Texte grec :
[8,2] "Ποῖ φύγωμεν ἔτι τοὺς βιαίους; ποῖ καταδράμωμεν; ἐπὶ τίνα
θεῶν μετὰ τὴν Ἄρτεμιν; ἐν αὐτοῖς τυπτόμεθα τοῖς ἱεροῖς· ἐν τοῖς
τῆς ἀσυλίας παιόμεθα χωρίοις. ταῦτα ἐν ἐρημίαις μόναις γίνεται,
ὅπου μηδεὶς μάρτυς μηδ´ ἄνθρωπός ἐστι. σὺ δὲ αὐτῶν ἐν ὄψει
τυραννεῖς τῶν θεῶν. καὶ τοῖς μὲν πονηροῖς αἱ τῶν ἱερῶν ἀσφάλειαι
διδόασι καταφυγήν, ἐγὼ δὲ μηδὲν ἀδικήσας, ἱκέτης δὲ τῆς
Ἀρτέμιδος γενόμενος, τύπτομαι παρ´ αὐτῷ τῷ βωμῷ, βλεπούσης,
οἴμοι, τῆς θεοῦ. ἐπὶ τὴν Ἄρτεμιν αἱ πληγαί. καὶ οὐ μέχρι πληγῶν
ἡ παροινία, ἀλλὰ καὶ ἐπὶ τῶν προσώπων τις λαμβάνει τραύματα, ὡς
ἐν πολέμῳ καὶ μάχῃ, καὶ μεμίανται τὸ ἔδαφος ἀνθρωπίνῳ αἵματι.
τοιαῦτα σπένδει τίς τῇ θεῷ; οὐ βάρβαροι τοῦτο καὶ Ταῦροι καὶ ἡ
Ἄρτεμις ἡ Σκυθῶν; ὁ παρ´ ἐκείνοις μόνος ναὸς οὕτως αἱμάσσεται· τὴν
Ἰωνίαν Σκυθίαν πεποίηκας, καὶ ἐν Ἐφέσῳ ῥεῖ τὰ ἐν Ταύροις αἵματα.
λαβὲ καὶ ξίφος κατ´ ἐμοῦ. καίτοι τί δέῃ σιδήρου; τὰ τοῦ ξίφους
πεποίηκεν ἡ χείρ. ἀνδροφόνος αὕτη καὶ μιαιφόνος δεξιὰ τοιαῦτα
δέδρακεν οἷα ἐκ φόνου γίνεται."
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Traduction française :
[8,2] « Où devrons-nous donc fuir pour échapper à la
violence ? Où trouver un refuge ? Auprès de quelle
divinité, puisque Artémis ne peut rien ? On nous frappe
jusque dans son temple ? On nous bat devant le voile du
sanctuaire ? Cela n'arrive que dans le désert, quand il n'y
a pas de témoin, quand il n'y a même pas un être humain!
Et toi, tu viens faire le tyran sous les yeux des dieux
eux-mêmes ? Même les criminels trouvent refuge et
sécurité dans les sanctuaires. Et moi, qui n'ai fait aucun
mal, qui suis un suppliant d'Artémis, on me frappe au
pied même de l'autel, sous les yeux, hélas! de la déesse!
C'est Artémis que l'on frappe. Et ce délire ne se contente
pas de coups; il y a des blessés au visage, comme en
temps de guerre, comme dans un combat. Le sol est
souillé de sang humain. Est-ce une libation pour la
déesse ? N'est-ce pas ce que font les barbares et les
Taures ? Est-ce l'Artémis des Scythes ? Il n'y a que
chez eux que l'on ensanglante ainsi les sanctuaires! Tu
as fait de l'Ionie la Scythie, et dans Éphèse coule le
sang comme il coule chez les Taures! Lève ton épée
contre moi. Mais pourquoi prendre l'épée ? Ce que fait
ordinairement l'épée, c'est ta main qui l'a fait. Cette
main meurtrière et souillée de sang a accompli ce qui
n'est d'ordinaire que le résultat du crime' ! »
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