Texte grec :
[7,15] Ἐν τούτῳ δὲ ἔρχεταί τις τῶν τοῦ ναοῦ προπόλων ἐπὶ τὸν
ἱερέα σπουδῇ μάλα θέων καὶ λέγει πάντων ἀκουόντων· "Κόρη τις
ἐπὶ τὴν Ἄρτεμιν ξένη κατέφυγεν." ἐγὼ μὲν δὴ τοῦτο ἀκούσας
ἀναπτεροῦμαι καὶ τὰ ὄμματα ἀνεγείρω καὶ ἀναβιοῦν ἠρχόμην· ὁ δὲ
Κλεινίας πρὸς τὸν Σώστρατον, "Ἀληθῆ μου, πάτερ," εἶπε, "τὰ
μαντεύματα·" καὶ ἅμα πρὸς τὸν ἄγγελον εἶπε· "Μὴ καλή;" "Οὐκ
ἄλλην τοιαύτην," ἔφη, "μετὰ τὴν Ἄρτεμιν εἶδον." πρὸς τοῦτο ἐγὼ
πηδῶ καὶ βοῶ· "Λευκίππην λέγεις." "Καὶ μάλα," ἔφη· "καλεῖσθαι
γὰρ τοῦτο ἔλεγεν αὕτη, καὶ πατρίδα Βυζάντιον καὶ πατέρα
Σώστρατον ἔχειν." ὁ μὲν δὴ Κλεινίας ἀνεκρότησε παιανίσας, ὁ δὲ
Σώστρατος ὑπὸ χαρᾶς κατέπεσεν, ἐγὼ δὲ ἐξάλλομαι μετὰ τῶν δεσμῶν
εἰς ἀέρα καὶ ἐπὶ τὸ ἱερὸν ὡς ἀπὸ μηχανῆς βληθεὶς ἐπετόμην·
οἱ δὲ φυλάσσοντες ἐδίωκον, νομίζοντες ἀποδιδράσκειν, καὶ ἐβόων τοῖς
ἐντυγχάνουσι λαβέσθαι. ἀλλ´ εἶχον οἱ πόδες μου τότε πτερά· μόλις
οὖν τινες μαινομένου μου πρὸς τὸν δρόμον λαμβάνονται· καὶ οἱ φύλακες
ἅμα παρῆσαν καὶ ἐπεχείρουν με τύπτειν. ἐγὼ δὲ ἤδη θαρρῶν
ἠμυνόμην· οἱ δὲ εἷλκόν με εἰς τὸ δεσμωτήριον.
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Traduction française :
[7,15] A ce moment arrive en courant de toutes ses
forces l'un des serviteurs du temple, et, s'adressant au
prêtre, lui dit, devant tout le monde : « Une jeune étrangère
vient de demander asile à Artémis ! » Et moi, en
entendant cela, je sentis l'espoir remonter en moi,
j'ouvris les yeux et je me repris à vivre. Et Clinias à
Sostratos : « Ma prédiction, Père, dit-il, se réalise. »
Et, se tournant vers le messager : « N'est-elle pas belle?
Jamais, répondit l'autre, sauf Artémis, je n'ai vu
plus belle femme. » Alors je bondis et je crie : « C'est
Leucippé dont tu parles ! — Certainement, dit-il, elle a
dit que c'était là son nom, qu'elle était de Byzance et
qu'elle avait pour père Sostratos. » Clinias, alors, se mit
à hurler un chant de triomphe; Sostratos, de joie, s'effondra
par terre, et moi, je bondis en l'air, tout ligoté
que j'étais, et je filai comme un trait de baliste dans la
direction du temple. Mes gardiens me poursuivirent,
croyant que je voulais m'évader, et ils criaient aux passants
de m'attraper. Mais mes pieds avaient des ailes, et
c'est à grand'peine que des gens m'arrêtèrent, dans ma
course folle; les gardes survinrent et se mirent à me
battre. Et moi, je me défendis alors avec vigueur, mais
ils tentaient de m'entraîner vers la prison.
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