HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre V

σοὶ



Texte grec :

[5,5] Ἡ δὲ Λευκίππη λέγει πρός με (φιλόμυθον γάρ πως τὸν τῶν γυναικῶν γένος)· "Τί βούλεται τῆς εἰκόνος ὁ μῦθος; καὶ τίνες αἱ ὄρνιθες αὗται; καὶ τίνες αἱ γυναῖκες; καὶ τίς ὁ ἀναιδὴς ἐκεῖνος ἀνήρ;" κἀγὼ καταλέγειν ἄρχομαι· "Ἀηδὼν καὶ χελιδὼν καὶ ἔποψ, πάντες ἄνθρωποι καὶ πάντες ὄρνιθες. ἔποψ ὁ ἀνήρ· αἱ δύο γυναῖκες, Φιλομήλα χελιδών, καὶ Πρόκνη ἀηδών. πόλις αὐταῖς Ἀθῆναι. Τηρεὺς ὁ ἀνήρ· Πρόκνη Τηρέως γυνή. βαρβάροις δέ, ὡς ἔοικεν, οὐχ ἱκανὴ πρὸς Ἀφροδίτην μία γυνή, μάλισθ´ ὅταν αὐτῷ καιρὸς διδῷ πρὸς ὕβριν τρυφᾶν. καιρὸς οὖν γίνεται τῷ Θρᾳκὶ τούτῳ χρήσασθαι τῇ φύσει Πρόκνης ἡ φιλοστοργία· πέμπει γὰρ ἐπὶ τὴν ἀδελφὴν τὸν ἄνδρα τὸν Τηρέα. ὁ δὲ ἀπῄει μὲν ἔτι Πρόκνης ἀνήρ, ἀναστρέφει δὲ Φιλομήλας ἐραστής, καὶ κατὰ τὴν ὁδὸν ἄλλην αὑτῷ ποιεῖται τὴν Φιλομήλαν Πρόκνην. τὴν γλῶτταν τῆς Φιλομήλας φοβεῖται, καὶ ἕδνα τῶν γάμων αὐτῇ δίδωσι μηκέτι λαλεῖν καὶ κείρει τῆς φωνῆς τὸ ἄνθος. ἀλλὰ πλέον ἤνυσεν οὐδέν· ἡ γὰρ Φιλομήλας τέχνη σιωπῶσαν εὕρηκε φωνήν. ὑφαίνει γὰρ πέπλον ἄγγελον καὶ τὸ δρᾶμα πλέκει ταῖς κρόκαις, καὶ μιμεῖται τὴν γλῶτταν ἡ χείρ, καὶ Πρόκνης τοῖς ὀφθαλμοῖς τὰ τῶν ὤτων μηνύει καὶ πρὸς αὐτὴν ἃ πέπονθε τῇ κερκίδι λαλεῖ. ἡ Πρόκνη τὴν βίαν ἀκούει παρὰ τοῦ πέπλου καὶ ἀμύνασθαι καθ´ ὑπερβολὴν ζητεῖ τὸν ἄνδρα. ὀργαὶ δὲ δύο, καὶ δύο γυναῖκες εἰς ἓν πνέουσαι καὶ ὕβρει κεράσασαι τὴν ζηλοτυπίαν δεῖπνον ἐπινοοῦσι τῶν γάμων ἀτυχέστερον. τὸ δὲ δεῖπνον ἦν ὁ παῖς Τηρέως, οὗ μήτηρ μὲν ἦν πρὸ τῆς ὀργῆς ἡ Πρόκνη· τότε δὲ τῶν ὠδίνων ἐπελέληστο. οὕτως αἱ τῆς ζηλοτυπίας ὠδῖνες νικῶσι καὶ τὴν γαστέρα. μόνον γὰρ ἐρῶσαι γυναῖκες ἀνιᾶσαι τὸν τὴν εὐνὴν λελυπηκότα, κἂν πάσχωσιν ἐν οἷς ποιοῦσιν οὐχ ἧττον κακόν, τὴν τοῦ πάσχειν λογίζονται συμφορὰν τῇ τοῦ ποιεῖν ἡδονῇ. ἐδείπνησεν ὁ Τηρεὺς δεῖπνον Ἐρινύων· αἱ δὲ ἐν κανῷ τὰ λείψανα τοῦ παιδίου παρέφερον, γελῶσαι φόβῳ. ὁ Τηρεὺς ὁρᾷ τὰ λείψανα τοῦ παιδίου καὶ πενθεῖ τὴν τροφὴν καὶ ἐγνώρισεν ὢν τοῦ δείπνου πατήρ· γνωρίσας μαίνεται καὶ σπᾶται τὸ ξίφος καὶ ἐπὶ τὰς γυναῖκας τρέχει, ἃς δέχεται ὁ ἀήρ. καὶ ὁ Τηρεὺς αὐταῖς συναναβαίνει καὶ ὄρνις γίνεται. καὶ τηροῦσιν ἔτι τοῦ πάθους τὴν εἰκόνα· φεύγει μὲν ἀηδών, διώκει δὲ ὁ Τηρεύς. οὕτως ἐφύλαξε τὸ μῖσος καὶ μέχρι τῶν πτερῶν."

Traduction française :

[5,5] Leucippé me dit alors - car toutes les femmes adorent les histoires : « Quelle est la légende représentée sur ce tableau ? Quels sont ces oiseaux ? Quelles sont ces femmes, quel est cet homme si cruel ? » Et moi, je me mets à lui raconter : « Ce sont un rossignol, une hirondelle et une huppe; tous, des êtres humains, et, en même temps, tous des oiseaux. La huppe est l'homme; des deux femmes, Philomèle est l'hirondelle et Procné le rossignol. Elles sont d'Athènes. L'homme, c'est Térée, et Procné est la femme de Térée. Les barbares, apparemment, n'avaient pas assez d'une seule femme à la fois pour satisfaire leurs sens, surtout lorsque l'occasion leur était donnée de s'abandonner sans retenue à leurs passions. Et l'occasion se présenta, pour le Thrace en question, à cause du naturel affectueux de Procné. C'est elle qui envoya son mari Térée chercher sa soeur. Et lui, lorsqu'il partit, il était encore le mari de Procné, mais quand il revint, il était l'amant de Philomèle, et, pendant le voyage, il s'était fait de Philomèle une seconde Procné. Redoutant la langue de Philomèle, il lui donna en présent de noces le don de ne plus bavarder, en lui arrachant la faculté de parler. Mais il n'obtint pas le résultat cherché, car la ruse de Philomèle sut trouver une parole muette. Elle tisse un voile qui soit son messager, elle inscrit son histoire dans la trame, et sa main assume le rôle de sa langue. Elle révèle aux yeux de Procné ce qui aurait dû appartenir à ses oreilles et se sert de la navette pour lui conter ses malheurs. Procné apprend le viol en le lisant sur le voile et cherche à tirer de son mari une vengeance exemplaire. Double est la colère; les deux femmes, ne respirant plus qu'une même haine, unissant la jalousie au sentiment de la violence et de l'insulte qui leur ont été faites, imaginent un festin plus affreux que l'amour de Térée. Ce festin devait être le fils de Térée, dont, avant sa colère, Procné était la mère. Mais, à ce moment, elle avait oublié les douleurs de sa naissance. Ainsi, la souffrance de la jalousie surpasse celles de son ventre de mère; les femmes, dans leur passion, veulent seulement venger l'insulte faite à leur couche, même si leur acte leur cause un mal égal à celui qu'elles infligent, et elles compensent la douleur qu'elles éprouvent par le plaisir de l'infliger. Térée prit donc ce repas infernal, et elles lui présentèrent après, dans une corbeille, les restes de son petit garçon, avec un rire mêlé de peur. Térée voit les restes de son enfant et se désole de ce qu'il a mangé, et s'aperçoit qu'il est le père de son propre repas. Cette découverte le rend furieux, il tire son épée et s'élance sur les femmes, mais elles trouvent un refuge dans les airs. Et Térée prend son essor à leur suite, il est oiseau. Et tous ont l'air de présenter l'image de leur malheur; le rossignol s'enfuit et Térée le poursuit. Il conserve sa haine, jusque sous la forme d'un oiseau. »





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Dernière mise à jour : 27/06/2006