HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre VIII

οὐ



Texte grec :

[8,1] Ἄρτι δὲ ἡμῶν μελλόντων καθέζεσθαι καὶ περὶ τούτων διαλέγεσθαι Θέρσανδρος σπουδῇ μάλα, μάρτυρας ἄγων τινάς, ἔρχεται πρὸς τὸν νεὼν καὶ μεγάλῃ τῇ φωνῇ πρὸς τὸν ἱερέα, "Μαρτύρομαι," ἔφη, "τῶνδε ἐναντίον, ὅτι μὴ δεόντως ἐξαιρῇ δεσμῶν καὶ θανάτου κατεγνωσμένον ἄνθρωπον ἐκ τῶν νόμων ἀποθανεῖν. ἔχεις δὲ καὶ δούλην ἐμήν, γυναῖκα μάχλον καὶ πρὸς ἄνδρας ἐπιμανῆ· ταύτην ὅπως μοι φυλάξῃς." ἐγὼ δὲ πρὸς τὸ ‘δούλην καὶ γυναῖκα μάχλον’ ὑπεραλγήσας τὴν ψυχὴν οὐκ ἤνεγκα τῶν ῥημάτων τὰ τραύματα, ἀλλ´ ἔτι λαλοῦντος αὐτοῦ, "Σὺ μὲν οὖν," ἔφην, "καὶ τρίδουλος καὶ ἐπιμανὴς καὶ μάχλος· αὕτη δὲ καὶ ἐλευθέρα καὶ παρθένος καὶ ἀξία τῆς θεοῦ." ὡς δὲ ταῦτα ἤκουσε, "Καὶ λοιδορεῖς," φήσας, "δεσμῶτα καὶ κατάδικε;" παίει με κατὰ τῶν προσώπων μάλα βιαίως καὶ ἐπάγει δευτέραν· οἱ δὲ τῶν ῥινῶν αἵματος ἔρρεον κρουνοί· ὅλον γὰρ αὐτοῦ τὸν θυμὸν εἶχεν ἡ πληγή. ὡς δὲ καὶ τρίτην ἀπροφυλάκτως ἔπαισε, λανθάνει μου τῷ στόματι περὶ τοὺς ὀδόντας προσπταίσας τὴν χεῖρα, καὶ τρωθεὶς τοὺς δακτύλους μόλις τὴν χεῖρα συνέστειλεν ἀνακραγών. καὶ οἱ ὀδόντες ἀμύνουσι τὴν τῶν ῥινῶν ὕβριν. τιτρώσκουσι γὰρ αὐτοῦ τοὺς παίοντας δακτύλους, καὶ ἃ πεποίηκεν ἔπαθεν ἡ χείρ. καὶ ὁ μὲν ἐπὶ τῇ πληγῇ μάλα ἄκων ἀνακραγὼν συνέστειλε τὴν χεῖρα καὶ οὕτως ἐπαύσατο· ἐγὼ δὲ ἰδὼν οἷον ἔχει κακὸν τοῦτο μὲν οὐ προσεποιησάμην, ἐφ´ οἷς δὲ ἐτυραννήθην τραγῳδῶν ἐνέπλησα βοῆς τὸ ἱερόν.

Traduction française :

[8,1] Nous étions sur le point de nous asseoir et de parler de tous ces événements lorsque Thersandre, accompagné de plusieurs témoins, pénètre dans le temple et, s'adressant au prêtre : « )e proteste solennellement, hurla-t-il, devant ces témoins, que tu as, sans en avoir le droit, libéré de ses liens et sauvé du supplice un homme régulièrement condamné à mort; que tu retiens en outre une esclave qui m'appartient, une débauchée, qui court après tous les hommes; fais bien attention de me la garder! » Moi, aux mots de « esclave et débauchée », je fus saisi d'une vive indignation et ne pus supporter le mal qu'ils me causaient. Il parlait encore lorsque je l'interrompis, disant : « C'est toi, le triple esclave, et le débauché, et le coureur; elle, elle est libre, et vierge, et digne de la déesse. » En m'entendant : « Tu m'insultes, par-dessus le marché, gibier de prison, condamné ? » Et il me frappe au visage avec une grande violence et me porte encore un second coup; mon nez se prit alors à saigner à flot, car il avait mis toute sa rage dans ce coup. Il voulut m'en porter un troisième, mais s'y prit mal et sa main, sans qu'il le voulût, me frappa la bouche et rencontra mes dents. Il se blessa les doigts, poussa un cri et eut toutes les peines du monde à rabattre son bras. Mes dents avaient ainsi vengé le tort fait à mon nez. Car elles avaient, d'elles-mêmes, blessé les doigts qui l'avaient frappé et la main avait souffert le traitement qu'elle avait infligé. Sous le choc, Thersandre laissa échapper un cri involontaire, ramena le bras et cessa de me frapper. Et moi, bien que j'eusse vu le mal qu'il s'était fait, je fis semblant de ne pas m'en apercevoir, et, par là-dessus, je me mis à faire une scène terrible, emplissant le sanctuaire de mes cris :





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Dernière mise à jour : 20/12/2006