ἡ σύριγξ αὐλοὶ μέν εἰσι πολλοί, κάλαμος δὲ τῶν αὐλῶν ἕκαστος· αὐλοῦσι δὲ οἱ κάλαμοι πάντες ὥσπερ αὐλὸς εἷς. σύγκεινται δὲ στιχηδὸν ἄλλος ἐπ´ ἄλλον ἡνωμένος· τὸ πρόσωπον ἰσοστάσιον καὶ τὸ νῶτον. καὶ ὅσοι εἰσὶ τῶν καλάμων βραχὺ μικρῷ λειπόμενοι, τούτων μείζων ὁ μετὰ τοῦτον, καὶ ἐπὶ τῷ δευτέρῳ τοσοῦτον, ὅσον τοῦ δευτέρου μείζων ὁ μετὰ τοῦτον τρίτος, καὶ κατὰ λόγον οὕτως ὁ λοιπὸς τῶν καλάμων χορὸς ἕκαστον τοῦ πρόσθεν ἴσον ἔχων, τὸ δὲ ἔσω μέσον ἐστὶ τῷ περιττῷ. αἴτιον δὲ τῆς τοιαύτης τάξεως ἡ τῆς ἁρμονίας διανομή. τόσον μὲν γὰρ ὀξύτατον τὸ ἄνω ὅσον τὸ κάτω πρῶτον βαρύτατον, καὶ κατὰ κέρας ἑκάτερον ὁ ἄκρος ἔλαχεν αὐλός· τὰ δὲ μεταξὺ τῶν ἄκρων τοῦ ῥυθμοῦ διαστήματα, πάντες οἱ μεταξὺ κάλαμοι, ἕκαστος ἐπὶ τὸν πέλας τὸ ὀξὺ καταφέρει, ἔστε τῷ τελευταίῳ συνάπτει βαρεῖ. ὅσα δὲ ὁ τῆς Ἀθηνᾶς αὐλὸς ἐντὸς λαλεῖ, τοσαῦτα καὶ ὁ τοῦ Πανὸς ἐν τοῖς στόμασιν αὐλεῖ. ἀλλ´ ἐκεῖ μὲν οἱ δάκτυλοι κυβερνῶσι τὰ αὐλήματα, ἐνταῦθα δὲ τοῦ τεχνίτου τὸ στόμα μιμεῖται τοὺς δακτύλους· κἀκεῖ μὲν κλείσας ὁ αὐλητὴς τὰς ἄλλας ὀπὰς μίαν ἀνοίγει μόνην, δι´ ἧς τὸ πνεῦμα καταρρεῖ, ἐνταῦθα δὲ τοὺς μὲν ἄλλους ἐλευθέρους ἀφῆκε καλάμους, μόνῳ δὲ τὸ χεῖλος ἐπιτίθησιν, ὃν ἂν ἐθέλῃ μὴ σιωπᾶν, μεταπηδᾷ τε ἄλλοτε ἐπ´ ἄλλον, ὅποι ποτ´ ἂν εἴη τοῦ κρούματος ἡ ἁρμονία καλή· οὕτως αὐτῷ περὶ τοὺς αὐλοὺς χορεύει τὸ στόμα. ἦν δὲ ἡ σύριγξ οὔτε αὐλὸς ἀπ´ ἀρχῆς οὔτε κάλαμος, ἀλλὰ παρθένος εὐειδὴς οἵαν εὐχὴν κινεῖν. ὁ Πὰν οὖν ἐδίωκεν αὐτὴν δρόμον ἐρωτικόν, τὴν δὲ ὕλη τις δέχεται δασεῖα φεύγουσαν· ὁ δὲ Πὰν κατὰ πόδας εἰσθορὼν ὤρεγε τὴν χεῖρα ὡς ἐπ´ αὐτήν. καὶ ὁ μὲν ᾤετο τεθηρακέναι καὶ ἔχεσθαι τῶν τριχῶν, καλάμων δὲ κόμην εἶχεν ἡ χείρ. τὴν μὲν γὰρ εἰς γῆν καταδῦναι λέγουσι, καλάμους δὲ τὴν γῆν ἀντ´ αὐτῆς τεκεῖν. τέμνει δὴ τοὺς καλάμους ὑπὸ ὀργῆς ὁ Πὰν ὡς κλέπτοντας αὐτοῦ τὴν ἐρωμένην. ἐπεὶ δὲ μετὰ ταῦτα οὐκ εἶχεν εὑρεῖν, εἰς τοὺς καλάμους δοκῶν λελύσθαι τὴν κόρην ἔκλαιε τὴν τομήν, νομίζων τετμηκέναι τὴν ἐρωμένην. συμφορήσας οὖν τὰ τετμημένα τῶν καλάμων ὡς μέλη τοῦ σώματος καὶ συνθεὶς εἰς ἓν σῶμα, εἶχε διὰ χειρῶν τὰς τομὰς τῶν καλάμων καταφιλῶν ὡς τῆς κόρης τραύματα· ἔστενε δὲ ἐρωτικὸν ἐπιθεὶς τὸ στόμα καὶ ἐνέπνει ἄνωθεν εἰς τοὺς αὐλοὺς ἅμα φιλῶν· τὸ δὲ πνεῦμα διὰ τῶν ἐν τοῖς καλάμοις στενωπῶν καταρρέον αὐλήματα ἐποίει, καὶ ἡ σύριγξ εἶχε φωνήν. ταύτην οὖν τὴν σύριγγά φασιν ἀναθεῖναι μὲν ἐνθάδε τὸν Πᾶνα, περιορίσαι δὲ εἰς σπήλαιον αὐτήν, θαμίζειν τε αὐτοῦ καὶ τῇ σύριγγι συνήθως αὐλεῖν. χρόνῳ δὲ ὕστερον χαρίζεται τὸ χωρίον τῇ Ἀρτέμιδι, συνθήκας ποιησάμενος πρὸς αὐτήν, μηδεμίαν ἐκεῖ καταβαίνειν γυναῖκα. ὅταν οὖν αἰτίαν ἔχῃ τις οὐκ εἶναι παρθένος, προπέμπει μὲν αὐτὴν ὁ δῆμος μέχρι τῶν τοῦ σπηλαίου θυρῶν, δικάζει δὲ ἡ σύριγξ τὴν δίκην. ἡ μὲν γὰρ παῖς εἰσέρχεται κεκοσμημένη στολῇ τῇ νενομισμένῃ, ἄλλος δὲ ἐπικλείει τὰς τοῦ σπηλαίου θύρας. κἂν μὲν ᾖ παρθένος, λιγυρόν τι μέλος ἀκούεται καὶ ἔνθεον, ἤτοι τοῦ τόπου πνεῦμα ἔχοντος μουσικὸν εἰς τὴν σύριγγα τεταμιευμένον, ἢ τάχα καὶ ὁ Πὰν αὐτὸς αὐλεῖ. μετὰ δὲ μικρὸν αὐτόμαται μὲν αἱ θύραι ἀνεῴχθησαν τοῦ σπηλαίου, ἐκφαίνεται δὲ ἡ παρθένος ἐστεφανωμένη τὴν κεφαλὴν πίτυος κόμαις. ἐὰν δὲ ᾖ τὴν παρθενίαν ἐψευσμένη, σιωπᾷ μὲν ἡ σύριγξ, οἰμωγὴ δέ τις ἀντὶ μουσικῆς ἐκ τοῦ σπηλαίου πέμπεται, καὶ εὐθὺς ὁ δῆμος ἀπαλλάττεται καὶ ἀφίησιν ἐν τῷ σπηλαίῳ τὴν γυναῖκα. τρίτῃ δὲ ἡμέρᾳ παρθένος ἱέρεια τοῦ τόπου παρελθοῦσα τὴν μὲν σύριγγα εὑρίσκει χαμαί, τὴν δὲ γυναῖκα οὐδαμοῦ. πρὸς ταῦτα παρασκευάσασθε πῶς ἂν αὐτοὶ σχῆτε τύχης καὶ σύνετε. εἰ μὲν γάρ ἐστι παρθένος, ὡς ἔγωγε βουλοίμην, ἄπιτε χαίροντες τῆς σύριγγος τυχόντες εὐμενοῦς· οὐ γὰρ ἄν ποτε ψεύσαιτο τὴν κρίσιν· εἰ δὲ μή, αὐτοὶ γὰρ ἴστε οἷα εἰκὸς ἐν τοσαύταις αὐτὴν ἐπιβουλαῖς γενομένην ἄκουσαν."

Traduction française :

[8,6] » Tu vois ce bois sacré, derrière le temple ? Il y a là une grotte interdite aux femmes, mais dont l'accès est permis aux vierges qui y entrent pures; une syrinx est suspendue juste derrière la porte de la grotte. Si cet instrument est d'usage national chez vous, à Byzance, vous savez de quoi je parle; mais si l'un d'entre vous n'est pas familier avec ce genre de musique, je vais vous le décrire et vous raconter toute la légende de Pan à son sujet. La syrinx est en réalité plusieurs flûtes, chacune de celles-ci étant constituée par un roseau, et tous les roseaux forment une seule flûte. Ils sont juxtaposés sur un rang et attachés l'un à l'autre; le devant est identique à la partie arrière. Et tous les roseaux ont des longueurs légèrement inégales, le plus petit vient d'abord, puis celui qui est un peu plus grand que lui, après celui-ci un autre un peu plus grand, dans la même proportion, puis, un troisième, et ainsi de suite pour toute la série des roseaux, chacun dépassant le précédent d'une quantité égale, celui du milieu ayant une longueur moyenne entre le premier et le dernier. La raison de cette disposition est dans les lois de l'harmonie. La note la plus aiguë est en haut de l'instrument, et la note devient de plus en plus grave à mesure que l'on descend, si bien que les deux notes extrêmes sont aux deux extrémités. Et, entre les deux, les roseaux produisent des sons d'intervalles réguliers, chacun d'eux descendant le son d'une quantité égale jusqu'au son le plus grave, avec le dernier roseau. Et tous les sons que la flûte d'Athéna produit en elle, la flûte de Pan les produit à l'orifice de ses roseaux. Dans la première, ce sont les doigts qui règlent les sons, là, c'est la bouche de l'artiste qui obtient le même résultat que les doigts. Dans la première, le flûtiste bouche tous les trous et n'en laisse qu'un d'ouvert, à travers lequel passe le souffle; dans la seconde, il laisse libres tous les roseaux et n'applique les lèvres qu'à celui-là seul qu'il ne veut pas laisser silencieux, et il saute de l'un à l'autre, selon les exigences de l'air. Mais Syrinx n'était, à l'origine, ni une flûte ni un roseau, c'était une vierge, très belle, belle au point de mériter prendre place parmi les dieux. Pan, donc, la poursuivait d'une course d'amour, et, dans sa fuite, elle se réfugia dans une forêt épaisse; et Pan, sur ses talons, étendit la main pour la saisir. Il pensait tenir sa proie et avoir ses cheveux dans la main, mais sa main ne tenait que des feuilles de roseaux. On prétend qu'elle s'était enfoncée dans la terre et qu'à sa place la terre avait fait naître des roseaux. De colère, Pan coupa les roseaux, parce qu'il pensait qu'ils lui dérobaient sa bien-aimée. Mais quand, après cela, il ne put la trouver, persuadé que la jeune fille s'était métamorphosée en roseaux, il regretta d'avoir coupé ceux-ci, et s'imagina avoir lui-même coupé sa bien-aimée. Il rassembla donc les morceaux de roseaux, comme si c'étaient les membres, en forma un corps et, prenant dans sa main les fragments de roseaux, il les embrassa, comme si c'étaient les blessures de la jeune fille. Il poussait de longs soupirs d'amour, en y appliquant la bouche, et soufflait sur le haut des roseaux tout en les embrassant. Et son souffle, pénétrant dans le canal des roseaux, rendait des sons, et la syrinx avait trouvé une voix. On dit que Pan suspendit ici-même cette syrinx, en ex-voto, qu'il l'enferma dans la grotte, où il vient fréquemment et où il a coutume de jouer de la flûte. Quelque temps après, il offrit ces lieux à Artémis, convenant avec elle qu'aucune femme ne pourrait y entrer. Si, donc, il en est quelqu'une dont on met en doute la virginité, un décret du peuple ordonne de la conduire à la porte de la grotte et c'est la flûte qui prononce la sentence. La jeune fille entre, revêtue de la robe rituelle, et l'on ferme derrière elle les portes de la caverne. Et, si elle est vierge, on entend une musique mélodieuse et divine, soit qu'il y ait dans cet endroit un souffle qui pénètre dans la flûte et en tire une musique, soit peut-être que ce soit Pan lui-même qui joue de la flûte. Peu après, les portes s'ouvrent d'elles-mêmes, et l'on voit apparaître la jeune fille, la tête couronnée de branches de pin. Mais si elle a menti en se disant vierge, alors la flûte reste silencieuse, il sort de la grotte un gémissement au lieu de musique, et aussitôt la foule se retire et abandonne la femme dans la grotte. Trois jours plus tard, la vierge prêtresse de ce lieu entre et trouve la flûte par terre, mais la femme a disparu. Dans ces conditions, prenez bien vos précautions, réfléchissez à la situation dans laquelle vous êtes et soyez prudents. Si elle est encore vierge, ce que je souhaite, soyez tranquilles, vous aurez la flûte pour vous, car jamais elle ne saurait rendre une fausse sentence; sinon, car vous savez vous-mêmes que l'on peut s'attendre à ce que, au cours de tant d'aventures, et contre son gré...





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/12/2006