Texte grec :
[8,18] "Ἐπεὶ δὲ ἐνικήσαμεν τὸν πόλεμον ἐπιφανείᾳ τῶν θεῶν,
ὑποστρέψαντες εἰς τὸ Βυζάντιον, εὐφημοῦντες τὸν Ἡρακλέα καὶ
τὴν Ἄρτεμιν, ἐχειροτονήθημεν, ἐγὼ μὲν ἐνταῦθα τῇ Ἀρτέμιδι, ὁ
δὲ εἰς Τύρον Ἡρακλεῖ, λαβόμενός μου τῆς δεξιᾶς ὁ Καλλισθένης
διηγεῖται πρῶτον τὰ πεπραγμένα αὐτῷ περὶ τὴν Καλλιγόνην. ‘Ἀλλὰ
ἅπερ ἐποιήσαμεν, πάτερ,’ εἶπε, ‘τὰ μὲν νεότητος φύσει πέπρακται
βίᾳ, τὰ δὲ μετὰ ταῦτα προαιρέσει. παρθένον γὰρ τὴν κόρην μέχρι
τούτου τετήρηκα, καὶ ταῦτα πολέμοις ὁμιλῶν, ἐν οἷς οὐδεὶς ἀναβάλλεται
τὰς ἡδονάς. νῦν οὖν εἰς τὴν Τύρον αὐτὴν ἀπαγαγεῖν ἔγνωκα
πρὸς τὸν πατέρα καὶ νόμῳ παρ´ ἐκείνου λαβεῖν τὸν γάμον. ἂν μὲν
οὖν ἐθελήσῃ μοι δοῦναι τὴν κόρην, ἀγαθῇ τύχῃ δέξομαι· ἂν δὲ σκαιὸς
γένηται καὶ δύσκολος, παρθένον αὐτὴν ἀπολήψεται. ἐγὼ γὰρ προῖκα
ἐπιδιδοὺς οὐκ εὐκαταφρόνητον ἀγαπητῶς ἂν λάβοιμι τὸν γάμον.’
ἀναγνώσομαι δέ σοι καὶ τὸ συμβόλαιον, ὃ φθάνω πρὸ τοῦ πολέμου
γράψας, δεόμενος συνοικίσαι τῷ Καλλισθένει τὴν κόρην, τό τε γένος
αὐτοῦ καταλέγων καὶ τὸ ἀξίωμα καὶ τὰς ἐν τοῖς πολέμοις ἀριστείας.
τοῦτο γάρ ἐστιν ἡμῖν τὸ συγκείμενον. ἐγὼ δέ, ἢν τὴν ἔφεσιν ἀγωνισώμεθα,
διέγνωκα πρῶτον μὲν εἰς τὸ Βυζάντιον διαπλεῦσαι, μετὰ
ταῦτα δὲ εἰς τὴν Τύρον." καὶ ταῦτα διαμυθολογήσαντες ἐκοιμήθημεν
τὸν αὐτὸν τρόπον.
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Traduction française :
[8,18] » Lorsque nous eûmes remporté la victoire
grâce aux manifestations divines, nous retournâmes
à Byzance pour y remercier Héraclès et Artémis. Nous
fûmes désignés par le peuple, moi pour venir ici sacrifier
à Artémis, lui pour aller à Tyr sacrifier à Héraclès.
Callisthènes me prit alors la main et commença par me
raconter tout ce qu'il avait fait au sujet de Calligoné :
Mais ce que j'ai fait, père, continua-t-il, a été dû à
l'ardeur de ma jeunesse; ce que j'ai fait ensuite, je l'ai
accompli de façon réfléchie. J'ai respecté jusqu'à ce jour
la virginité de la jeune fille, et cela en pleine guerre,
alors que personne ne diffère ses plaisirs. Aussi maintenant
ai-je décidé de la ramener à Tyr chez son père et
de la recevoir de lui légalement comme épouse. S'il
veut bien me donner sa fille, je la prendrai de tout coeur,
pour notre bien à tous deux. S'il se montre difficile et
irrité, je la lui rendrai vierge. Je lui ai assuré une donation
qui n'est pas méprisable et je serais très heureux de
conclure ce mariage. » Je te lirai la lettre que j'écrivis
avant son départ, et dans laquelle je demandai que l'on
voulût bien accorder la jeune fille à Callisthènes, énumérant
sa noblesse, son excellente réputation, et ses nombreux
exploits pendant la guerre. C'est ce que nous
avions convenu avec Callisthènes que je ferais. Quant
à moi, si nous obtenons gain de cause en appel, j'ai
résolu d'abord de revenir à Byzance, puis, de là, d'aller
à Tyr. » Après tous ces propos, nous nous retirâmes
pour dormir comme les fois précédentes.
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