Texte grec :
[8,7] Καὶ εὐθὺς ἡ Λευκίππη, πρὶν τὸν ἱερέα εἰπεῖν τὸν ἑξῆς λόγον·
"Ὡς γέ μοι δοκεῖ, μηδὲ εἴπῃς· ἐγὼ γὰρ ἑτοίμη εἰς τὸ τῆς σύριγγος
σπήλαιον εἰσελθεῖν καὶ χωρὶς κλήσεως κατακεκλεῖσθαι." "Ἀγαθὰ
λέγεις," ὁ ἱερεὺς εἶπε, "καί σοι συνήδομαι ὑπὲρ σωφροσύνης καὶ
τύχης." τότε μὲν οὖν ἑσπέρας γενομένης ἕκαστος ἡμῶν ἀπῄει
κοιμηθησόμενος ἔνθα ὁ ἱερεὺς παρεσκεύασεν. ὁ Κλεινίας δὲ οὐκ ἦν
ἡμῖν συνδειπνῶν, ὡς ἂν μὴ φορτικοὶ δοκοίημεν εἶναι τῷ ξενοδόχῳ,
ἀλλ´ ἔνθα καὶ τὴν πρόσθεν ἡμέραν καὶ τὴν τότε. τὸν μέντοι Σώστρατον
ἑώρων ὑποθορυβηθέντα τῷ τῆς σύριγγος διηγήματι, μὴ ἄρα
τὰ περὶ τῆς παρθενίας δι´ αἰδῶ τὴν πρὸς αὐτὸν ψευδώμεθα.
διανεύω δὴ τῇ Λευκίππῃ νεύματι ἀφανεῖ τὸν φόβον τοῦ πατρὸς ἐξελεῖν,
ἐπισταμένῃ οἵῳ δὴ τρόπῳ μάλιστα οἴεται πείσειν. κἀκείνη δὲ ἐδόκει
μοι ταὐτὸν ὑποπτεύειν, ὥστε ταχὺ μὲν συνῆκε· διενοεῖτο δὲ καὶ πρὸ
τοῦ παρ´ ἐμοῦ νεύματος, πῶς ἂν κοσμιώτατα προσενεχθείη τῷ πιστώματι.
μέλλουσα οὖν πρὸς ὕπνον ἀναχωρεῖν καὶ ἀσπαζομένη τὸν
πατέρα ἠρέμα πρὸς αὐτόν, "Θάρρει, πάτερ," ἔφη, "περὶ ἐμοῦ, καὶ
πίστευε τοῖς εἰρημένοις. μὰ τὴν γὰρ Ἄρτεμιν, οὐδέτερος ἡμῶν
οὐδὲν ἐψεύσατο." τῇ δὲ ὑστεραίᾳ περὶ τὴν θεωρίαν ἦσαν ὅ τε
Σώστρατος καὶ ὁ ἱερεύς, καὶ ηὐτρεπισμέναι ἦσαν αἱ θυσίαι· παρῆν
δὲ καὶ ἡ βουλὴ μεθέξουσα τῶν ἱερείων. εὐφημίαι δὲ ἦσαν εἰς τὴν
θεὸν πολλαί· καὶ ὁ Θέρσανδρος (ἔτυχε γὰρ καὶ αὐτὸς παρών) προσελθὼν
τῷ προέδρῳ, "Πρόγραψον εἰς αὔριον," ἔφη, "τὰς περὶ ἡμῶν
δίκας, ἐπεὶ καὶ τὸν καταγνωσθέντα σοι χθὲς ἤδη τινὲς ἔλυσαν, καὶ
ὁ Σωσθένης ἐστὶν οὐδαμοῦ." προγέγραπτο μὲν οὖν εἰς τὴν ὑστεραίαν
ἡ δίκη· παρεσκευαζόμεθα δὲ ἡμεῖς μάλα εὐτρεπῶς ἔχοντες.
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Traduction française :
[8,7] Mais tout de suite Leucippé, sans laisser au prêtre
le temps de terminer : « S'il vous plaît, inutile de le dire;
je suis prête à entrer dans la grotte de la flûte et à m'y
laisser enfermer, même sans sommation légale. — C'est
très bien, dit le prêtre, et je te félicite de ta sagesse et...
de ta chance. »
Le soir était tombé et chacun d'entre nous se retira
pour dormir à l'endroit que le prêtre avait fait préparer.
Clinias, lui, n'avait pas dîné avec nous, pour ne pas avoir
l'air de nous imposer à l'hospitalité de notre hôte, mais
il était resté dans le logement qu'il avait la veille et ce
jour-là encore. Je voyais que Sostratos était secrètement
troublé par l'histoire de la flûte de Pan, craignant
sans doute que nous n'ayons menti au sujet de la
virginité de Leucippé, par respect pour lui. Je fis alors à
Leucippé un signe imperceptible, pour qu'elle dissipât
la crainte de son père, étant donné qu'elle saurait
comment s'y prendre pour qu'il la crût. Et il me sembla
qu'elle avait eu le même soupçon que moi, tant elle me
comprit rapidement. Même avant que je ne lui aie fait
signe, elle avait réfléchi à la façon la plus convenable de
se faire croire. Au moment, donc, de se retirer pour la
nuit, elle embrassa son père et lui dit doucement :
« Courage, père, ne t'inquiète pas pour moi et sois sûr
de ce que nous t'avons dit. Par Artémis, je jure que ni
lui ni moi nous n'avons rien dit qui ne soit vrai. »
Le lendemain, Sostratos et le prêtre s'occupèrent
de l'ambassade sacrée et les sacrifices furent célébrés
magnifiquement. Il y avait là les membres du Conseil,
qui participaient à la cérémonie. On chanta beaucoup
d'hymnes à la déesse. Thersandre (il était présent lui
aussi) s'avança devant le président du Conseil et lui
dit : « Inscris pour demain l'affaire qui nous concerne,
car l'homme condamné hier a été délivré par certains et
Sosthénès est introuvable. » L'affaire fut donc inscrite
pour le lendemain; et nous fîmes de notre côté les
préparatifs les plus sérieux.
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