Texte grec :
[5,9] "Εὐθὺς μὲν γάρ," ἔφη, "ῥαγείσης τῆς νεὼς ἐπὶ τὸ κέρας ᾖξα,
καὶ ἄκρου λαβόμενος μόλις, ἀνδρῶν ἤδη πεπληρωμένου, περιβαλὼν
τὰς χεῖρας ἐπεχείρουν ἔχεσθαι παρακρεμάμενος. ὀλίγον δὲ ἡμῶν
ἐμπελαγισάντων κῦμα μέγιστον ἆραν τὸ ξύλον προσρήγνυσιν ὄρθιον
ὑφάλῳ πέτρᾳ κατὰ θάτερον, ᾧ ἐγὼ ἔτυχον κρεμάμενος.
τὸ δὲ προσαραχθὲν βίᾳ πάλιν εἰς τοὐπίσω δίκην μηχανῆς ἀπεκρούετο
καί με ὥσπερ ἀπὸ σφενδόνης ἐξερρίπισε. τοὐντεῦθεν δὲ ἐνηχόμην τὸ
ἐπίλοιπον τῆς ἡμέρας, οὐκέτι ἔχων ἐλπίδα σωτηρίας.
ἤδη δὲ καμὼν καὶ ἀφεὶς ἐμαυτὸν τῇ τύχῃ ναῦν ὁρῶ κατὰ πρόσωπον φερομένην,
καὶ τὰς χεῖρας ἀνασχών, ὃν ἠδυνάμην τρόπον, ἱκετηρίαν ἐδεόμην
τοῖς νεύμασιν. οἱ δέ, εἴτε ἐλεήσαντές με, εἴτε καὶ τὸ πνεῦμα αὐτοὺς
κατήγαγεν, ἔρχονται κατ´ ἐμέ, καί τις τῶν ναυτῶν πέμπει μοι κάλων
ἅμα τῆς νεὼς παραθεούσης. κἀγὼ μὲν ἐλαβόμην, οἱ δὲ ἐφείλκυσάν με
ἐξ αὐτῶν τῶν τοῦ θανάτου πυλῶν. ἔπλει δὲ τὸ πλοῖον εἰς Σιδῶνα·
καί μέ τινες γνωρίσαντες ἐθεράπευσαν."
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Traduction française :
[5,9] « Dès que le navire se brisa, dit-il, je montai sur la
vergue, et j'eus grand-peine à m'y accrocher, car elle
était déjà pleine d'hommes, mais je l'entourai de mes
bras et je m'efforçai de la tenir et d'y rester accroché. Il
n'y avait pas longtemps que nous étions dans l'eau
lorsqu'une énorme vague souleva l'épave et la précipita,
perpendiculairement, sur un écueil, mais du côté opposé
à celui où j'étais suspendu. Après le choc, le contrecoup
la renvoya en arrière, avec la violence d'une baliste, et
me projeta au loin comme si j'avais été lancé par une
fronde. A partir de ce moment, je nageai pendant tout
le reste du jour, mais je n'avais plus l'espoir de me sauver.
J'étais épuisé et je m'abandonnais à la Fortune, quand je
vis un navire, venant droit sur moi; je levai les bras,
comme je pus, et fis des gestes de supplication. Et les
marins, soit par pitié, soit que le vent leur fît prendre
cette route, gouvernèrent sur moi et l'un d'eux me jeta
une corde tandis que le navire poursuivait sa route; je
m'y accrochai et ils m'arrachèrent ainsi des portes mêmes
de la mort. Le bateau faisait route vers Sidon, et il y avait
à bord des gens qui me connaissaient et qui s'occupèrent
de moi. »
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