[5,12] Καὶ ὁ Κλεινίας, "Οὐκ ἀπὸ τρόπου δοκεῖ μοι," φησίν, "ὁ
Σάτυρος λέγειν. κάλλος γὰρ καὶ πλοῦτος καὶ ἔρως εἰ συνῆλθον ἐπὶ
σέ, οὐχ ἕδρας 〈ἔργον〉 οὐδ´ ἀναβολῆς· τὸ μὲν γὰρ κάλλος ἡδονήν,
ὁ δὲ πλοῦτος τρυφήν, ὁ δὲ ἔρως αἰδῶ προξενεῖ. μισεῖ δὲ ὁ θεὸς τοὺς ἀλαζόνας.
φέρε πείσθητι τῷ Σατύρῳ καὶ χάρισαι τῷ θεῷ."
κἀγὼ στενάξας, "Ἄγε με," εἶπον, "ὅποι θέλεις, εἰ καὶ Κλεινίᾳ τοῦτο
δοκεῖ· μόνον ὅπως τὸ γύναιόν μοι μὴ παρέχῃ πράγματα, ἐπείγουσα
πρὸς τὸ ἔργον, ἔστ´ ἂν εἰς Ἔφεσον ἀφικώμεθα.
φθάνω γὰρ ἐπομοσάμενος ἐνταῦθα μὴ συνελθεῖν, ἔνθα Λευκίππην
ἀπολώλεκα." ταῦτα ἀκούσας ὁ Σάτυρος προστρέχει πρὸς τὴν Μελίτην εὐαγγέλια
φέρων. καὶ μικρὸν αὖθις διαλιπὼν ἐπανέρχεται, λέγων ἀκούσασαν τὴν
γυναῖκα ὑφ´ ἡδονῆς παρὰ μικρὸν τὴν ψυχὴν ἀφεῖναι, δεῖσθαι δὲ ἥκειν
ὡς αὐτὴν δειπνήσοντα τὴν ἡμέραν γάμων προοίμιον. ἐπείσθην καὶ ᾠχόμην.
| [5,12] Alors Clinias : « Satyros, dit-il, me semble ne pas
avoir tort. Si la beauté, la richesse et l'amour viennent à
la fois vers toi, ce n'est pas le moment de s'asseoir ni
d'attendre à demain : la beauté t'apportera le plaisir,
la richesse, le luxe et l'amour rend la chose honorable. La
divinité déteste les vaniteux. Allons, écoute Satyros et fais
plaisir à la divinité. » Et moi, je dis en soupirant :
« Mène-moi où tu voudras, si Clinias est de cet avis;
mais seulement à la condition que cette espèce de femme
ne fasse pas d'histoires et ne me presse pas de faire la
chose avec elle jusqu'à ce que nous arrivions à Éphèse.
Car j'ai juré, antérieurement, de ne pas m'unir à une
femme, lorsque j'ai perdu Leucippé. » En m'entendant
parler ainsi, Satyros courut chez Mélitté lui apporter
la bonne nouvelle. Et, peu après, il revint, disant
qu'en l'entendant la dame avait presque rendu l'âme de
plaisir; elle me demandait de venir dîner avec elle le
jour même, pour préluder à nos noces futures. Je me
laissai faire et me rendis chez elle.
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