Texte grec :
[7,12] Ταῦτα λέγοντος τοῦ Θερσάνδρου καὶ διομνυμένου περὶ τοῦ
Σωσθένους οὐκ εἰδέναι τί γέγονεν, ἔδοξε τῷ προέδρῳ τῶν δικαστῶν—
ἦν δὲ τοῦ βασιλικοῦ γένους καὶ τὰς μὲν φονικὰς ἐδίκαζε δίκας, κατὰ
δὲ τὸν νόμον συμβούλους ἐκ τῶν γεραιτέρων εἶχεν, οὓς ἐπιγνώμονας
ἐλάμβανε τῆς γνώσεως—ἔδοξεν οὖν αὐτῷ διασκοπήσαντι σὺν τοῖς
παρέδροις αὐτοῦ θάνατον μὲν ἐμοῦ καταγνῶναι κατὰ τὸν νόμον, ὃς
ἐκέλευσε τὸν αὑτοῦ κατειπόντα φόνον τεθνάναι, περὶ δὲ Μελίτης
κρίσιν γενέσθαι δευτέραν ἐν ταῖς βασάνοις τῶν θεραπαινίδων,
Θέρσανδρον δὲ ἐπομόσαι περὶ τοῦ Σωσθένους ἐν γράμμασιν, ἦ μὴν οὐκ
εἰδέναι τί γέγονε, κἀμὲ δέ, ὡς ἤδη κατάδικον, βασανισθῆναι περὶ
τοῦ Μελίτην τῷ φόνῳ συνεγνωκέναι. ἄρτι δέ μου δεθέντος καὶ
τῆς ἐσθῆτος τοῦ σώματος γεγυμνωμένου μετεώρου τε ἐκ τῶν βρόχων
κρεμαμένου καὶ τῶν μὲν μάστιγας κομιζόντων, τῶν δὲ πῦρ καὶ
τροχόν, ἀνοιμώξαντος δὲ τοῦ Κλεινίου καὶ ἐπικαλοῦντος τοὺς θεούς,
ὁ τῆς Ἀρτέμιδος ἱερεὺς δάφνην ἐστεμμένος προσιὼν ὁρᾶται.
σημεῖον δὲ τοῦτό ἐστιν ἡκούσης θεωρίας τῇ θεῷ. τοῦτο δὲ ὅταν γένηται,
πάσης εἶναι δεῖν τιμωρίας ἐκεχειρίαν ἡμερῶν τοσούτων, ὅσων
οὐκ ἐπετέλεσαν τὴν θυσίαν οἱ θεωροί. οὕτω μὲν δὴ τότε τῶν δεσμῶν
ἐλύθην. ἦν δὲ ὁ τὴν θεωρίαν ἄγων Σώστρατος, ὁ τῆς Λευκίππης
πατήρ. οἱ γὰρ Βυζάντιοι, τῆς Ἀρτέμιδος ἐπιφανείσης ἐν τῷ πολέμῳ
τῷ πρὸς τοὺς Θρᾷκας, νικήσαντες ἐλογίσαντο δεῖν αὐτῇ θυσίαν
ἀποστέλλειν τῆς συμμαχίας ἐπινίκιον. ἦν δὲ καὶ ἰδίᾳ τῷ Σωστράτῳ
νύκτωρ ἡ θεὸς ἐπιστᾶσα· τὸ δὲ ὄναρ ἐσήμαινε τὴν θυγατέρα εὑρήσειν
ἐν Ἐφέσῳ καὶ τἀδελφοῦ τὸν υἱόν.
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Traduction française :
[7,12] Lorsque Thersandre eut parlé de la sorte et
affirmé sous serment, au sujet de Sosthénès, qu'il ignorait
ce qu'il était devenu, le président du tribunal, — il
appartenait à la famille royale, avait connaissance des
affaires de meurtre, et, conformément à la loi, avait
avec lui des assesseurs pris parmi les plus âgés des habitants
et choisis pour leur expérience en matière de
droit, - le président donc, décida après consultation
avec ses assesseurs, de me condamner à mort, conformément
à la loi, qui ordonnait que le coupable de
meurtre, s'il avouait, devait être mis à mort; il décida
d'autre part au sujet de Mélitté qu'il y aurait un second
procès, après la mise à la question des servantes; que
Thersandre, de son côté, affirmeraait sous serment,
par écrit, au sujet de Sosthénès, qu'il ignorait ce qu'il
était devenu; enfin que moi-même, en tant que déjà
sous le coup d'une sentence de mort, je serais mis à la
question sur le point de ma complicité avec Mélitté
dans le meurtre. J'étais déjà enchaîné, dépouillé de mes
vêtements, et attaché en l'air à des cordes, déjà l'on
apportait qui des fouets, qui du feu et une roue, et
Clinias commençait à gémir et à invoquer les dieux
lorsque parut le prêtre d'Artémis, couronné de
laurier. C'est là le signe qu'il arrive une députation
officielle à la déesse; et, lorsque cela se produit, il faut
surseoir à toutes les exécutions pendant autant de
jours qu'il est nécessaire pour que les ambassadeurs
accomplissent les sacrifices. Je fus donc, pour le
moment, libéré de mes chaînes. Et le chef de cette
députation sacrée était Sostratos, le père de Leucippé.
Car les Byzantins, comme Artémis leur était apparue
pendant la guerre contre les Thraces, avaient décidé,
après la victoire qui s'en était suivie, qu'il fallait envoyer
à la déesse une ambassade chargée d'offrir un sacrifice
pour la remercier de son aide. Et, de plus, la déesse
était apparue en songe à Sostratos, et ce rêve lui avait
annoncé qu'il trouverait à Ephèse sa fille et son neveu.
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