HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre V

καὶ



Texte grec :

[5,18] Ἑστιωμένῳ δέ μοι μεταξὺ σημαίνει νεύσας ὁ Σάτυρος προανίστασθαι, καὶ ἦν τὸ πρόσωπον ἐσπουδακώς. σκηψάμενος οὖν ἐπί τινι τῶν κατὰ τὴν γαστέρα ἐπείγειν, διανίσταμαι. καὶ ἐπεὶ προῆλθον, λέγει μὲν οὐδέν, ἐπιστολὴν δὲ ὀρέγει. λαβὼν δέ, πρὶν ἀναγνῶναί με, κατεπλάγην εὐθύς· ἐγνώρισα γὰρ Λευκίππης τὰ γράμματα. ἐγέγραπτο δὲ τάδε· "Λευκίππη Κλειτοφῶντι τῷ δεσπότῃ μου. Τοῦτο γάρ σε δεῖ καλεῖν, ἐπεὶ καὶ τῆς δεσποίνης ἀνὴρ εἶ τῆς ἐμῆς. ὅσα μὲν διὰ σὲ πέπονθα, οἶδας· ἀνάγκη δὲ νῦν ὑπομνῆσαί σε. διὰ σὲ τὴν μητέρα κατέλιπον καὶ πλάνην εἱλόμην· διὰ σὲ πέπονθα ναυαγίαν καὶ λῃστῶν ἠνεσχόμην· διὰ σὲ ἱερεῖον γέγονα καὶ καθαρμὸς καὶ τέθνηκα ἤδη δεύτερον· διὰ σὲ πέπραμαι καὶ ἐδέθην σιδήρῳ καὶ δίκελλαν ἐβάστασα καὶ ἔσκαψα γῆν καὶ ἐμαστιγώθην, ἵνα σὺ ὃ γέγονας ἄλλῃ γυναικί, καὶ ἐγώ τῳ ἑτέρῳ ἀνδρὶ γένωμαι; μὴ γένοιτο. ἀλλ´ ἐγὼ μὲν ἐπὶ τοσαύταις ἀνάγκαις διεκαρτέρησα, σὺ δὲ ἄπρατος, ἀμαστίγωτος γαμεῖς. εἴ τις οὖν τῶν πεπονημένων διὰ σὲ κεῖται χάρις, δεήθητί σου τῆς γυναικὸς ἀποπέμψαι, ὡς ἐπηγγείλατο· τὰς δὲ δισχιλίας, ἃς ὁ Σωσθένης ὑπὲρ ἐμοῦ κατεβάλετο, πίστευσον ἡμῖν καὶ ἐγγύησαι πρὸς τὴν Μελίτην ὅτι πέμψομεν· ἐγγὺς γὰρ τὸ Βυζάντιον. ἐὰν δὲ ἀποτίσῃς, νόμιζε μισθόν μοι δεδωκέναι τῶν ὑπὲρ σοῦ πόνων. ἔρρωσο, καὶ ὄναιο τῶν καινῶν γάμων. ἐγὼ δὲ ἔτι σοι ταῦτα γράφω παρθένος."

Traduction française :

[5,18] Nous étions au milieu du repas lorsque Satyros me fit signe de venir lui parler en particulier, et son visage était grave. Je fis semblant d'avoir besoin de m'éloigner pour satisfaire la nature et quittai la table. Lorsque je fus près de lui, il ne dit rien mais me tendit une lettre. Dès que je la pris, même avant de la lire, je fus frappé de stupeur. J'avais reconnu l'écriture de Leuçippé. Et voici ce qui était dans la lettre : « Leucippé à son Seigneur Clitophon, Tel est le nom que je dois te donner, puisque tu es le mari de ma maîtresse. Tout ce que j'ai souffert pour toi, tu le sais : il est pourtant nécessaire que je te le rappelle à présent. A cause de toi, j'ai quitté ma mère et accepté de m'en aller à l'aventure; à cause de toi j'ai fait naufrage et je suis tombée entre les mains de pirates; à cause de toi, j'ai été offerte comme victime expiatoire, et, deux fois, j'ai souffert la mort; à cause de toi, j'ai été vendue, j'ai été attachée avec des liens de fer, j'ai porté la houe, j'ai pioché la terre et j'ai reçu le fouet - et cela afin que je devienne pour un autre homme ce que toi tu es maintenant pour une autre femme. Non, jamais! A travers toutes ces épreuves, mon courage ne s'est pas démenti. Et toi, qui n'as pas été vendu, qui n'as pas été fouetté, tu es marié! Si tu as quelque reconnaissance pour tout ce que j'ai souffert pour toi, demande à ta femme de me renvoyer chez moi comme elle l'a promis; quant aux deux mille pièces d'or, que Sosthénès a payées pour moi, fais-nous confiance, et porte-toi garant auprès de Mélitté que nous les lui enverrons. Car Byzance est toute proche, et, même si tu dois payer toi-même, considère que tu me donnes cette compensation pour les malheurs que j'ai subis pour toi. Porte-toi bien, et profite bien de ton nouveau mariage. Moi qui t'écris cela, je suis encore vierge. »





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Dernière mise à jour : 27/06/2006